Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
La Chanson Grise
6 juin 2020

Plus loin (1189)

the-sun-1916 350 edvard munchcopie

                                                                               Edvard Munch

 

 

Plus loin

 

 

 

                       I

 

Soudain la voile enflée

Ouvre un sillage neuf,

Et les points cardinaux

Ne sont plus que chimères.

 

 

                    II

 

- Chemins de la pensée

Qui ne portez de nom

Que celui qu’on vous donne,

Faites-moi voir un monde

Où la raison s’égare !

 

- Où des arbres dormeurs

Sont porteurs au matin

De grands fruits de lumière ;

 

- Où la lente agonie

De mornes arcs-en-ciel

Mêle des larmes noires

Aux cadavres d’aurores ;

 

- Où de jeunes étoiles

Qui n’eurent pas de nom

Enflent de leur chagrin

Des fleuves de cristal ;

 

- Où l’horizon brisé

Laisse saigner le bleu

De cieux à peine nés ;

 

- Où l’herbe pousse au jour

Pour mourir à la nuit,

Et recroît dissemblable

À chaque aube nouvelle ;

 

- Où l’ombre et la lumière,

Étroitement mêlées,

Se moquent des frontières

Que voudrait la couleur ;

 

- Où des hordes riantes,

Faisant compte d’étoiles

Sous les nuages bleus

Qui caressent leur front,

Complètent le chaos

D’un tableau qui s’ignore.

 

 

                III

 

Le rêve a son éveil,

Et voyager sa fin ;

L’irrégulier retourne

À sa morne droiture…

Et je revis sans joie

Le port du vieux pays

Qu’il faut nommer Raison.

 

 

 

JCP 03-06/2020 

Publicité
Publicité
Commentaires
J
Bonjour,<br /> <br /> Merci pour ta visite, et pour avoir pris le temps d'écrire ces mots - inspirés.<br /> <br /> J'aime les bateaux libres - belle formule.<br /> <br /> À bientôt.
Répondre
L
La poésie est un voyage en elle même.<br /> <br /> Les mots, ivres ou pas, sont les bateaux libres qui nous emportent.<br /> <br /> Là, je suis parti dans un envol de belles petites trouvailles.<br /> <br /> Il faut savoir quitter le port "Rimbaud" pour trouver le sien.<br /> <br /> Voilà le but des voyages du poète.
Répondre
E
Et heureusement que l'on rentre au port !
Répondre
J
Merci Sedna,<br /> <br /> petite balade onirique aux frontières de l'absurde comme nous en offrent les rêves.
Répondre
S
Entre l'ombre et la lumière, des mots talentueux.. très beau texte, j'adhère aux commentaires précédents.
Répondre
Newsletter
Publicité
Archives
Publicité