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La Chanson Grise
25 septembre 2019

More (Film de Barbet Schroeder)

 

 

More* ou : Chemins obliques

 

Par l’éclat de lumière qui partout se répand,

Il n’est plus en tous lieux que milliers d’éclairs blancs.

- Faudra-t-il vivre aveugle ou coudre ses paupières ?

- Où se cache la mort, est-ce la fin des temps ?

 

Un bouillonnement sourd partout se fait entendre,

l’horizon s’est courbé en arc tendu à rompre,

et les ombres les plus sombres

s’éclairent de lents éclairs violets.

 

Mais la crainte se retire

sous un déferlement de beautés indicibles.

Et, les yeux débordants d’étoiles,

on court à pleine haleine

aux flaques spiralées

d’un arc-en-ciel déliquescent

qui se répand sur les rochers,

dégoutte en larmes irisées,

coule dans la mer,

et s’y fond en fumées rousses.

 

Le silence se fait sur ce prodige,

à peine troublé d’un sifflement très doux

rythmé des battements plus lents

d’un cœur qui s’apaise.

 

Accrochées au ciel,

des ailes de géant

ferment soudainement

l’accès à la mer :

il faut combattre.

 

Et le guerrier,

blessé mais victorieux,

reçoit dans l’herbe douce le baiser sans fin,

celui que la Femme-serpent

doit au héros de légende.

 

Sur la roche brûlante de soleil,

c’est dans ce plat de terre

que tout un monde fascinant,

sans cesse à la poursuite de son ombre,

trouve la lumière et la décompose

aux rapides éclats du vif-argent.

 

Creuset unique où se fond toute perception,

le monde neuf qui vient de naître

se ramifie sans cesse,

et fait corps avec un mental

qui se réjouit de ces beautés uniques :

il faut vivre cette vie sans limites.

 

Sur la colline embaumée de fleurs,

offertes toutes au soleil qui se lève,

l’éternelle syllabe d’un Orient de mystère

se répand sur la mer, qui brasse ses diamants

sous un ciel aux couleurs prodigieuses :

- Ooommm…

- Ooommm…

Quitter cet univers se verrait déchirement -

et la mort vaudrait mieux !

 

Mais l’irréel comme le rêve

ne sont que fleurs fragiles,

y graviter confiant pèse à la vie future…

 

Toujours un présent neuf

vient détrôner l’ancien :

les sons, les couleurs et les sensations

au vent de cette fête n’étaient que rêverie,

et ce souffle si doux s’apaise tristement.

 

Tout s’écroule.

Le temps reprend ses jouets.

Tout disparaît.

Morne et banale, la vie aux saveurs fades reparaît.

- Sans rémission ?

- Le vécu, le connu ne peuvent-ils se revivre ?

 

L’irrésistible désir d’un nouveau périple

fait alors son chemin,

germe dans le terreau fertile d’un corps déjà soumis,

que l’esprit entraîne puissamment…

 

Trop puissamment.

 

Jusqu’au bout.

Jusqu’à la fin.

Jusqu’au grand silence de la fin.

 

La fin.

 

 

Images en diaporama du film de Barbet Schroeder

 

MORE animé anigif

 

 

* « More », de l’anglais « plus, davantage, toujours plus loin », film de Barbet Shroeder (1969), où le personnage principal, entraîné par la passion amoureuse, connaît la descente aux enfers de la drogue jusqu’à la mort. Musique : Pink Floyd.

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Commentaires
G
C'est Guy le pote de Gérard qui m'a dirigé vers tes écrits. Pour jouer de la musique, il faut bien sûr que les circonstances soient favorables (quoique), mais surtout que l'envie, la vraie, nous prenne à la trippe; à cette dernière condition, on doit pouvoir débuter à tout âge et adopter cette activité comme une compagne de tous les instants, mais d'autres priorités s'imposent le plus souvent au quotidien.<br /> <br /> Bravo pour tes activités littéraires et poétiques !<br /> <br /> Guy
Répondre
Y
Echange d'experts de haute tenue sur un film que je n'ai jamais vu, ainsi que sur le groupe Floyd et ses musiciens.<br /> <br /> Comment ai-je pu passer à coté de tous ces évènements ?<br /> <br /> A travers ces vers, je ressens toute la force de son auteur à vouloir traduire ses sentiments avec la sensibilité qui le caractérise, une prouesse !<br /> <br /> Je retiens cette remarque d'une fine clairvoyance que je résume par :<br /> <br /> "l'herbe douce = paradis artificiel" à méditer par notre jeunesse qui a trop (d'après moi) tendance à fuir la réalité de la vie par des stupéfiants style drogue, alcool ...
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W
Hola Jean-Claude,<br /> <br /> En réponse à ton lien de "Paroledemusique. Très belle aventure que tous ces festival et inoubliables concerts. <br /> <br /> J'en ai vu aussi quelques uns. Les Floyd en 1974 à Paris, avec Dark side (quadriphonie), Who, Genesis avec Peter gabriel, Stones, Santana, Tangerine, Taï Phong, Ange.. et aussi le dernier (?) concert de Grateful Dead en septembre 1974.<br /> <br /> J'ai été aussi parolier de deux groupes dans les années 1975 et 1981.<br /> <br /> Pour prolonger cette époque, j'écoute toujours une radio anglaise qui diffuse en 320 kbps : <br /> <br /> Radio Paradise : https://www.internet-radio.com/station/radioparadise/<br /> <br /> mais aussi beaucoup de musique "dématérialisée" : Qobuz, Tidal, Medici.<br /> <br /> <br /> <br /> Bravo pour ta photo "Woodstockienne" comme le mentionne le diplôme.<br /> <br /> J'ai fait aussi beaucoup de photo. Lauréat du concours du magazine Photo en janvier 1987 (une photo publiée sur les 32 000 reçues). Puis ai déposé des diapos dans une agence-photothèque pro sur Paris ; ce qui me permettait de voyager pour prendre des photos, en vendre et ainsi repartir.<br /> <br /> Je tiens ce blog depuis 2007, où je peux mixer littérature, photo et écriture,<br /> <br /> mais les internautes sont bien moins curieux et moins créatifs qu'au début d'internet et se contentent trop souvent de la facilité ambiante ; même si résistent certains prodiges.<br /> <br /> Au moins les Impromptus nous auront permis d'échanger, mais je ne me sens pas du tout libre dans ce genre de "communauté" pseudo-littéraire.<br /> <br /> J'aime les contraintes artistiques, et préfère l'inventivité à la captivité.<br /> <br /> On avait accroché avec le wabi-sabi. Ce n'était donc pas une coïncidence.<br /> <br /> A bientôt de te lire.
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D
c'est marrant:en 1969 j'étais coopérant à Fès ,j'ai rencontré un artiste insoumis qui vivotais au crochet de la communauté française .D'vait fumer dl'herbe comme beaucoup Jamais entendu parler de LSD dans ce pays où j'ai vécu 7 ans
Répondre
D
c'est un peu con de s'camer dans un petit paradis
Répondre
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