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La Chanson Grise
zazen
1 novembre 2013

Eckhart TOLLE, METTRE EN PRATIQUE LE POUVOIR DU MOMENT PRÉSENT (8/9)

AVERTISSEMENT : la lecture de ce type d'ouvrage, peut-être mal traduit, peut-être mal assimilé, ne peut remplacer l'enseignement d'un maître authentique : une pratique de la méditation mal comprise peut, dans certains cas, s'avérer préjudiciable.

 

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 SUITE DU CHAPITRE 7

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TROISIÈME PARTIE

 

ACCEPTATION ET LÂCHER PRISE

 

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Lorsque vous lâchez prise face à ce qui est

et que vous devenez donc totalement présent,

le passé perd tout pouvoir.

Le royaume de l'Être,

qui était masqué par le mental se révèle.

Tout d'un coup, un grand calme naît en vous,

une insondable sensation de paix.

et au cœur de cette paix, il y a l'amour.

Et au cœur de tout cela,

il y a le sacré, l'incommensurable.

Ce à quoi on ne peut attribuer de nom.

 

 

CHAPITRE HUIT

 

ACCEPTATION DE L'INSTANT PRÉSENT

 
 

 

Les choses de la vie et l'impermanence des choses

 

Il y a les cycles de succès au cours desquels tout semble vous sourire et bien aller, et les cycles de l'échec quant tout ce que vous avez entrepris s'étiole et se désintègre et que vous devez vous laisser aller afin de faire place à la nouveauté ou à la transformation.

Si vous vous accrochez et résistez à ce moment là, cela veut dire que vous refusez de suivre le courant de la vie et vous en souffrirez.

L'involution est nécessaire pour qu'une nouvelle croissance puisse se produire. L'une ne peut exister sans l'autre.

Le cycle de l'involution est absolument essentiel à la réalisation spirituelle. Vous devez avoir connu un grand échec sur un certain plan, une grande perte ou une profonde souffrance pour que la dimension spirituelle vous interpelle. Ou peut-être est-ce le succès lui même qui a perdu son sens, devenant ainsi un échec ?

Derrière tout succès, il y a l'échec, et derrière tout échec, le succès. Dans ce monde-ci, c'est-à-dire sur le plan de la forme, tout le monde "échoue" tôt ou tard bien entendu et tout accomplissement revient éventuellement au rien.

Aucune forme n'est permanente.

Dans un état de conscience réalisée, vous êtes toujours actif et prenez plaisir à créer de nouvelles formes et circonstances, mais vous n'êtes pas identifié à elles. Telle est la différence. Vous n'avez pas besoin d'elles pour trouver le sens de votre moi. Elles ne constituent pas votre vie, seulement vos conditions de vie.

Un cycle peut durer de quelques heures à plusieurs années. Et dans les cycles longs, des cycles courts s'intercalent. De nombreuses maladies proviennent de la résistance aux cycles où l'énergie est basse, cycles pourtant essentiels à la régénération. La compulsion à passer à l'action et la tendance à vouloir tirer le sens de votre valeur personnelle et de votre identité de facteurs comme l'accomplissement constituent une illusion inévitable aussi longtemps que vous restez identifié au mental.

Et c'est précisément cette identification qui rend l'acceptation des cycles bas difficiles. Sans parler de les laisser être. Par conséquent, et comme mesure d'autoprotection, l'intelligence innée de l'organisme prendra les choses en main et créera une maladie pour vous obliger à vous arrêter, afin que la régénération nécessaire à l'organisme puisse s'opérer.

Aussi longtemps que vous qualifiez mentalement une situation de bonne, qu'il s'agisse d'une relation, d'une possession, d'un rôle social, d'un lieu ou de votre corps physique, votre mental s'y attache et s'identifie à elle. Cette situation vous rend heureux, vous fait vous sentir bien face à vous-même et peut même devenir en partie ce que vous êtes ou pensez être.

Mais rien ne dure dans cette dimension où les mites et la rouille détruisent. Soit les choses se terminent, soit elles changent. Ou bien encore elles subissent une inversion de polarité : la situation qui était positive hier ou l'an passé est soudainement ou graduellement devenue négative. La même situation qui vous comblait alors de bonheur, vous rend maintenant malheureux. La prospérité d'aujourd'hui devient la course à la consommation vide de demain. Les heureuses célébrations nuptiales et de lune de miel cèdent la place aux tourments du divorce ou de la coexistence malheureuse.

Ou bien alors une situation donnée prend fin et c'est son absence qui vous rend triste. Quand une circonstance ou une situation à laquelle l'esprit s'est attaché et identifié se modifie ou prend fin, l'esprit ne peut pas l'accepter. Il voudra s'y accrocher et résistera au changement, comme si on lui arrachait un bras ou une jambe.

Ceci veut donc dire que le bonheur et le malheur ne font qu'un. Seule l'illusion du temps les sépare.

 

 

LECTURE MÉDITATIVE

Quand on n'offre aucune résistance à la vie, on se retrouve dans un état de grâce et de bien-être. Et cet état ne dépend plus des circonstances, bonnes ou mauvaises.

Cela peut sembler presque paradoxal. Pourtant, lorsque vous êtes intérieurement libéré de votre dépendance à la forme, les conditions générales de votre vie, c'est à dire les formes extérieures, tendent à s'améliorer grandement. Les choses, les gens, ou les circonstances dont vous pensiez avoir besoin pour être heureux vous arrivent sans que vous jouiez des coudes ou ayez à fournir d'efforts. Et aussi longtemps qu'ils sont là, vous êtes libre de les goûter et de les apprécier.

Tout cela prendra fin bien sûr, les cycles viendront et iront, mais la peur de perdre ne sera plus là puisque la dépendance aura disparu. Et la vie se met alors à couler facilement.

Le bonheur qui provient d'une source secondaire quelconque n'est jamais bien profond. Ce n'est qu'un pâle reflet de la joie de l'Être, de l'intense paix que vous trouverez quand vous ne résisterez plus. L'être vous transporte au delà des contraintes polarisées du mental et vous libère de votre dépendance aux formes. Même si tout venait à s'écrouler et à être réduit en miettes autour de vous, vous sentiriez toujours ce profond noyau de paix intérieure. Vous ne seriez peut-être pas heureux, mais en paix.

 

 

Comment utiliser la négativité et y renoncer

 

Toute résistance intérieure se vit comme de la négativité, sous une forme ou une autre. Toute négativité est résistance. Dans ce contexte, les deux termes sont presque synonymes.

La négativité va de l'irritation ou de l'impatience à la colère féroce, d'une humeur dépressive ou d'un sombre ressentiment au désespoir suicidaire. Parfois, la résistance déclenche le corps de souffrance et, dans ce cas-là, celui-ci peut générer une puissante négativité comme la colère, la dépression ou un profond chagrin, même si le catalyseur est infime.

L'ego croit qu'il peut manipuler la réalité par la négativité et obtenir ainsi ce qu'il veut. Il croit que par ce biais, il peut créer une situation avantageuse ou dissiper une situation désavantageuse.

Si "vous" - le mental - ne croyiez pas que le malheur fonctionne, pourquoi alors le créeriez-vous ? Bien entendu, la négativité ne fonctionne pas. Au lieu de créer une situation favorable, elle l'empêche au contraire de se manifester. Au lieu de dissiper une situation défavorable, elle la maintient. Sa seule fonction "utile" est de renforcer l'ego, et c'est pour cette raison que l'ego l'aime tant.

Une fois que vous vous êtes identifié à une forme quelconque de négativité, vous ne voulez pas vous en départir et, à un niveau inconscient profond, vous ne désirez aucun changement positif, puisque cela menacerait votre identité de personne déprimée, en colère ou traitée injustement. Par conséquent, vous ignorerez, nierez ou saboterez ce qui est positif dans votre vie. C'est là un phénomène très commun. Et aussi dément.

 

 

EXERCICE

Observez n'importe quelle plante ou n'importe quel animal et laissez-le* vous enseigner ce qu'est l'acceptation, l'ouverture totale au présent, l'Être. Laissez-le* vous enseigner l'intégrité, c'est à dire comment ne faire qu'un, être vous-même, être vrai. Comment vivre, mourir et ne pas faire de la vie et de la mort un problème.

 

* "laissez-lui vous enseigner" selon la traduction.

 

Les émotions négatives contiennent parfois un message, comme les maladies. Mais les changements que vous effectuerez, qu'ils soient reliés à votre travail, à vos relations ou à votre milieu de vie, ne sont en fin de compte "qu'esthétiques", à moins d'être le fruit d'une modification du niveau de conscience. Et ceci ne peut vouloir dire qu'une seule chose : devenir plus présent. Quand vous avez atteint un certain niveau de présence, la négativité n'est plus nécessaire pour savoir ce dont vous avez besoin dans votre vie.

Mais aussi longtemps qu'elle est là, servez-vous en. Utilisez-la comme une sorte de signal qui vous rappelle d'être plus présent.

 

 

LECTURE MÉDITATIVE

Chaque fois que vous remarquerez que la négativité se manifeste en vous, sous une forme ou une autre, ne la voyez pas comme un échec dans votre démarche mais plutôt comme un précieux signal qui vous dit : "Réveille-toi ! Sors la tête ! Sois présent !"

En fait, la moindre irritation est significative et doit être reconnue et approfondie. Sinon, il y aura une accumulation de réactions passées sous silence.

 

Il se peut que vous puissiez laisser tomber la négativité une fois que vous aurez réalisé que vous ne voulez pas de ce champ énergétique en vous et qu'il ne sert à rien. Dans ce cas, assurez-vous de mettre cette négativité définitivement de côté. Si vous n'y réussissez pas, acceptez simplement qu'elle soit là et centrez-vous sur la sensation.

 

 

EXERCICE

L'autre solution, si vous n'arrivez pas à éliminer une réaction négative, c'est de la faire disparaître en vous imaginant devenir "perméable" à la cause externe de la réaction.

Je vous recommande de vous y exercer tout d'abord avec de petites choses banales.

 

Disons, par exemple, que vous êtes tranquillement assis chez vous. Tout d'un coup, le son strident du système antivol d'une voiture vous parvient de l'autre côté de la rue. L'irritation monte en vous. Quelle est la raison d'être de cette irritation ? Il n'y en a absolument aucune. Pourquoi l'avez-vous créée ? Ce n'est pas vous qui l'avez créée, mais le mental. Cela s'est fait automatiquement, de façon tout à fait inconsciente.

Pourquoi le mental a-t-il engendré cette irritation ? Parce qu'il porte la croyance inconsciente que la résistance qu'il installe et que vous expérimentez sous la forme de négativité ou de tourment viendra d'une manière ou d'une autre dissiper la situation non désirée. Bien entendu, ceci est une illusion. La résistance que le mental crée, de l'irritation ou de la colère dans ce cas, est beaucoup plus dérangeante que la cause originale qu'il essaie de faire disparaître.

Utilisez ce genre  de situation pour en faire une pratique spirituelle.

 

 

EXERCICE

Sentez que vous devenez transparent, pour ainsi dire,comme si vous étiez dénué de la solidité de la matière corporelle. Permettez ensuite au bruit, ou à tout ce qui cause une réaction négative, de passer à travers vous. Ce bruit ne heurte plus de mur "solide" en vous.

 

Comme je l'ai spécifié, entraînez-vous d'abord avec de petites choses. L'alarme de voiture, le chien qui aboie, les enfants qui hurlent, les bouchons de circulation. Au lieu de maintenir en vous un mur de résistance sur lequel viennent constamment et douloureusement se heurter les choses "qui ne devraient pas se produire", laissez passer tout cela à travers vous.

Quelqu'un vous a dit quelque chose de grossier  ou destiné à vous blesser ? Laissez ses paroles passer à travers vous au lieu de vous mettre en mode négatif et inconscient. Agressivité, défense ou retenue, laissez aller tout cela. N'offrez aucune résistance à ce qui est proféré, comme s'il n'y avait plus personne à blesser. LE PARDON, C'EST ÇA. DE CETTE FAÇON VOUS, DEVENEZ INVULNÉRABLE.

Cela ne vous empêche pas de rappeler à la personne que son comportement est inacceptable, si c'est ce que vous choisissez de faire. Chose certaine, elle n'aura plus le pouvoir de contrôler votre état intérieur. Vous êtes alors sous votre pouvoir, pas sous le pouvoir de quelqu'un d'autre, et votre mental ne mène plus le bal. Qu'il s'agisse de l'alarme d'une voiture, d'une personne grossière, d'une inondation, d'un tremblement de terre ou de la perte de toutes vos possessions, le mécanisme de la résistance est toujours le même.

Vous êtes encore en train de chercher à l'extérieur et ne réussissez pas à vous extirper du mode "recherche". Peut-être le prochain atelier vous donnera la réponse, ou bien cette nouvelle technique !

 

 

LECTURE MÉDITATIVE

Ne cherchez pas la paix. Ne cherchez pas à trouver un quelconque autre état que celui dans lequel vous êtes dans l'instant présent. Sinon, vous instaurerez un conflit intérieur et une résistance inconsciente.

Pardonnez-vous de ne pas être en paix. Dès l'instant ou vous acceptez totalement l'absence de paix, celle-ci se métamorphose en paix. Tout ce que vous acceptez totalement vous amène à la paix. C'est le miracle du lâcher-prise.

Quand vous acceptez ce qui est, chaque quartier de viande, chaque moment est le meilleur qui soit. C'EST CELA L'ILLUMINATION.

 

 

La nature de la compassion

 

 

LECTURE MÉDITATIVE

Après avoir dépassé le système des oppositions créé par le mental, vous êtes semblable à un lac profond. Les circonstances extérieures et tout ce qui peut se passer dans votre vie sont comme la surface du lac. Parfois calme, parfois ventée et agitée, selon les cycles des saisons. En profondeur, cependant, l'eau du lac reste impassible. Vous êtes le lac tout entier et non seulement la surface. Vous demeurez en contact avec votre propre profondeur, qui est absolument paisible en tout temps.

 

Vous ne résistez pas au changement puisque vous ne vous accrochez pas à quelque situation que ce soit. Votre paix intérieure ne dépend d'aucune condition. Vous évoluez sur le plan de l'Être - immuable, intemporel, immortel - et vous ne dépendez plus du monde extérieur des formes en perpétuelle fluctuation pour vous sentir comblé ou heureux. Vous pouvez certes les apprécier, jouer avec elles, en créer de nouvelles et goûter la beauté de tout cela. Mais vous n'aurez pas besoin de vous attacher à quoi que ce soit.

Aussi longtemps que vous n'êtes pas conscient de l'Être, la réalité des autres humains vous échappe puisque vous n'avez pas encore trouvé la vôtre. Leur forme plaira ou déplaira à votre mental, non seulement sur le plan du corps mais aussi sur celui de l'esprit. Les véritables relations deviennent possibles seulement lorsqu'il y a conscience de l'Être.

En somme, quand vous existez à partir de l'Être, vous percevez le corps et l'esprit d'une autre personne comme un écran, pour ainsi dire, derrière lequel vous pouvez sentir sa véritable réalité, tout comme vous sentez la vôtre. Donc, quand vous êtes confronté à la souffrance ou au comportement inconscient d'une autre personne, vous restez présent et en contact avec l'Être, et êtes ainsi en mesure de voir au delà de la forme et d'apercevoir cette pure étincelle chez l'autre à travers l'Être.

A ce niveau, toute souffrance se conçoit comme une illusion. La souffrance est le fruit de l'identification à la forme. Des guérisons miraculeuses se produisent parfois chez les autres, s'ils sont prêts, lorsqu'un être réalisé vient éveiller leur conscience.

La compassion, c'est la conscience que vous avez un lien profond qui vous unit à toutes les créatures. La prochaine fois que vous affirmerez ne rien avoir en commun avec telle ou telle personne, rappelez-vous au contraire que vous avez au contraire beaucoup en commun avec elle : d'ici à quelques années - deux ans ou soixante-dix ans, peu importe -, vous serez tous les deux des cadavres en décomposition, puis simplement un amas de poussière et, à la fin, plus rien du tout. Cette prise de conscience vous fait humblement redescendre sur terre et ne laisse pas grand place à l'orgueil.

Est-ce pour autant une pensée négative ? Non, c'est un fait. Pourquoi fermer les yeux dessus ?

Dans ce sens-là, vous et toutes les autres créatures êtes sur un pied d'égalité totale.

 

 

EXERCICE

Un des plus puissants exercices spirituels consiste à méditer profondément sur la mortalité des formes matérielles, la vôtre y compris. Cela s'appelle "mourir avant de mourir".

Absorbez-vous profondément dans cette méditation. Votre forme matérielle se dissipe, n'existe plus. Puis arrive le moment où toutes les formes-pensées s'éteignent également. Pourtant, vous êtes encore là, en tant que cette divine présence, radieuse et totalement éveillée.

Ce qui a toujours été réel reste, et seuls les noms, les formes et les illusions meurent.

A ce niveau profond, la compassion devient une forme de guérison dans le sens le plus large. Dans un état de compassion, votre influence guérissante s'exerce surtout sur l'être, et non sur le faire. Chacune des personnes avec qui vous entrerez en contact sera touchée par votre présence et par la paix qui émanera de vous, que vous en soyez conscient ou pas.

 

Quand vous êtes totalement présent et que les gens autour de vous adoptent des comportements inconscients, vous ne sentez pas le besoin de réagir, ne leur accordant ainsi aucune substance. La paix en vous est si vaste et si profonde que tout ce qui n'est pas paix est absorbé par elle comme si rien d'autre n'avait jamais existé. Ceci met fin au cycle karmique de l'action et de la réaction.

Les animaux, les arbres, les fleurs sentiront eux aussi la paix qui est en vous et y seront sensibles. Votre enseignement se fait en étant, en vivant la paix de  Dieu.

Vous devenez "la lumière du monde", une émanation de la conscience pure et faites aussi disparaître la souffrance sur le plan de la cause. Vous éliminez l'inconscience du monde.

 

 

La sagesse du lâcher-prise

 

C'est la qualité de conscience chez vous, à cet instant même, qui est le principal agent déterminant du genre de futur que vous connaîtrez. Lâcher prise est donc la chose la plus importante que vous puissiez faire pour amener un changement positif. Tout geste que vous posez par la suite n'est que secondaire. Aucune action véritablement positive ne peut provenir d'un état de conscience qui n'est pas fondé sur le lâcher-prise.

Pour certaines personnes, ce terme peut avoir des connotations négatives. Il peut vouloir dire défaite, renoncement, incapacité d'être à la hauteur des défis de la vie, léthargie, etc. Cependant, le véritable détachement est quelque chose d'entièrement différent. Cela ne signifie pas endurer passivement une situation dans laquelle vous vous trouvez sans tenter quoi que ce soit pour l'améliorer. Et cela ne signifie pas non plus que vous devez cesser d'établir des plans pour transformer votre vie ou de poser des gestes positifs.

 

 

LECTURE MÉDITATIVE

Le lâcher-prise est la simple mais profonde sagesse qui nous porte à laisser couler le courant de la vie plutôt que d'y résister. Et le seul moment où vous pouvez sentir ce courant, c'est dans l'instant présent. Par conséquent, lâcher prise, c'est accepter le moment présent inconditionnellement et sans réserve. C'est renoncer à la résistance intérieure qui s'oppose à ce qui est.

 

Résister intérieurement, c'est dire non à ce qui est, par le jugement de l'esprit et la négativité émotionnelle. Cette résistance s'accentue particulièrement quand les choses vont mal, montrant par là qu'il y a un décalage entre les exigences ou les attentes rigides du mental et ce qui est. Ce décalage est celui de la souffrance.

Si vous avez vécu suffisamment longtemps, vous saurez que les choses "vont mal" relativement souvent. Et c'est précisément dans ces moments-là qu'il vous faut mettre en pratique le lâcher-prise si vous voulez éliminer la souffrance et le chagrin de votre vie. Quand vous acceptez ce qui est, vous êtes instantanément libéré de l'identification au mental et vous reprenez par conséquent contact avec l'Être. La résistance, c'est le mental.

Le lâcher-prise est un phénomène purement intérieur; Cela ne veut pas dire que, sur le plan concret de la dimension extérieure, vous ne passiez pas à l'action pour changer telle ou telle situation.

En fait, quand vous lâchez prise, ce n'est pas la situation dans sa globalité que vous devez accepter, mais juste ce minuscule segment appelé instant présent.

Par exemple, si vous étiez pris dans la boue quelque part, vous ne diriez pas : "OK, je me résigne au fait d'être pris dans la boue". La résignation n'a rien à voir avec le lâcher-prise.

 

 

LECTURE MÉDITATIVE

Il n'est pas nécessaire que vous acceptiez une situation indésirable ou désagréable. Il n'est pas nécessaire non plus que vous vous racontiez des histoires en vous disant qu'il n'y a rien de mal à être pris dans la boue. Au contraire, vous reconnaissez alors totalement que vous voulez en sortir. Puis, vous ramenez votre attention sur le moment présent sans mentalement l'étiqueter d'une façon ou d'une autre.

En somme, vous ne portez aucun jugement sur le présent. Par conséquent, il n'y a ni opposition ni négativité émotionnelle. Vous acceptez le moment tel qu'il est. Puis vous passez à l'action et faites tout ce qui est en votre pouvoir pour vous en sortir.

 

Voici ce que j'appelle une action positive. C'est de loin beaucoup plus efficace qu'une action négative, qui est le fruit de la colère, du désespoir ou de la frustration. Continuez à mettre en pratique le lâcher-prise en vous retenant d'étiqueter le présent, et ce, jusqu'à l'obtention du résultat voulu.

Laissez-moi vous donner une analogie visuelle afin d'illustrer ce que je tente de vous expliquer. Vous marchez le long d'un sentier la nuit, entouré d'un épais brouillard. Toutefois, vous disposez d'une puissante torche électrique qui fend ce brouillard et trace devant vous un passage étroit mais dégagé. Disons que ce brouillard représente vos conditions de vie du passé et du futur et que la torche électrique symbolise la présence consciente, le passage dégagé, le présent.

Le fait de ne pas lâcher prise endurcit la forme psychologique, la carapace de l'ego, et crée un fort sens de dissociation. Vous percevez le monde autour de vous et les gens en particulier comme une menace. Ceci s'accompagne de la compulsion inconsciente de détruire les autres par le jugement, ainsi que du besoin de rivaliser et de dominer. Même la nature devient votre ennemi et c'est la peur qui gouverne vos perceptions et vos interprétations. La maladie mentale que l'on appelle la paranoïa n'est qu'une forme légèrement plus aigüe de cet état normal, mais dysfonctionnel, de conscience.

Ce n'est pas seulement votre forme psychologique qui s'endurcit, mais également votre corps physique, qui devient dur et rigide en raison de la résistance. De la tension se crée dans diverses parties du corps, et celui-ci tout entier se contracte. La libre circulation de l'énergie dans le corps, essentielle à un fonctionnement sain, est grandement restreinte.

Le massage et certaines formes de physiothérapie peuvent certes aider ç restituer cette circulation. Mais, à moins que vous ne fassiez du lâcher-prise une pratique quotidienne, ces choses ne peuvent vous procurer qu'un soulagement temporaire des symptômes, puisque la cause, c'est à dire le comportement de résistance, n'a pas été résolue.

En vous existe quelque chose qui n'est pas affecté par les circonstances changeantes de votre vie et vous ne pouvez y avoir accès que par le lâcher-prise. Ce quelque chose, c'est votre Être même, qui se trouve éternellement dans le royaume intemporel du présent.

 

 

LECTURE MÉDITATIVE

Si vous estimez que les circonstances de votre vie sont insatisfaisantes, ou même intolérables, ce n'est que tout d'abord en lâchant prise que vous pouvez rompre le comportement inconscient de résistance qui perpétue justement ces circonstances.

 

Le lâcher-prise est parfaitement compatible avec le passage à l'action, l'instauration de changements ou l'atteint d'objectifs. Mais dans l'état de lâcher-prise, le "faire "est mû par une qualité autre, une énergie totalement différente qui vous remet en contact avec l'énergie première de l'Être. Et si ce que vous faites en est imprégné, cela devient une célébration joyeuse de l'énergie vitale qui vous ramène encore plus profondément dans le présent.

Quand il y a absence de résistance, la qualité de la conscience chez vous et, par conséquent, la qualité de tout ce que vous entreprenez ou créez est grandement augmentée. Les résultats viendront d'eux-mêmes et reflèteront cette qualité. On pourrait appeler cela "l'action par le lâcher-prise".

 

 

LECTURE MÉDITATIVE

Quand vous êtes dans un état de lâcher-prise, vous voyez clairement ce qui doit être fait et vous passez à l'action. Vous vous concentrez sur une seule chose à la fois pour ensuite bien l'accomplir. Tirez des leçons de la nature : observez de quelle manière tout s'accomplit et comment le miracle de la vie se déroule sans insatisfaction ni tourment.

 

C'est pour cela que Jésus a dit : "Regardez comment les lys poussent : ils ne s'affolent ni ne se peinent."

 

 

EXERCICE

Si votre situation globale est insatisfaisante ou déplaisante, reconnaissez d'abord l'instant présent et lâchez prise face à ce qui est. C'est la torche électrique qui fend le brouillard. Votre état de conscience cesse alors d'être contrôlé par les circonstances extérieures. Vous n'êtes plus mû par la réaction et la résistance. Ensuite, envisagez la situation en détail et demandez-vous : "Est-ce que je peux faire quelque chose pour changer la situation ou l'améliorer, ou pour m'en dégager ?"

Dans l'affirmative, posez le geste approprié.

 

Ne concentrez pas votre attention sur les mille et une choses que vous pouvez faire maintenant. Ceci ne veut pas dire que vous ne devriez pas planifier. C'est peut-être LA chose à faire. Assurez-vous cependant de ne pas commencer à vous "passer mentalement des films", à vous projeter dans le futur : cela vous ferait perdre le contact avec le présent. Peu importe le geste que vous posez, il ne portera peut-être pas fruit immédiatement. Ne résistez pas à ce qui est jusqu'à ce que cela se produise.

 

 

LECTURE MÉDITATIVE

Si vous ne pouvez poser aucun geste ni vous soustraire à la situation, utilisez celle-ci pour lâcher prise encore plus profondément, pour être encore plus intensément dans le présent, dans l'Être.

 

Quand vous pénétrez dans la dimension intemporelle du présent, le changement arrive souvent d'étrange façon, sans que vous ayez besoin de faire vous-même grand chose. La vie elle-même se met de la partie. Si des facteurs intérieurs comme la peur, la culpabilité ou l'inertie vous empêchaient jusque là de passer à l'action, ils se dissiperont à la lumière de votre présence consciente.

Ne confondez pas le lâcher-prise avec l'attitude je-m'en-foutiste du genre "ça m'est égal". Si vous y regardez de plus près, vous découvrirez qu'une telle attitude est teintée d'une négativité ayant la forme du ressentiment caché. Ce n'est donc pas du lâcher-prise mais bel et bien une résistance déguisée.

Au moment où vous lâchez prise, tournez votre attention vers l'intérieur pour vérifier s'il reste de la résistance en vous. Soyez très vigilant à ce moment là, sinon un restant de résistance pourrait encore se cacher dans quelque coin sombre sous la forme d'une pensée ou d'une émotion non conscientisée.

 

 

De l'énergie mentale à l'énergie spirituelle

 

EXERCICE

Commencez par reconnaître qu'il y a résistance. Soyez présent lorsque cela arrive. Observez la façon dont votre mental la crée, comment il étiquette la situation, vous même ou les autres. Attardez-vous au mental qui entre en jeu. Sentez l'énergie de l'émotion.

En vous faisant le témoin de cette résistance, vous verrez qu'elle ne sert à rien. En concentrant toute votre attention sur le présent, la résistance inconsciente est conscientisée et c'en est fait d'elle.

 

Il vous est impossible d'être conscient et malheureux, conscient et dans la négativité. Peu importe leur forme, la négativité, le tourment et la souffrance veulent dire résistance, et la résistance est toujours inconsciente.

Choisiriez-vous vraiment le tourment ? Si vous ne le choisissez pas, alors comment se produit-il ? Quelle est sa raison d'être ? Qui le maintient en vie ?

Vous dites être conscient de vos émotions tourmentées, mais la vérité, c'est que vous êtes identifié à elles et que vous entretenez ce processus par la pensée compulsive. Et tout cela est inconscient. Si vous étiez conscient, c'est à dire totalement présent à  l'instant, toute négativité disparaîtrait presque instantanément. Celle-ci ne pourrait pas survivre en votre présence. Elle ne peut y arriver qu'en votre absence;

Même le corps de souffrance ne peut survivre longtemps en votre présence. Vous maintenez donc votre tourment en vie par le temps. C'est son oxygène. Remplacez le facteur temps par la conscience intense du moment présent, et le temps meurt. Mais voulez-vous vraiment qu'il meure ? En avez-vous vraiment assez ? Qui voudrait s'en passer ?

A moins de mettre en pratique le lâcher-prise, la dimension spirituelle est quelque chose qu'on lit dans les manuels, dont on parle, qui nous enthousiasme, sur lequel on écrit des livres, on réfléchit, auquel on croit ou non, selon le cas. Cela ne fait pas aucune différence.

 

 

LECTURE MÉDITATIVE

Du moins pas avant que le lâcher-prise devienne une réalité concrète dans votre vie. Quand c'est le cas, l'énergie qui émane de vous et mène votre vie a une fréquence vibratoire beaucoup plus élevée que l'énergie mentale qui contrôle encore le monde, c'est à dire l'énergie à l'origine des structures sociales, politiques et économiques de notre civilisation. Cette énergie mentale est aussi celle qui se perpétue en permanence par l'intermédiaire des médias et de l'éducation. C'est ainsi que l'énergie spirituelle advient dans ce monde.

Cette énergie n'occasionne aucune souffrance pour vous, les autres humains, ou n'importe quelle autre forme de vie planétaire.

 

 

Le lâcher-prise dans les relations interpersonnelles

 

Il est vrai que seule une personne inconsciente essaiera d'utiliser ou de manipuler les autres. Mais il est également vrai que seule une personne inconsciente peut être utilisée ou manipulée. Si vous offrez de la résistance au comportement inconscient des autres ou luttez contre cela, vous tombez vous-même dans l'inconscience.

Mais lâcher prise ne veut pas dire se laisser exploiter par les gens inconscients. Pas du tout. Il est parfaitement possible de dire "non" fermement et clairement à quelqu'un ou de se dissocier d'une situation tout en restant en même temps dans un état intérieur d'absence totale de résistance.

 

 

EXERCICE

Lorsque vous dites "non" à quelqu'un ou à une situation, faites en sorte que votre choix origine non pas d'une réaction, mais d'une prise de conscience, d'un discernement clair de ce qui est juste ou pas pour vous dans le moment.

Qu'il soit un "non" de grande qualité, libre de toute négativité, qui ne créera donc pas de souffrance ultérieure.

Si vous ne réussissez pas à lâcher prise, passez immédiatement à l'action : dites le fond de votre pensée aux personnes concernées, faites quelque chose qui modifiera la situation ou bien encore, dissociez-vous totalement de la situation. Assumez la responsabilité de votre vie.

 

Ne polluez pas votre beau et radieux Être intérieur ni la Terre avec de la négativité. Ne laissez pas le tourment s'immiscer en vous sous quelque forme que ce soit.

 

 

EXERCICE

Si vous ne pouvez pas passer à l'action, parce que vous êtes en prison par exemple, alors, il vous reste deux choix : résister ou lâcher prise. L'esclavage ou la libération intérieure devant les conditions externes. La souffrance ou la paix intérieure.

 

Le lâcher-prise viendra profondément modifier vos relations. Si vous ne réussissez jamais à accepter ce qui est, ceci sous-entend que vous ne pourrez jamais accepter les autres tels qu'ils sont. Vous jugerez, critiquerez, étiquetterez, rejetterez les gens ou essaierez de les changer.

Par ailleurs, si vous faites continuellement de moment présent un moyen pour arriver à une fin dans le futur, vous ferez de même avec tous les gens que vous rencontrerez ou avec qui vous serez en rapport. La relation - l'être humain - revêt une importance secondaire pour vous ou pas d'importance du tout. Ce que vous retirerez de la relation est de nature primaire, c'est à dire un gain matériel, un sentiment de pouvoir, du plaisir physique ou une forme quelconque de gratification de l'ego.

Laissez-moi vous expliquer de quelle façon le lâcher-prise peut fonctionner dans les relations. :

 

 

EXERCICE

Quand vous commencez à vous disputer ou à entrer en conflit avec votre partenaire ou un proche, observez d'abord à quel point vous vous tenez sur la défensive lorsque l'autre attaque votre position ou sentez la force de votre propre agressivité lorsque vous attaquez la position de l'autre personne. Remarquez votre attachement à vos points de vue et à vos opinions.

Percevez bien l'énergie mentale et émotionnelle derrière votre besoin d'avoir raison et de donner tort à l'autre. C'est l'énergie de l'ego. Vous la conscientiserez en la reconnaissant, en la sentant le plus totalement possible. Puis, un jour, vous réaliserez soudainement au beau milieu d'une dispute que vous avez le choix et déciderez peut-être tout simplement de ne pas réagir, juste pour voir ce qui se passe.

AINSI, VOUS LÂCHEZ PRISE.

 

Je ne veux pas dire que vous devez mettre de côté la réaction en disant juste : "Bon, tu as raison" avec une expression qui sous-entend : "Moi, je suis au-dessus de ces enfantillages inconscients". Ceci ne fait que transporter la résistance sur un autre plan : celui du mental, toujours actif, qui prétend être supérieur. Je parle ici de laisser tomber tout le champ énergétique mental et émotionnel qui luttait en vous pour avoir le pouvoir.

L'ego est rusé. Il vous faut donc être très vigilant, très présent et totalement honnête avec vous-même pour voir si vous avez véritablement renoncé à l'identification à une position.

 

 

LECTURE MÉDITATIVE

Si vous vous sentez soudainement très léger, dégagé et profondément en paix, c'est le signe indiscutable que vous avez vraiment lâché prise.

Regardez alors de près ce qui se passe chez l'autre personne, quant à la position qu'elle défendait, lorsque vous ne donnez plus d'énergie  cette dernière en lui résistant. Quand l'identification aux prises de position est terminée, une véritable communication s'instaure.

La non-résistance n'est pas nécessairement synonyme d'inaction. Tout ce que cela veut dire, c'est que toute action n'est plus forcément une réaction. Souvenez-vous de la profonde sagesse qui sous-tend la pratique des arts martiaux : ne pas offrir de résistance à l'adversaire.

Céder pour mieux triompher de lui.

Cela étant dit, "ne rien faire" quand vous êtes dans un état de présence intense est un puissant outil de transformation et de guérison, qu'il s'agisse de situations ou de personnes. Dans le taoïsme, il existe un terme chinois, wuwei, que l'on traduit habituellement par "activité sans action" ou par "être tranquillement assis sans rien faire". Dans la chine d'autrefois, ceci était considéré comme un des plus importants accomplissements ou une des plus grandes vertus.

C'est radicalement différent de l'inactivité dans l'état de conscience ordinaire, ou si vous préférez de l'inconscience, qui résulte de la peur, de l'inertie ou de l'indécision. Le véritable "non-faire" sous-entend l'absence de résistance intérieure et un état de vigilance intense.

D'un autre côté, si l'action est nécessaire, vous ne réagirez plus en fonction de votre conditionnement mental, mais agirez selon votre présence consciente. Dans cet état de présence, votre mental est libre de tout concept, y compris celui de la non-violence. Alors, qui peut prévoir ce que vous ferez ?

L'ego croit que votre force se trouve dans la résistance, alors qu'en vérité la résistance vous coupe de l'Être, le seul véritable pouvoir. La résistance, c'est de la faiblesse et de la peur qui se font passer pour de la force. Ce que l'ego voit comme de la faiblesse dans votre Être, ce sont sa pureté, son innocence et sa force. Et ce qu'il juge comme de la force est en fait une faiblesse. L'ego existe donc sur un perpétuel mode de résistance et loue de faux rôles pour masquer votre prétendue "faiblesse", qui est en vérité votre force.

Jusqu'à ce qu'il y ait lâcher-prise, les jeux de rôle inconscients constituent en grande partie l'interaction entre humains. Avec le lâcher-prise, vous n'avez plus besoin des défenses de l'ego et de faux masques. Vous devenez très simple, très vrai : "C'est dangereux, dit l'ego. Tu vas te faire blesser. Tu seras vulnérable."

Mais ce que l'ego ne sait pas, bien entendu, c'est que c'est seulement en renonçant à la résistance, en devenant vulnérable, que vous pouvez découvrir votre véritable et essentielle invulnérabilité.

 

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FIN DU CHAPITRE HUIT

 SUITE

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1 novembre 2013

Eckhart TOLLE, METTRE EN PRATIQUE LE POUVOIR DU MOMENT PRÉSENT (9/9)

AVERTISSEMENT : la lecture de ce type d'ouvrage, peut-être mal traduit, peut-être mal assimilé, ne peut remplacer l'enseignement d'un maître authentique : une pratique de la méditation mal comprise peut, dans certains cas, s'avérer préjudiciable.

 

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 SUITE DU CHAPITRE 8

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CHAPITRE NEUF

 

 

TRANSFORMER LA MALADIE ET LA SOUFFRANCE

 

 

Comment transformer la maladie en illumination

 

Lâcher-prise, c'est accepter intérieurement ce qui est sans réserve. Ce dont il est question ici, c'est de votre vie - en cet instant - et non des circonstances de votre vie ou de ce que j'appelle vos conditions de vie.

La maladie fait partie de vos conditions de vie. Elle a un passé et un futur qui se perpétuent sans fin, sauf si l'instant présent, qui a le pouvoir de racheter, est activé par votre présence consciente. Comme vous le savez, derrière les diverses circonstances qui constituent vos conditions de vie - présentes dans le temps -, il y a quelque chose de plus profond, de plus essentiel : votre vie, votre Être même dans l'éternel présent.

Comme il n'y a aucun problème dans le moment présent, il n'y a pas de maladie non plus. Quand quelqu'un adopte une croyance vis à vis de votre état et vous colle ainsi une étiquette sur le dos, celle-ci amène l'état à s'installer pour de bon, lui donne du pouvoir et fait d'un déséquilibre temporaire une réalité apparemment immuable. La croyance confère non seulement réalité et consistance à la maladie, mais aussi une continuité temporelle qu'elle n'avait pas auparavant.

 

 

EXERCICE

 

En vous concentrant sur l'instant et en vous retenant de l'étiqueter mentalement, la maladie est réduite à un ou plusieurs des facteurs suivants : la douleur physique, la faiblesse, l'inconfort ou l'invalidité. C'est ce face à quoi vous lâchez prise maintenant, et non pas à l'idée de la maladie.

Permettez à la souffrance de vous ramener de force dans le "maintenant", dans un état d'intense et consciente présence. Utilisez-la pour arriver à l'éveil.

 

Le lâcher-prise ne transforme pas ce qui est, du moins pas directement. Il vous transforme, vous. Et quand vous êtes transformé, c'est tout votre monde qui l'est. Pourquoi ? Parce que le monde n'est qu'un reflet. Nous avons déjà parlé de cela. Le problème, ce n'est pas la maladie, c'est vous, aussi longtemps que le mental contrôle les choses.

 

 

LECTURE MÉDITATIVE

 

Lorsque vous êtes malade ou invalide, n'ayez pas le sentiment d'avoir échoué d'une manière ou d'une autre, ne vous sentez pas coupable. Ne reprochez pas à la vie de vous avoir traité injustement et ne vous faites pas non plus de réprimandes. Tout cela, c'est de la résistance.

Si vous avez une maladie grave, servez-vous-en pour atteindre l'illumination. Tout ce qui peut arriver de "mal" dans votre vie doit vous amener vers cet état.

Dissociez le temps de la maladie. Ne conférez ni passé ni futur à la maladie. Laissez-la vous ramener de force dans l'intense conscience du moment présent et observez ce qui se passe.

 

Devenez un alchimiste. Transformez le vulgaire métal en or, la souffrance en conscience, le malheur en une occasion d'éveil.

Êtes-vous gravement malade et ce que je viens de vous dire vous met-il en colère ? Alors, c'est le signe flagrant que votre maladie a fini par faire partie du sens que vous avez de vous-même et que vous protégez votre identité, en même temps que vous protégez votre maladie.

La circonstance qui porte l'étiquette "maladie" n'a rien à voir avec ce que vous êtes vraiment.

 

◄ ►

 

Quand le malheur frappe ou que quelque chose va très "mal" - maladie, invalidité, perte d'un chez-soi, d'une fortune ou d'une identité sociale, rupture d'une relation intime, décès ou souffrance d'une personne chère, ou imminence de votre propre mort -, sachez qu'il y a un revers à cette médaille, que vous n'êtes qu'à un pas de quelque chose d'incroyable, de la transformation alchimique totale du vulgaire métal de la douleur et de la souffrance en or. Et ce pas, c'est le lâcher-prise.

Je ne dis pas que vous serez heureux dans une telle situation. Non, vous ne le serez pas. Par contre, la peur et la douleur se transformeront en cette paix et cette sérénité intérieures qui proviennent d'une profondeur insondable, du non-manifeste lui-même. Il s'agit de "la paix de Dieu, qui dépasse tout entendement". Comparativement à elle, le bonheur est plutôt superficiel.

Cette paix radieuse s'accompagne de la réalisation que vous êtes indestructible, immortel. Et cette réalisation s'effectue non pas sur le plan du mental mais au plus profond de votre être. Ce n'est pas une croyance ; c'est une certitude absolue qui n'exige aucune preuve extérieure.

 

 

Comment transformer la souffrance en paix

 

Dans certaines situations extrêmes, il vous sera peut-être toujours impossible d'accepter le présent. Mais pour le lâcher-prise, vous avez une seconde chance.

 

 

LECTURE MÉDITATIVE

 

Votre première chance, c'est de lâcher prise chaque instant devant la réalité du présent. Sachant que ce qui est ne peut être défait - puisque cela est déjà -, vous dites oui à ce qui est ou vous acceptez ce qui n'est pas.

Ensuite, vous faites ce que vous avez à faire, selon les exigences de la situation. Si vous vous maintenez dans cet état d'acceptation, vous ne créez plus de négativité, de souffrance ou de tourment. Par conséquent, vous vivez dans un état de non-résistance, de grâce et de légèreté, libre de toute lutte intérieure.

 

Quand vous ne réussissez pas à vivre ainsi, c'est à dire quand vous laissez passer cette première chance parce que la présence de votre conscience n'est pas suffisamment intense pour empêcher des schèmes de résistance automatiques et inconscients de se produire ou parce que les circonstances sont telles qu'elles vous sont totalement inacceptables, vous créez alors une forme quelconque de douleur ou de souffrance. Vous pouvez avoir l'impression que ce sont les circonstances qui créent la souffrance, alors que, en fin de compte, ce n'est pas le cas. En réalité, c'est votre résistance.

 

 

EXERCICE

 

La seconde chance à votre portée pour lâcher prise, c'est d'accepter ce qui est en vous à défaut d'accepter ce qui est extérieur à vous. S'il vous est impossible d'admettre les circonstances extérieures, alors acceptez la situation intérieure.

Autrement dit, vous ne devez pas résister à la souffrance. Donnez-lui la permission d'être là. Lâchez prise face au chagrin, au désespoir, à la peur, à la solitude ou à toute autre forme adaptée à la souffrance. Soyez-en le témoin sans l'étiqueter mentalement. Accueillez-la.

Par la suite, observez la façon dont le miracle du lâcher-prise transforme la souffrance profonde en paix profonde. Cette situation est votre crucifixion. LAISSEZ-LA DEVENIR VOTRE RÉSURRECTION ET VOTRE ASCENSION.

 

Quand la souffrance est profonde, vous ressentez sans doute une forte pulsion à vouloir y échapper plutôt que de vouloir lâcher prise. Vous ne voulez pas sentir ce que vous sentez. Quoi de plus normal ? Mais il n'y a aucune échappatoire, aucune issue de secours.

Il y a par contre de fausses échappatoires comme le travail, l'alcool, les drogues, la colère, les projections, la répression, etc. Mais celles-ci ne vous libèrent pas de la douleur. La souffrance ne diminue pas en intensité quand vous la rendez inconsciente. Quand vous niez la douleur émotionnelle, tout ce que vous entreprenez ou pensez est contaminé par elle. Même vos relations. Pour ainsi dire, vous diffusez cette vibration de souffrance par l'énergie qui émane de vous, et les autres le sentent intuitivement. S'ils sont dans l'inconscience, il se peut qu'ils se sentent poussés à vous agresser ou à vous blesser d'une manière ou d'une autre. Ou bien alors c'est vous qui les blesserez par une projection inconsciente de votre souffrance. Vous attirez vers vous tout ce qui peut correspondre à votre état intérieur.

 

 

EXERCICE

 

Quand il n'y a plus moyen de s'en sortir, il y a toujours moyen de passer à travers. Alors, ne vous détournez pas de la souffrance. Faites-lui face et sentez-la pleinement. Je dis bien de la sentir, non d'y réfléchir ! Exprimez la si nécessaire, mais ne rédigez pas mentalement de scénario à son sujet. Accordez toute votre attention à l'émotion et non pas à la personne, à l'évènement ou à la situation qui semble l'avoir déclenchée.

Ne laissez pas le mental utiliser la souffrance pour en confectionner une identité de victime. Vous prendre en pitié et raconter votre histoire aux autres vous maintiendra dans la souffrance. Puisqu'il est impossible de se dissocier de l'émotion, la seule possibilité qui reste pour changer les choses, c'est de passer à travers la souffrance. Autrement, rien ne bougera.

Alors accordez toute votre attention à ce que vous sentez et retenez-vous de l'étiqueter mentalement. Soyez très vigilant quand vous plongez dans l'émotion.

Tout d'abord, vous aurez peut-être l'impression d'être dans un lieu sombre et terrifiant. Et quand un besoin pressant se fera sentir de lui tourner le dos, restez là à observer sans passer à l'action. Continuez à maintenir votre attention sur la souffrance, à sentir le chagrin, la peur, la terreur, la solitude ou toute autre chose. Restez alerte et présent. Présent avec tout votre être, avec chacune des cellules de votre corps. En faisant cela, vous laissez entrer un peu de lumière dans toute cette obscurité. Vous y amenez la flamme de votre conscience.

 

A ce stade là, vous n'avez plus besoin de vous préoccuper du lâcher-prise. Il s'est déjà produit. Comment ? Être totalement attentif, c'est accepter totalement. En accordant entièrement votre attention à ce qui est, vous recourez au pouvoir de l'instant présent, celui de votre propre présence.

Aucune résistance cachée ne peut survivre à une telle présence, car celle-ci élimine le temps. Et sans le temps, aucune souffrance, aucune négativité ne peut être.

 

 

LECTURE MÉDITATIVE

 

Votre la souffrance, c'est cheminer vers la mort. Faire face à la souffrance profonde, lui donner la permission d'être, lui accorder votre attention, c'est entrer consciemment dans la mort. Quand vous avez connu cette mort, vous prenez conscience que la mort n'existe pas et qu'il n'y a rien à craindre. Seul l'ego meurt.

 

Imaginez qu'un rayon de soleil ait oublié qu'il fait inséparablement partie du soleil et qu'il se fasse des illusions en croyant devoir lutter pour survivre devoir se façonner une identité autre que le soleil, et qu'il y tienne dur comme fer. Ne pensez-vous pas que la mort de cette illusion serait incroyablement libératrice ?

 

 

LECTURE MÉDITATIVE

 

Voulez-vous une mort facile ? Préfèreriez-vous mourir sans souffrir, sans agoniser ? Alors laissez le passé mourir à chaque instant et laissez la lumière de votre présence faire disparaître le moi lourd et pris dans le piège du temps que vous pensiez être "vous".

 

 

Le chemin de croix - l'illumination à travers la souffrance

 

Le chemin de croix que vous avez mentionné est l'ancienne façon d'arriver à la réalisation et jusqu'à récemment, c'était la seule. Mais ne l'écartez pas ou n'en sous-estimez pas l'efficacité. Cela fonctionne encore.

Le chemin de croix est un renversement total des choses. En d'autres termes, ce qu'il y a de pire dans votre vie, votre croix, s'avère la meilleure chose qui ait pu vous arriver dans la vie. C'est quelque chose qui vous contraint à lâcher prise, à "mourir", à devenir rien, à devenir Dieu, parce que Dieu est également le néant.

Se réaliser par la souffrance - le chemin de croix - veut dire être forcé d'entrer dans le royaume des cieux à cor et à cri. Vous lâchez prise en fin de compte parce que vous ne pouvez plus supporter la souffrance, mais il se peut que la souffrance dure longtemps avant que cela ne se produise.

 

 

LECTURE MÉDITATIVE

 

Choisir consciemment l'éveil correspond à renoncer à l'attachement au passé et au futur et à faire du présent le point de mire principal de votre vie.

Cela veut dire choisir de se maintenir dans l'état de présence plutôt que dans le temps. Cela signifie dire oui à ce qui est. Il n'est plus nécessaire alors de souffrir.

 

De combien de temps pensez-vous avoir besoin encore avant de pouvoir affirmer : "Je ne créerai plus de douleur ou de souffrance" ? Jusqu'à quand vous faudra-t-il souffrir avant de pouvoir effectuer ce choix ?

 

 

Avoir le pouvoir de choisir

 

Le choix sous-entend de la conscience, un degré élevé de conscience. Sans elle, vous n'avez pas de choix. Le choix existe à partir du moment où vous vous désidentifiez du mental et de ses schèmes de conditionnement, à partir du moment où vous devenez présent.

Et avant d'atteindre ce moment, vous êtes inconscient, spirituellement parlant. Ceci veut dire que vous êtes contraint de penser, de sentir et d'agir en fonction du conditionnement de votre mental.

Personne ne choisit le dysfonctionnement, le confit ou la douleur. Personne ne choisit la folie. Ceux-ci adviennent parce qu'il n'y a pas suffisamment de présence en vous pour dissoudre le passé, pas assez de lumière pour dissiper l'obscurité. Vous n'êtes pas totalement ici. Vous n'êtes pas encore tout à fait éveillé. Et, entre temps, c'est le mental conditionné qui gère votre vie.

De la même façon, si vous êtes une de ces nombreuses personnes à avoir une problématique parentale, si vous ressassez encore du ressentiment envers vos parents pour quelque chose qu'ils ont fait ou n'ont pas fait, c'est que vous croyez encore qu'ils avaient le choix, qu'ils auraient pu agir différemment. On a toujours l'impression que les gens avaient le choix : c'est une illusion. Tant et aussi longtemps que votre mental et son conditionnement gèrent votre vie, aussi longtemps que vous êtes votre mental, quel choix avez-vous ? Aucun. Vous n'êtes même pas là. L'identification au mental est un état hautement dysfonctionnel. C'est une forme de démence.

Presque tout le monde en souffre à des degrés variables. Dès l'instant où vous prenez conscience de cela, il ne peut plus y avoir de ressentiment. Comment pouvez-vous éprouver du ressentiment vis à vis de la maladie de quelqu'un ? La seule attitude possible est la compassion.

Si c'est votre mental qui mène votre vie, bien que vous n'ayez aucun choix, vous souffrirez encore des conséquences de votre inconscience et créerez davantage de souffrance. Vous aurez à porter le fardeau de la peur, du conflit, des problèmes et de la douleur. La souffrance ainsi créée vous forcera, à un moment ou à un autre, à sortir de votre état d'inconscience.

 

 

LECTURE MÉDITATIVE

 

Vous ne pas vraiment vous pardonner, ainsi qu'aux autres, aussi longtemps que vous cherchez votre identité dans le passé. C'est seulement en accédant au pouvoir de l'instant présent, qui est votre pouvoir propre, qu'il peut y avoir un véritable pardon. Cela rend le passé impuissant et vous permet de réaliser profondément que rien de ce que vous avez fait ou de ce qu'on vous a fait n'a pu le moins du monde toucher l'essence radieuse de votre Être.

Et dans cet esprit, le concept du pardon devient alors totalement inutile.

 

Lorsque vous lâchez prise face à ce qui est et que vous devenez donc totalement présent, le passé perd tout pouvoir. Lorsque vous lâchez prise face à ce qui est et que vous devenez donc totalement présent, le passé perd tout pouvoir. Vous n'en avez plus besoin. LA PRÉSENCE EST LA CLÉ. LE PRÉSENT L'EST AUSSI.

 

 

◄ ►

 

Étant donné que la présence et le mental sont indissociables, le renoncement à la résistance - le lâcher-prise - met fin au règne du mental comme maître absolu, comme l'imposteur qui prétend être "vous", le faux Dieu. Tout jugement et toute négativité disparaissent.

Le royaume de l'Être, qui était masqué par le mental, se révèle. Tout d'un coup, un grand calme naît en vous, une insondable sensation de paix.

Et au cœur de cette paix, il y a une grande joie.

Et au cœur de cette joie, il y l'amour.

Et au cœur de tout cela, il y a le sacré, l'incommensurable. Ce à quoi on ne peut attribuer de nom.

 

 

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Fin de l'ouvrage.

 

Du même auteur, lire aussi : "Le pouvoir du moment présent" et "Nouvelle terre", ouvrages dont le volume n'autorise pas la reproduction ici.

 

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Commencer à méditer :

 

http://chansongrise.canalblog.com/archives/00_mediter/index.html

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JCP 03 2014

1 novembre 2013

Eckhart TOLLE, L'ART DU CALME INTÉRIEUR (1/10)

            

NOTE IMPORTANTE :

Ces publications électroniques n'ayant d'autre but, par les temps difficiles que nous vivons tous, que de venir en aide, ne sont entachées d'aucune intention mercantile.

Cependant, ces textes peuvent être retirés à tout moment et sur simple demande, si leurs éditeurs attitrés voyaient une quelconque nuisance à leur présence sur ce site.

 

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ZEN : AUTEURS DIVERS

 

 

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                                 Cette rubrique concerne la spiritualité, plus précisément l'enseignement d'Eckhart Tolle et de Tich Nhat Hanh, qui figurent parmi les plus grands et les plus universellement connus des maîtres actuels en la matière. Ces enseignements sont ceux du Bouddhisme zen, pratique la plus répandue en Occident.

Ces écrits étant désormais sur le net à disposition gratuite (un livre papier qu'on emmène avec soi c'est tellement mieux), il n'est plus préjudiciable de les publier ainsi, sur un blog. C'est ce qui sera fait, par chapitres.

 

 

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 AVERTISSEMENT : la lecture de ce type d'ouvrage (peut-être mal traduit, peut-être mal compris) ne peut remplacer l'enseignement d'un maître authentique : une pratique de la méditation mal comprise peut, dans certains cas, s'avérer néfaste.

 

 

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A propos de l'auteur

 

                                       Eckhart Tolle est né en Allemagne où il a passé les treize premières années de sa vie. Après des études universitaires à Londres, il s'oriente ver la recherche et, dans ce cadre, dirige même un groupe à l'université de Cambridge. A l'âge de 29 ans, il a connu une profonde évolution spirituelle qui l'a transfiguré et a changé radicalement le cours de son existence.

Il a consacré les quelques années qui ont suivi à comprendre, intégrer et approfondir cette transformation qui a marqué chez lui le début d'un intense cheminement intérieur.

Eckhart Tolle a été conseiller et enseignant spirituel auprès de personnes et de petits groupes en Europe et en Amérique du Nord. Aujourd'hui, il voyage dans le monde entier afin de permettre à un plus grand public d'accéder à ses enseignements. Depuis 1996 il vit à Vancouver (Colombie-Britannique).

 

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Ses ouvrages essentiels sont :

- Le pouvoir du moment présent

- Mettre en pratique le pouvoir du moment présent

- L'art du calme intérieur (objet des citations)

- Nouvelle terre

 

"L'art du calme intérieur" a été sélectionné par l'auteur de ce blog car, l'ayant lu de très nombreuses fois (plus que les autres), il le trouve à la fois suffisamment compréhensible et bref, en sus d'être écrit en chapitres courts, à la manière des sûtras.

Il va de soi que, menée de pair avec des séances de méditation, la lecture de ces lignes pourra trouver un aboutissement plus bénéfique. (Ce livre n'est pas un livre d'initiation à la méditation).

 

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L'ART DU CALME INTÉRIEUR

 

 

 

Table des matières

 

Introduction......................................................  2

1. Le silence et la quiétude..............................  3

2. Au delà du mental........................................  5

3. Le soi égoïque.............................................  9

4. Le Présent.................................................. 12

5. Votre nature véritable................................. 15

6. L'acceptation et le lâcher-prise................... 18

7. La nature..................................................... 21

8. Les relations................................................ 24

9. La mort et l'éternel...................................... 28

10. La souffrance et sa disparition.................. 32

 

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 INTRODUCTION

Un maître spirituel authentique n'a rien à enseigner au sens conventionnel du terme, rien à vous donner ni à vous remettre ressemblant de près ou de loin à de l'information, des croyances ou des règles de conduite. Un tel enseignant a pour seule fonction de vous aider à éliminer ce qui vous sépare de la vérité, de votre nature véritable, de ce que vous savez déjà au fond de vôtre être. Le maître spirituel a pour rôle  de dévoiler et de vous révéler cette dimension de profondeur intérieure, qui est également la paix.

Si vous recourez à un tel être (ou à ce livre) parce que vous êtes en quête de stimulation sous forme d'idées, de théories, de croyances, d'exposés intellectuels, vous serez déçu. Autrement dit, si vous cherchez matière à réflexion, vous n'en trouverez pas et passerez à côté de l'essence même de l'enseignement de ces pages, qui ne se trouve pas dans les mots, mais en vous. Il serait bon, au fil de votre lecture, de vous remémorer, de le sentir. Les mots ne sont que des panneaux indicateurs. Ce qu'ils montrent n'est pas du domaine de la pensée, mais appartient à une dimension de vous qui est plus profonde et infiniment plus vaste que la pensée. Cette dimension est notamment empreinte d'une paix intensément vivante. Ainsi, chaque fois que vous ressentez une paix intérieure pendant votre lecture, c'est que ce livre accomplit sa fonction d'enseignant : il vous rappelle qui vous êtes et vous indique le chemin du bercail.

Ce n'est pas le genre d'ouvrage à lire d'un bout à l'autre avant de la ranger. Vivez avec, ouvrez-le souvent et, surtout, refermez-le souvent, ou passez plus de temps à le tenir entre vos mains qu'à le lire. Bien des lecteurs seront naturellement enclins à s'arrêter après chaque passage, pour faire une pause, réfléchir, retrouver la quiétude. Il est toujours plus utile et important d'arrêter que de poursuivre la lecture. Laissez ces pages faire leur œuvre, vous éveiller des vieux sillons de la pensée répétitive et conditionnée.

On peut considérer ce livre comme un retour actuel à la forme la plus ancienne d'enseignements spirituels qui nous soit parvenue : les soutras millénaires de l'Inde. Ceux-ci font ressortir la vérité d'une manière fort efficace, sous forme d'aphorismes ou de courts préceptes, sans grande élaboration conceptuelle. Les védas et les Upanishads constituent les premiers enseignements sacrés consignés sous forme de soutras, tels les paroles du Bouddha. Les paroles et paraboles de Jésus peuvent également être vues comme des soutras lorsqu'on les extrait de leur contexte narratif , tout comme les profonds enseignements que renferme le Tao-tö-King, le livre ancien de la sagesse chinoise. Dans sa forme, le soutra offre l'avantage de sa brièveté. Il ne sollicite pas le mental outre mesure. Ce qu'il ne dit pas compte davantage que ce qu'il dit : il ne fait qu'indiquer une direction. Les textes qui suivent ressemblent à des soutras, particulièrement au premier chapitre "Le silence de la quiétude", qui contient les passages les plus brefs. Celui-ci renferme déjà l'essence du livre entier, et pour certains lecteurs cette lecture seule suffira. Les autres chapitres sont destinés à ceux qui ont besoin de quelques "panneaux indicateurs" supplémentaires.

Tout comme les soutras anciens, les textes présentés ici sont sacrés : ils proviennent d'un état de conscience que l'on peut appeler la quiétude. A la différence des soutras anciens, toutefois, ils n'appartiennent à aucune religion ou tradition spirituelle, et sont immédiatement accessibles à tous. Ils comportent également un sentiment d'urgence. La transformation de la conscience humaine n'est plus, en somme, un luxe réservé à quelques individus isolés, mais une nécessité, si l'humanité ne veut pas céder à l'autodestruction. A l'heure actuelle, la dysfonction de la vieille conscience et la montée de la nouvelle s'accélèrent en même temps. Paradoxalement, la situation empire et s'améliore à la fois, bien que le "pire" soit plus apparent, étant plus bruyant.

Évidemment, ces écrits utilisent des mots qui, pendant la lecture, deviennent des pensées dans votre esprit. Mais ce ne sont pas des paroles ordinaires - vous n'y trouverez ni répétition tapageuse ni clameur opportuniste destinée à attirer l'attention. Tout comme chaque véritable enseignant spirituel et les soutras anciens, les pensées de ce livre ne disent pas : "Regarde-moi", mais "Regarde plus loin que moi". Comme elles émanent du calme, elles ont un pouvoir - celui de vous ramener au calme dont elles sont issues. Cette quiétude est aussi la paix intérieure, et les deux constituent l'essence de qui vous êtes. Et c'est cet état d'être qui sauvera et transformera le monde.

 

Eckhart TOLLE

                     

 

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Chaque fois qu'un silence vous entoure, écoutez-le.

Remarquez-le, tout simplement.

 

Chapitre 1

 

Le silence et la quiétude

 

 

1 ◄ ►

En perdant contact avec sa quiétude intérieure, c'est avec soi-même que l'on perd contact. En perdant contact avec soi-même, on se perd dans le monde.

Le sentiment le plus intime de soi, de son essence, est inséparable du calme intérieur. C'est le JE SUIS, plus profond que le nom et la forme.

 

2 ◄ ►

La quiétude est votre nature essentielle. Quelle est-elle en fait ? C'est l'espace intérieur, ou la conscience dans laquelle les mots de cette page sont perçus et deviennent des pensées. Sans cette conscience, il n'y aurait ni perception, ni pensées, ni monde.

Vous êtes cette conscience dissimulée sous l'apparence d'une personne.

 

3 ◄ ►

L'équivalent du bruit extérieur, c'est le bruit intérieur de la pensée. L'équivalent du silence extérieur, c'est le calme intérieur.

Chaque fois qu'un silence vous entoure, écoutez-le. Remarquez-le tout simplement. Accordez-y votre attention. L'écoute du silence éveille en vous la dimension du calme, car ce n'est qu'en toute tranquillité que l'on prend conscience du silence.

 

4 ◄ ►

Voyez : dès que vous remarquez le silence alentour, vous ne pensez pas. Vous êtes conscient, sans penser.

 

5 ◄ ►

Lorsque vous prenez conscience du silence, cette vigilance intérieure est immédiate. Vous voilà présent. Vous voilà sorti de millénaires de conditionnement humain collectif.

 

6 ◄ ►

Regardez un arbre, une fleur, une plante. Laissez votre conscience s'y reposer. Sentez la paix mystique de cet être, profondément enraciné dans l'Être. Laissez la nature vous enseigner la paix de l'âme.

 

7 ◄ ►

Si, en regardant un arbre, vous en percevez le calme, vous devenez calme à votre tour. Vous voilà en relation sur un plan très profond. Vous ressentez l'unité avec tout ce que vous percevez dans et par ce calme. Se sentir uni à tout, c'est aimer.

 

8 ◄ ►

Le silence est utile, mais non indispensable, pour trouver la quiétude. Même dans le bruit, vous pouvez porter attention au calme de fond, à l'espace dans lequel survient ce bruit. Cet espace intérieur de pure vigilance, c'est la conscience même.

 

9 ◄ ►

Vous pouvez devenir attentif à la conscience qui soutient toutes vos perceptions sensorielles, toute votre pensée. Dès lors apparaît la tranquillité de l'âme.

Tout bruit dérangeant peut être aussi utile que le silence. Comment ? Si vous abandonnez votre résistance intérieure au bruit, si vous laissez celui-ci être comme il est, cette acceptation vous amène aussi à ce domaine de paix intérieure qu'est le calme.

Chaque fois que vous acceptez profondément ce moment tel qu'il est - quelle que soit sa forme -, vous êtes calme, paisible.

 

10 ◄ ►

Accordez votre attention à l'écart - l'écart entre deux pensées, l'espace bref et silencieux entre les paroles d'une conversation, entre les notes d'un piano ou d'une flûte, ou l'écart entre l'inspiration et l'expiration.

Alors, la conscience de "quelque chose" devient... la simple conscience. La dimension informe de la conscience pure surgit en vous et remplace l'identification à la forme.

 

11 ◄ ►

L'intelligence véritable agit dans le silence. Le calme est l'espace de la créativité et des solutions.

Le calme est-il une simple absence de bruit et de contenu ? Non, il est l'intelligence même - la conscience sous-jacente où nait chaque forme. Et comment pourrait-il être séparé de votre être ? La forme que vous croyez être en provient et est soutenue par lui.

C'est l'essence de toutes les galaxies et de tous les brins d'herbe ; de toutes les fleurs, de tous les arbres, de tous les oiseaux et de toutes les autres formes.

 

12 ◄ ►

Le calme est la seule chose qui soit sans forme en ce monde. Mais ce n'est pas vraiment une chose et il transcende ce monde.

 

13 ◄ ►

Lorsque l'on regarde dans le calme un arbre ou un être humain, qui regarde? Quelque chose de plus profond que la personne. C'est la conscience qui regarde sa création.

Dans la bible, il est dit que Dieu créa le monde et vit que cela était bon. C'est ce que l'on voit en regardant depuis le calme dépourvu de pensée.

 

14 ◄ ►

Avez-vous besoin d'en savoir davantage ? Le monde sera-t-il sauvé par un surcroît d'information, par des ordinateurs plus rapides ou par une nouvelle analyse scientifique ou intellectuelle ? N'est-ce pas de sagesse que l'humanité a le plus grand besoin, maintenant ?

Mais qu'est-ce que la sagesse, et où peut-on en trouver ? La sagesse accompagne la capacité d'être calme. Il suffit de regarder et d'écouter. Rien de plus. Le calme, le regard et l'écoute activent chez-vous l'intelligence non conceptuelle. laissez la quiétude diriger vos paroles et vos gestes.

 

 

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FIN DU PREMIER CHAPITRE

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1 novembre 2013

Eckhart TOLLE, L'ART DU CALME INTÉRIEUR (2/10)

 

 AVERTISSEMENT : la lecture de ce type d'ouvrage (peut-être mal traduit, peut-être mal compris) ne peut remplacer l'enseignement d'un maître authentique : une pratique de la méditation mal comprise peut, dans certains cas, s'avérer néfaste.

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 SUITE DU CHAPITRE 1 (CHAPITRE 2/10)

 

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La prochaine étape

de l'évolution humaine

consistera à transcender la pensée.

 

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Chapitre 2

 

Au delà du mental

 

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15 ◄ ►

La condition humaine, c'est d'être immergé dans la pensée.

La plupart des gens restent toute leur vie prisonniers des limites de leurs pensées. Ils ne dépassent jamais un sentiment de soi personnalisé, construit par le mental et conditionné par le passé.

Tout comme en chaque être humain, votre conscience comporte  une dimension beaucoup plus profonde que la pensée. C'est votre essence même. On peut l'appeler présence, attention, conscience inconditionnée. Dans les enseignements anciens, c'est le christ intérieur, votre nature de Bouddha.

Découvrir cette dimension vous libère, ainsi que le monde, de la souffrance que vous vous infligez, de même qu'aux autres, lorsque le "petit moi" définit tout votre bagage et mène votre vie. L'amour, la joie, l'expansion créatrice et la paix intérieure durable ne peuvent pénétrer dans votre vie qu'à travers cette dimension inconditionnée de la conscience.

Si vous reconnaissez, même par instants, que les pensées traversant votre esprit ne sont que des pensées, si vous observez vos schémas réactionnels à mesure qu'ils se produisent, alors cette dimension émerge déjà en vous : c'est la conscience dans laquelle surviennent les pensées et les émotions, c'est l'espace intérieur intemporel où se déploie le contenu de votre vie.

 

16 ◄ ►

Le flux de la pensée a une force énorme qui peut aisément vous emporter. Chaque pensée se donne tellement d'importance ! Elle veut attirer toute votre attention.

Voici une nouvelle pratique spirituelle à votre intention : ne prenez pas vos pensées trop au sérieux.

 

17 ◄ ►

Comme il est facile de se prendre au piège de ses propres prisons conceptuelles !

Le mental humain, dans son désir de connaître,  de comprendre et de contrôler, prend ses opinions et points de vue pour la vérité. Il dit : "c'est ainsi que cela fonctionne". Vous devez dépasser la pensée pour vous apercevoir que, peu importe comment vous interprétez "votre vie", celle d'un autre ou son comportement, et peu importe le jugement que vous portez sur une condition, ce n'est qu'un point  de vue parmi maintes possibilités. Ce n'est qu'un amas de pensées.

Mais la réalité est un ensemble unifié dans lequel tout est entrelacé, où rien n'existe en soi ni isolément. La pensée fait éclater la réalité ; elle la découpe en fragments conceptuels.

Le mental, cet instrument utile et puissant, devient fort contraignant s'il s'empare totalement de votre vie, si vous ne voyez pas qu'il constitue un aspect négligeable de la conscience que vous êtes.

 

18 ◄ ►

La sagesse n'est pas un produit de la pensée. La profonde certitude qu'est la sagesse naît d'un simple geste, celui d'accorder toute votre attention à un être. L'attention, c'est l'intelligence primordiale, la conscience même. Elle dissout les barrières de la pensée conceptuelle et s'accompagne de la reconnaissance que rien n'existe en soi ni séparément. Elle fond le sujet et l'objet de la perception en un champ de conscience unifié. Elle guérit la séparation.

Chaque fois que vous êtes plongé dans la pensée compulsive, vous évitez ce qui est. Vous ne voulez pas être là où vous êtes. Ici et maintenant.

 

19 ◄ ►

Les dogmes - religieux, politiques, scientifiques - naissent de la croyance erronée selon laquelle la pensée peut englober la réalité ou la vérité. Ils sont des prisons conceptuelles collectives. Le plus curieux, c'est que les gens adorent leur cellule, car elle leur donne un sentiment de sécurité et la fausse impression de savoir.

Rien n'a infligé à l'humanité plus de souffrance que ses dogmes. Tout dogme finit tôt ou tard par s'effondrer, oui, car la réalité finit par révéler sa fausseté ; mais si l'on n'en voit pas l'illusion fondamentale, il sera remplacé par d'autres.

Quelle est cette illusion fondamentale ? L'identification à la pensée.

 

20 ◄ ►

S'éveiller sur le plan spirituel, c'est s'éveiller du rêve de la pensée.

Le domaine de la conscience est trop vaste pour être saisi par la pensée. Lorsque vous ne croyez plus tout ce que vous pensez, vous sortez de la pensée pour voir clairement que le penseur n'est pas votre être essentiel.

 

21 ◄ ►

Comme le mental dépend de l'insuffisance, il est toujours avide d'avoir davantage. En vous identifiant au mental, vous tombez très facilement dans l'ennui et l'agitation. L'ennui signifie que le mental a faim de stimuli, de stimulations intellectuelles, et que son appétit n'est pas satisfait.

Lorsque vous vous ennuyez, vous pouvez satisfaire la faim du mental en ouvrant un magazine, en faisant un appel téléphonique, en allumant votre téléviseur, en navigant sur le web, en vous rendant dans une boutique ou - ce qui n'est pas rare - en transférant sur le corps cette impression mentale de manque et ce besoin d'avoir plus, que vous comblez brièvement par l'ingestion d'aliments.

Vous pouvez rester dans l'ennui et l'impatience, tout en observant ce sentiment d'ennui et d'impatience. Lorsque vous portez votre conscience sur ce sentiment, il s'entoure soudainement d'espace et de calme, pour ainsi dire. D'abord un peu, puis, à mesure que grandit ce sentiment d'espace intérieur, l'ennui diminue en importance et en intensité. Ainsi, même l'ennui peut vous enseigner qui vous êtes et qui vous n'êtes pas.

Vous découvrez que "cette personne qui s'ennuie" n'est pas votre nature essentielle. L'ennui n'est qu'un mouvement conditionné qui vous habite. Vous n'êtes pas non plus cette personne en colère, triste ou craintive. L'ennui, la tristesse, la colère ou la peur ne sont pas "à vous" ; ils n'ont rien de personnel. Ce sont des états d'esprit, ils vont et viennent.

Rien de ce qui va et vient n'est vous.

"je m'ennuie." Qui sait cela ?

"je suis en colère, je suis triste, j'ai peur." Qui sait cela ?

Vous êtes le fait de connaître et non l'état connu.

 

22 ◄ ►

Tout préjugé indique l'identification au mental. Il signifie que vous ne voyez plus l'autre humain, mais seulement l'idée que vous en avez. Ramener à un concept la vitalité d'un autre humain constitue déjà une forme de violence.

Si elle n'est pas enracinée dans la conscience, la pensée devient égoïste et dysfonctionnelle. L'ingéniosité dépourvue de sagesse est extrêmement dangereuse et destructrice. C'est l'état actuel de la majeure partie de l'humanité. L'amplification de la pensée par la science et la technologie, ni bonne ni mauvaise en soi, est elle aussi devenue destructrice car, souvent, la pensée initiale n'est pas enracinée dans la conscience.

La prochaine étape de l'évolution humaine consistera à transcender la pensée. C'est notre tâche urgente. Cela ne veut pas dire cesser de penser, mais tout simplement ne pas être identifié à la pensée, ni possédé par elle.

 

23 ◄ ►

Sentez l'énergie de votre corps intérieur. Le bruit du mental ralentit alors ou cesse immédiatement. Sentez-la dans vos mains, vos pieds, votre abdomen, votre poitrine. Sentez la vie que vous êtes, la vie qui anime ce corps.

Ce corps devient alors une ouverture, en quelque sorte : il donne accès à un sentiment plus profond de vitalité, sous les émotions fluctuantes et l'activité mentale.

Il y a en vous une vitalité que vous pouvez sentir de tout votre Être et non uniquement dans la tête. Chaque cellule vit dans cette présence qui vous dispense de penser. Cet état n'exclut pas la pensée si elle est nécessaire à des fins pratiques. Le mental fonctionne encore, et d'une façon magnifique, quand l'intelligence supérieure que vous êtes l'utilise et s'exprime par lui.

 

24 ◄ ►

Vous ne l'avez peut-être pas remarqué, mais de brèves périodes de "conscience sans pensée" se produisent déjà d'une manière naturelle et spontanée dans votre vie. En vous livrant à une activité manuelle, en traversant une pièce, en attendant au comptoir de la ligne aérienne, vous pouvez être si complètement présent que les parasites mentaux habituels se calment pour laisser place à une présence consciente. Vous pouvez aussi regarder le ciel ou écouter quelqu'un sans faire de commentaire mental intérieur. Vos perceptions deviennent claires comme du cristal, limpides et dépourvues de pensée.

Pour le mental, cela ne compte pas, car il a d'autres chats à fouetter. De plus, comme ce ne sont pas des moments mémorables, vous ne les avez pas remarqués.

En réalité, c'est ce qui vous arrive de plus important. C'est le début du passage de la pensée à la présence consciente.

 

25 ◄ ►

Acclimatez-vous avec aisance à l'état de "non-savoir". Il vous permet de dépasser le mental, qui essaie toujours de conclure et d'interpréter, craignant de ne pas savoir. Ainsi, lorsque vous êtes à l'aise dans le non-savoir, vous dépassez déjà le mental. De cet état surgit alors une certitude plus profonde, non conceptuelle.

 

26 ◄ ►

La création artistique, le sport, la danse, l'enseignement, l'aide aux personnes : la maîtrise de n'importe quel champ d'activité implique que le mental n'est plus engagé ou, du moins, qu'il occupe une place secondaire. Il devient une force et une intelligence plus grandes que vous, et pourtant essentiellement unies à vous. Il n'y a plus de processus décisionnel ; la bonne action s'exerce spontanément, sans que "vous" en soyez l'acteur.

La maîtrise de la vie est le contraire du contrôle. Vous vous alignez sur la conscience supérieure, qui agit, parle, effectue le travail.

 

27 ◄ ►

Un instant de danger peut susciter une cessation temporaire du flux de la pensée et, ainsi, vous donner un aperçu de ce que veulent dire la présence, l'éveil, ou la conscience.

 

28 ◄ ►

La Vérité dépasse largement ce que le mental peut comprendre. Nulle pensée n'englobe la Vérité. Au mieux, elle peut l'indiquer. Par exemple celle-ci : "Toutes choses sont intrinsèquement Une". C'est là une indication, non une explication. Comprendre ces paroles, c'est sentir au fond de vous la Vérité qu'elles indiquent.

 

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FIN DU CHAPITRE 2

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1 novembre 2013

Eckhart TOLLE, L'ART DU CALME INTÉRIEUR (4/10)

AVERTISSEMENT : la lecture de ce type d'ouvrage (peut-être mal traduit, peut-être mal compris) ne peut remplacer l'enseignement d'un maître authentique : une pratique de la méditation mal comprise peut, dans certains cas, s'avérer néfaste.

 De plus ces écrits, qui ne sont pas une initiation à la méditation, s'adressent plutôt à des personnes ayant déjà fait connaissance avec le mental, trop souvent dispensateur de pensées indésirables.

 

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Suite du chapitre 3

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Porter son attention au présent,

ce n'est pas nier ce qui est nécessaire,

c'est reconnaître l'essentiel.

 

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Chapitre 4

 

Le Présent

 

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41 ◄ ►

En surface, le présent ressemble à un moment parmi d'autres. Chaque jour de votre vie semble composé de milliers d'instants au cours desquels ont lieu divers évènements. Mais à y regarder de plus près, n'y a-t-il pas qu'un seul moment ? La vie n'est-elle pas "ce moment", toujours ?

Ce moment unique - Le Présent - est le seul dont vous ne pourrez jamais vous échapper, l'unique facteur constant de votre vie. Quels que soient les évènements ou les changements de votre vie, une chose est certaine : c'est toujours maintenant.

Puisqu'on ne peut échapper au Présent, pourquoi ne pas l'accueillir, s'en faire un ami ?

 

42 ◄ ►

Lorsque vous devenez l'ami du moment présent, vous voilà à l'aise partout. Lorsque vous ne vous sentez pas à l'aise dans le Présent, où que vous alliez, vous portez ce malaise avec vous.

Le moment présent est comme il est. Toujours. Pouvez-vous le lui permettre ?

 

43 ◄ ►

La division de la vie en passé, présent et futur est une construction mentale et, en définitive, illusoire.

Le passé et le futur sont des formes-pensées, des abstractions mentales. On ne peut se rappeler le passé que Maintenant. Ce que vous vous rappelez est un évènement survenu dans le Présent, que vous vous rappelez Maintenant. Le futur, lorsqu'il arrive, est le présent. Donc, tout ce qui est réel, la seule chose à vraiment se produire, c'est vraiment le Présent.

 

44 ◄ ►

Porter son attention au présent, ce n'est pas nier ce qui est nécessaire ; c'est reconnaître l'essentiel. On peut alors fort aisément s'occuper de l'accessoire. Il ne s'agit pas de dire : "je ne m'occupe plus de rien car il n'y a que le présent". Non. Trouvez d'abord l'essentiel et faites-vous un ami, plutôt qu'un ennemi du Présent. Reconnaissez-le, respectez-le. Lorsque le Présent est le fondement et le point de mire essentiel de votre vie, celle-ci se déroule avec aisance.

En rangeant la vaisselle, en établissant une stratégie commerciale, en préparant un voyage, qu'y a-t-il de plus important : le geste ou le résultat visé ? Ce moment-ci ou un moment futur ?

Traitez-vous ce moment comme un obstacle à surmonter ? Avez-vous l'impression de vouloir atteindre un moment futur qui serait plus important ?

Presque tout le monde vit ainsi, la plupart du temps. Puisque l'avenir n'est jamais là, sauf sous la forme d'un présent, ce mode de vie reste dysfonctionnel. Il engendre un constant courant sous-jacent de malaise, de tension et de mécontentement. Il ne respecte pas la vie, qui est le présent et rien d'autre.

 

45 ◄ ►

Sentez la vitalité de votre corps. Elle vous ancre dans le présent.

 

46 ◄ ►

En définitive, vous ne devenez responsable de la vie qu'en assumant la responsabilité de cet instant - maintenant. Voilà pourquoi le Présent est le seul espace de vie.

Prendre la responsabilité de cet instant, c'est ne pas s'opposer intérieurement à la forme qu'adopte le Présent, ne pas discuter avec ce qui est, mais bien plutôt s'aligner sur la Vie.

Le Présent est ainsi parce qu'il ne peut en être autrement. Ce que les Bouddhistes ont toujours su, les physiciens le confirment à présent : il n'y a ni objets ni évènements isolés. Sous l'apparence superficielle, tout est interrelié, tout fait partie de la totalité du cosmos, qui a suscité la forme que prend cet instant.

En acquiescent à ce qui est, vous vous alignez sur le pouvoir et l'intelligence de la vie même. Alors, seulement, vous pouvez devenir un agent de changement positif dans ce monde.

 

47 ◄ ►

Une pratique spirituelle simple mais radicale consiste à accepter tout ce qui survient dans le présent - en soi et en dehors.

 

48 ◄ ►

Lorsque votre attention est concentrée sur le Présent, une vigilance s'enclenche. C'est comme lorsque vous vous éveillez d'un rêve : celui de la pensée, du passé et du futur. Tant de clarté, de simplicité ! Aucune possibilité de créer des problèmes. Juste cet instant, tel quel.

 

49 ◄ ►

Dès que vous entrez dans le Présent avec votre attention, vous réalisez que la vie est sacrée. Plus vous vivez dans le Présent, plus vous ressentez la joie simple mais profonde de l'Être et du caractère sacré de toute vie.

 

50 ◄ ►

La plupart des gens confondent le Présent avec ce qui s'y passe, mais ce n'est pas le cas. Le Présent est plus profond que ce qui s'y déroule : c'est l'espace dans lequel cela se déroule.

Ne confondez donc pas le contenu de cet instant avec le présent. Le présent est plus profond que tout ce qu'il renferme.

 

51 ◄ ►

Lorsque vous entrez dans le Présent, vous sortez du contenu de votre mental. L'incessant flux mental ralentit. Les pensées n'absorbent plus toute votre attention, ne vous aspirent pas complètement. Des écarts surviennent entre les pensés - ampleur, calme. Vous commencez à voir que vous êtes plus vaste et plus profond que vos pensées.

 

52 ◄ ►

Les pensées, les émotions, les perceptions sensorielles et toutes vos expériences composent le contenu de votre vie. "Ma vie", c'est ce dont vous tirez votre sentiment de soi, et "ma vie", c'est du contenu, ou du moins c'est ce que vous croyez.

Vous négligez l'évidence même : votre sens le plus intime du Je Suis n'a rien à voir avec ce qui se passe dans votre vie, ni avec son contenu. Ce sentiment de Je Suis est uni au Présent. Il est toujours le même. Dans l'enfance ou la vieillesse, la santé ou la maladie, le succès ou l'échec, le Je Suis - l'espace du Présent - demeure inchangé en profondeur. Comme vous le confondez habituellement avec le contenu, vous ne le vivez, comme le Présent, que d'un manière faible et indirecte, par le contenu de votre vie. Autrement dit, votre sentiment d'être est obscurci par les circonstances, le flux de votre pensée et les mille choses de ce monde. Le Présent est assombri par le temps.

Vous oubliez donc votre enracinement dans l'Être, votre réalité divine, et vous vous perdez dans le monde. La confusion, la colère, la dépression, la violence et le conflit surviennent lorsque les humains oublient qui ils sont.

Pour retourner chez soi, il est facile de se rappeler la vérité :

Je ne suis ni mes pensées, ni mes émotions, ni mes perceptions sensorielles, ni mes expériences. Je ne suis pas le contenu de ma vie. Je suis la Vie. Je suis l'espace dans lequel tout se produit. Je suis la conscience. Je suis le présent. Je Suis.

 

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FIN DU CHAPITRE 4

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1 novembre 2013

Eckhart TOLLE, L'ART DU CALME INTÉRIEUR (5/10)

 Mise en garde : la lecture de ce type d'ouvrage (peut-être mal traduit, peut-être mal compris) ne peut remplacer l'enseignement d'un maître authentique : une pratique de la méditation mal comprise peut, dans certains cas, s'avérer néfaste.

 De plus ces écrits, qui ne sont pas une initiation à la méditation, s'adressent plutôt à des personnes ayant déjà fait connaissance, au moins superficiellement, avec le mental, cet inlassable phonographe trop souvent dispensateur de pensées indésirables.

 

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Suite du chapitre 4

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Vous ne trouverez pas la paix

en réorganisant votre condition de vie,

mais en prenant conscience de qui

vous êtes sur le plan le plus profond.

 

 

Chapitre 5

 

Votre nature véritable

 

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53 ◄ ►

Le Présent est inséparable de votre nature la plus profonde.

Votre vie comprend bien des choses importantes, mais une seule a une importance absolue.

Votre réussite aux yeux du monde a de l'importance. Votre santé aussi, de même que votre éducation. Le fait d'être riche ou pauvre a de l'importance - cela établit certainement une différence dans votre vie. Oui, tout cela a une importance relative, mais aucune importance absolue.

Une chose compte plus que tout cela : le fait de découvrir votre essence par delà cette éphémère entité, ce fugace sentiment de soi personnalisé.

Vous ne trouverez pas la paix en réorganisant votre condition de vie, mais en prenant conscience de qui vous êtes sur le plan le plus profond.

La réincarnation ne donnera rien si, au cours de votre prochaine vie, vous ne savez pas encore qui vous êtes.

 

54 ◄ ►

Tout le malheur du monde vient d'un sentiment personnalisé du "moi" ou du " nous", qui cache votre nature essentielle. Lorsque vous n'avez pas conscience de cette essence intérieure, vous finissez toujours par engendrer le malheur. C'est aussi simple que cela. Lorsque vous ne savez pas qui vous êtes, vous construisez un soi mental à la place de votre magnifique être divin, et vous vous accrochez à ce soi craintif et indigent.

La protection et l'amélioration de ce faux sentiment de soi deviennent alors votre principale force motivante.

 

55 ◄ ►

Maintes expressions courantes, et parfois la structure même du langage, révèlent que les gens ne savent pas qui ils sont. Vous dites :"Il a perdu sa vie" ou "ma vie", comme si vous pouviez la posséder ou la perdre. En réalité, vous n'avez pas de vie, vous êtes la vie. La seule vie qui soit, la conscience unique qui englobe l'univers et prend une forme temporaire pour faire l'expérience d'elle-même en tant que pierre ou brin d'herbe, comme animal, personne, étoile ou galaxie.

Sentez-vous au fond de vous-même que vous savez déjà cela ? Que vous êtes déjà cela ?

 

56 ◄ ►

La plupart des choses de la vie exigent du temps : apprendre une nouvelle technique, construire une maison, devenir un expert, préparer une tasse de thé... Mais le temps est inutile à la chose la plus essentielle de la vie, la seule qui importe vraiment : l'accomplissement, soit le fait de savoir qui vous êtes par delà l'être de surface - par delà votre nom, votre forme physique, votre passé, votre histoire.

Vous ne pouvez-vous trouver ni dans le passé ni dans le futur. Cela n'est possible que dans le présent.

 

57 ◄ ►

Les personnes en quête spirituelle cherchent l'accomplissement et l'illumination dans l'avenir. Une quête spirituelle implique le fait d'avoir besoin du futur. Si c'est ce que vous croyez, cela s'avèrera pour vous : vous aurez vraiment besoin du temps, jusqu'à ce que vous voyez que vous n'en avez pas besoin pour être qui vous êtes.

 

58 ◄ ►

En regardant un arbre, vous avez conscience de cet arbre. En ayant une pensée ou un sentiment, vous avez conscience de cette pensée ou de ce sentiment. En vivant une expérience agréable ou pénible, vous avez conscience de cette expérience. Ces affirmations semblent vraies et évidentes, mais en les examinant de très près, vous découvrirez que, d'une façon subtile, leur structure même renferme une illusion fondamentale, qui est inévitable lorsque vous recourez au langage. La pensée et le langage créent une dualité apparente, une personne séparée qui n'existe pas. En vérité, vous n'êtes pas quelqu'un qui a conscience de l'arbre, de la pensée, du sentiment ou de l'expérience. Vous êtes la conscience dans et par laquelle ces choses apparaissent.

Au fil de vos occupations, avez-vous conscience d'être cette conscience dans laquelle se déploie tout le contenu de votre vie ?

Vous dites "Je veux me connaître". Pourtant, le "je" est vous, comme le fait de connaître. Vous êtes la conscience par laquelle tout est connu. Et cela ne peut se connaître ; cela est cela.

On ne peut rien connaître d'extérieur à cela, mais toute connaissance en provient. Le "je" ne peut faire de soi l'objet de connaissance, de conscience.

Ainsi, vous ne pouvez devenir un objet à vos propres yeux. C'est précisément pour cette raison qu'est survenue l'illusion de l'identité égoïque : parce que vous vous êtes mentalement changé en objet.

"C'est moi", vous dites-vous. Vous entamez une relation avec vous-même, vous vous montez une histoire et la racontez aux autres.

 

59 ◄ ►

Si vous vous considérez comme la conscience dans laquelle se produit l'existence phénoménale, vous vous libérez, vous n'êtes plus dépendant du phénomène, ni de la quête de soi, peu importent les situations, les lieux et les conditions. En d'autres mots : ce qui se passe ou non n'a plus d'importance. Les choses perdent leur lourdeur, leur sérieux. Un esprit enjoué pénètre votre vie. Vous voyez ce monde comme une danse cosmique, celle de la forme - ni plus ni moins.

 

60 ◄ ►

Lorsque vous savez qui vous êtes vraiment, un sentiment de paix durable et vivant s'installe. On pourrait l'appeler la joie, car c'est bien la nature de celle-ci : une paix vivante et vibrante. C'est le joie de reconnaître en soi l'essence de la vie, celle qui précède la forme. C'est la joie d'Être - d'être qui on est vraiment.

 

61 ◄ ►

Tout comme l'eau peut être solide, liquide ou gazeuse, on peut considérer que la conscience est "gelée" sous forme de matière physique, "liquide" sous forme de mental et de pensée, ou sans forme, en tant que conscience pure.

La conscience pure, c'est la Vie avant sa manifestation, et cette Vie regarde le monde de la forme à travers "vos" yeux, car la conscience est votre nature. Lorsque vous savez que c'est ce que vous êtes, vous vous reconnaissez en tout. C'est un état de clarté perceptuelle complète. Vous n'êtes plus une entité chargée d'un lourd passé qui devient une grille conceptuelle à partir de laquelle chaque expérience est interprétée.

C'est en percevant sans interprétation que l'on peut sentir ce qui perçoit. Le mieux que l'on puisse exprimer par le langage, c'est que la perception entre en action dans un champ de calme éveillé.

Grâce à "vous", la conscience sans forme a pris conscience d'elle-même.

 

62 ◄ ►

La vie de la plupart des gens est menée par le désir et la peur.

Le désir, c'est le besoin de vous donner quelque chose qui vous permettra d'être davantage vous-même. Toute peur est celle de perdre, donc de subir une diminution, d'être amoindri.

Ces deux mouvements occultent le fait que l'Être ne peut ni s'ajouter ni se soustraire. L'Être dans sa plénitude est déjà en vous, maintenant.

 

FIN DU CHAPITRE 5

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1 novembre 2013

Eckhart TOLLE, l'ART DU CALME INTÉRIEUR (6/10)

 Mise en garde : la lecture de ce type d'ouvrage (peut-être mal traduit, peut-être mal compris) ne peut remplacer l'enseignement d'un maître authentique : une pratique de la méditation mal assimilée peut, dans certains cas, s'avérer néfaste.

 Ces écrits, qui ne sont pas une initiation à la méditation, s'adressent plutôt à des personnes ayant déjà fait connaissance, au moins superficiellement, avec le mental, cet inlassable phonographe trop souvent dispensateur de pensées indésirables.

 

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Suite du chapitre 5

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Le lâcher-prise

est la transition intérieure

de la résistance à l'acceptation.

 

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Chapitre 6

 

L'acceptation et le lâcher-prise

 

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63 ◄ ►

Chaque fois que vous le pouvez "regardez" en vous pour voir si vous êtes en train de créer inconsciemment un conflit entre l'intérieur et l'extérieur, entre votre condition extérieure à cet instant - où vous êtes, avec qui vous êtes ou ce que vous faites - et vos pensées et sentiments. Sentez-vous à quel point il est pénible de s'opposer à ce qui est ?

En le reconnaissant, vous vous voyez maintenant libre de laisser tomber ce conflit futile, cet état de guerre intérieur.

 

64 ◄ ►

Si vous deviez verbaliser votre réalité intérieure à cet instant, combien de fois par jour vous diriez-vous : "je ne veux pas être ici" ? Comment vous sentez-vous lorsque vous ne voulez pas vous trouver là où vous êtes : dans un bouchon de circulation, à votre lieu de travail, dans la salle d'attente de l'aéroport, parmi les gens qui vous entourent ?

Bien entendu, il est bon de sortir de certains endroits - c'est parfois le geste le plus approprié. Mais dans bien d'autres cas, vous n'avez pas le choix. Ce "je ne veux pas être ici" est alors inutile et dysfonctionnel. Il vous rend, vous et les autres, malheureux.

Quelqu'un a dit : "Où que vous soyez, il y a vous". En définitive, vous êtes ici. Toujours. Est-il si difficile de l'accepter ?

 

65 ◄ ►

Est-il vraiment nécessaire d'étiqueter chaque perception et expérience sensorielle ? A-t-on vraiment besoin d'une relation réactive d'attirance ou d'aversion avec la vie, de conflits presque continus avec des situations et des gens ? Ou bien n'est-ce qu'une habitude mentale que l'on peut rompre ? Non pas en faisant quelque chose, mais en laissant ce moment être comme il est.

 

66 ◄ ►

Le "non" habituel et réactif renforce l'ego. Le "oui" l'affaiblit. Votre identité de forme, l'ego, ne peut survivre au lâcher-prise.

 

67 ◄ ►

"J'ai tellement de choses à faire !" Oui, mais quelle est la qualité de vos gestes ? En vous rendant au travail, en parlant à des clients, en travaillant à l'ordinateur, en effectuant des courses, en vous occupant des innombrables composantes de votre quotidien - êtes-vous pleinement dans ce que vous faites ? Vos agissements sont-ils marqués par le lâcher-prise ou la rigidité ? C'est cela qui détermine votre succès dans la vie, et non la quantité de vos efforts. L'effort implique le stress et la tension, le besoin d'atteindre un stade futur ou d'accomplir un certain résultat.

Détectez-vous en vous la moindre absence de désir de ce que vous êtes en train de faire ? Comme vous êtes à nier la vie, aucun résultat heureux n'est possible.

Si vous détectez cet état en vous, pouvez-vous également le laisser tomber et vous plonger entièrement dans ce que vous faites ?

"Une chose à la fois", c'est ainsi qu'un maître zen définissait l'essence du zen.

Faire une chose à la fois, c'est vous plonger entièrement dans ce que vous faites à l'instant, y accorder toute votre attention. C'est agir dans le lâcher-prise - dans la maîtrise.

 

68 ◄ ►

Votre acceptation de ce qui est vous amène à un plan plus profond où votre état intérieur, de même que votre sentiment de soi, ne dépend plus des jugements moraux du mental.

Lorsque vous dites "oui" à la vie "telle qu'elle est", lorsque vous acceptez ce moment tel qu'il est, vous éprouvez un sentiment d'ampleur imprégné d'une paix profonde.

En surface, vous êtes peut-être encore heureux lorsqu'il fait beau, et pas autant lorsqu'il pleut ; vous pouvez être heureux de gagner un million et malheureux de perdre tous vos biens. Toutefois, le bonheur ni le malheur ne vont jusqu'à cette profondeur. Ce sont des vaguelettes à la surface de votre être. La paix sous-jacente demeure imperturbable en vous, quelle que soit la nature de la condition extérieure.

Le "oui" à ce qui est révèle en vous une dimension de profondeur qui ne dépend ni des conditions extérieures, ni des conditions intérieures de pensées et d'émotions en constante fluctuation.

 

69 ◄ ►

Il est tellement plus facile de lâcher prise en voyant la nature fugace de toutes les expériences et le fait que le monde ne peut rien vous procurer de durable.

Vous continuez alors de rencontrer des gens, de vous engager dans des expériences et des activités, mais sans les désirs et les peurs du soi égoïque. En somme, vous n'exigez plus une qu'une situation, une personne, un lieu ou un évènement vous satisfasse ou vous rende heureux. Sa nature transitoire et imparfaite a le droit d'exister.

Et le miracle, c'est que lorsque vous n'exigez plus rien, chaque situation, personne endroit ou évènement devient non seulement satisfaisant, mais aussi plus harmonieux.

 

70 ◄ ►

Lorsque vous acceptez complètement ce moment, lorsque vous n'argumentez plus avec ce qui est, le besoin compulsif de penser diminue et laisse place à un calme éveillé. Vous êtes pleinement conscient, mais l'esprit n'appose à cet instant aucune espèce d'étiquette. Cet état de non résistance intérieure vous ouvre à la conscience inconditionnelle, qui est infiniment plus grande que le mental humain. Cette vaste intelligence peut alors s'exprimer par votre intermédiaire et vous aider, de l'intérieur comme de l'extérieur. En abandonnant la résistance intérieure, vous voyez souvent la situation changer pour le mieux.

 

71 ◄ ►

Suis-je en train de dire : "Appréciez cet instant, soyez heureux." ? Non.

Laissez simplement cet instant être comme il est. Cela suffit.

 

72 ◄ ►

Lâcher prise, c'est s'abandonner à cet instant, et non à une histoire au moyen de laquelle vous interprétez ce dernier pour ensuite tenter de vous y résigner.

Par exemple, il se peut qu'un handicap vous empêche de marcher. Cette condition est ce qu'elle est. Votre mental est-il en train de créer une histoire où vous vous dites : " Ma vie en est vraiment là ! J'ai abouti dans un fauteuil roulant. La vie m'a traité avec dureté et d'une façon injuste. Je ne mérite pas cela." ?

Pouvez-vous accepter que ce moment soit comme il est, sans le confondre avec une histoire dont le mental l'a enrobé ?

 

73 ◄ ►

Un bien profond se cache même dans la situation la plus inacceptable et la plus pénible en apparence, et tout désastre renferme le germe de la grâce.

Au cours de l'histoire, des hommes et des femmes ont, devant une grande perte, une maladie, une incarcération ou une mort imminente, accepté ce qui semblait inacceptable, découvrant ainsi "la paix insondable".

Accepter l'inacceptable est la plus grande source de grâce en ce monde.

Dans certaines situations, toutes les réponses et les explications échouent. La vie n'a plus aucun sens. Ou quelqu'un en détresse vous demande  de l'aide et vous ne savez pas que faire ou dire.

Lorsque vous acceptez pleinement de ne pas savoir, vous cessez de lutter pour trouver des réponses dans les limites du mental, et c'est alors qu'une intelligence plus vaste peut agir par votre intermédiaire. Même la pensée est susceptible d'en bénéficier, car l'intelligence plus vaste peut y affluer pour l'inspirer.

Parfois, lâcher prise signifie cesser de comprendre et se sentir à l'aise dans le fait de ne pas savoir.

 

74 ◄ ►

Connaissez-vous quelqu'un dont la fonction principale dans la vie, consiste apparemment à créer son propre malheur et celui des autres, à répandre l'infortune ?

Pardonnez-lui, car lui aussi participe à l'éveil de l'humanité. Il a le rôle d'intensifier le cauchemar de la conscience égoïque, l'état de non-lâcher-prise. Il n'y a là rien de personnel. Ce n'est pas sa nature essentielle.

 

75 ◄ ►

D'une certaine manière, le lâcher-prise est la transition intérieure de la résistance à l'acceptation, du "non" au "oui". Lorsque vous lâchez prise, votre sentiment personnel cesse de s'identifier à une réaction ou à un jugement mental pour passer à l'espace qui entoure cette réaction ou ce jugement. Au lieu de s'identifier à la forme - pensée ou émotion -, il est, tout simplement, et reconnaît en vous ce qui est sans forme - la conscience spacieuse.

 

76 ◄ ►

Tout ce que vous acceptez entièrement vous mène à la paix, même l'impossibilité d'accepter, même la résistance.

 

77 ◄ ►

Laissez la vie tranquille. Laissez-là être.

 

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FIN DU CHAPITRE 6

SUITE

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1 novembre 2013

Eckhart TOLLE, l'ART DU CALME INTÉRIEUR (7/10)

 

 Mise en garde : la lecture de ce type d'ouvrage (peut-être mal traduit, peut-être mal compris) ne peut remplacer l'enseignement d'un maître authentique : une pratique de la méditation mal assimilée peut, dans certains cas, s'avérer néfaste.

 Ces écrits, qui ne sont pas une initiation à la méditation, s'adressent plutôt à des personnes ayant déjà fait connaissance, au moins superficiellement, avec le mental, cet inlassable phonographe trop souvent dispensateur de pensées indésirables.

 

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Suite du chapitre 6

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La contemplation de la nature

peut vous libérer de ce "moi",

le grand fauteur de troubles.

 

 

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Chapitre 7

 

La nature

 

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78 ◄ ►

Notre survie matérielle n'est pas notre seule forme de dépendance à la nature. Cette dernière doit également nous indiquer le chemin du retour, la sortie de la prison du mental. Nous nous sommes perdus dans l'action, la pensée, le souvenir, l'anticipation - dans un labyrinthe complexe et un monde de problèmes.

Nous avons oublié ce que les pierres, les plantes, les animaux savent encore. Nous avons oublié comment être calmes, nous-mêmes, être là où se trouve la vie : ici et maintenant.

 

79 ◄ ►

Chaque fois que vous portez attention à un élément naturel parvenu à l'existence sans intervention humaine, vous vous délivrez de la pensée conceptuelle et participez, dans une certaine mesure, au lien avec l'Être où existe encore tout ce qui est naturel.

Pour porter attention à une pierre, à un arbre ou à un animal, il ne s'agit pas d'y penser, mais de le percevoir, de l'entretenir dans votre conscience.

Une part de son essence vous parvient alors. Lorsque vous sentez le calme de cet être, ce calme émerge en vous. Vous le sentez reposer dans l'Être - uni à sa nature et à son espace. En prenant conscience de cela, vous arrivez, vous aussi, à un espace de repos au fond de vous.

 

80 ◄ ►

En vous promenant, en vous reposant dans la nature, accordez-lui votre respect par votre présence entière. Soyez calme. Regardez. Écoutez. Voyez comme chaque animal, chaque végétal est tout à fait lui-même. A la différence des humains, il ne s'est pas scindé. Comme sa vie ne dépend pas d'une image mentale de lui-même, il ne se soucie pas de la protéger ni de l'améliorer. Le cerf est lui-même. La jonquille est elle-même.

Tout, dans la nature, est uni non seulement en soi, mais aussi à la totalité. Rien ne s'est retiré de la trame de l'univers en proclamant une existence séparée : "moi" et le reste de l'univers.

La contemplation de la nature peut vous libérer de ce "moi", le grand fauteur de troubles.

 

81 ◄ ►

Portez votre attention aux sons de la nature, nombreux et subtils : le bruissement des feuilles au vent, les gouttes de pluie qui tombent, le bourdonnement d'un insecte, le premier chant d'oiseau à l'aube. Donnez-vous complètement à l'écoute. Par delà les sons, il se passe quelque chose de plus grand : ce sacré, la pensée ne peut le saisir.

 

82 ◄ ►

Comme vous n'avez pas créé votre corps, vous ne pouvez contrôler ses fonctions. Une intelligence plus grande que le mental est à l'œuvre. Cette même intelligence soutient la nature entière. Pour vous en rapprocher davantage, il vous suffit de prendre conscience de votre propre champ d'énergie intérieur - cette vitalité, cette présence stimulante dans le corps.

 

83 ◄ ►

Le caractère joyeux et enjoué d'un chien, son amour inconditionnel et son empressement à célébrer la vie à tout moment contrastent fortement avec l'état de son propriétaire - déprimé, anxieux, soucieux, perdu dans ses pensées, absent du seul lieu et du seul temps qui soient : ici et maintenant. A vivre avec cette personne, comment le chien parvient-il à demeurer si épanoui, si joyeux ? On se le demande bien !

 

84 ◄ ►

En ne percevant la nature que par l'esprit, ou la pensée, vous ne pouvez sentir sa vitalité, son état d'être. Vous n'en voyez que la forme, sans prendre conscience de la vie qui bat à l'intérieur - le mystère sacré. La pensée réduit la nature à une commodité utile à la recherche du profit ou de la connaissance, ou à quelque autre but utilitaire. La forêt ancienne devient bois d'œuvre ; l'oiseau, un projet de recherche ; la montagne, un objet d'exploitation ou de conquête.

Lorsque vous percevez la nature, réservez-vous des espaces de non-pensée, de non-mental. Si vous l'approchez ainsi, elle vous répondra en participant à l'évolution de la conscience humaine et planétaire.

Remarquez comme la fleur est présente, abandonnée à la vie.

 

85 ◄ ►

La plante que vous avez chez vous, l'avez-vous jamais regardée ? Avez-vous laissé cet être mystérieux mais familier, que nous appelons une plante, vous enseigner ses secrets ? Avez-vous remarqué sa paix profonde ? Son champ de calme ? Dès que vous prenez conscience de l'émanation calme et paisible d'une plante, celle-ci devient votre maître.

 

86 ◄ ►

Observez un animal, une fleur, un arbre, et voyez comme chacun prend appui dans l'être, est lui-même. Sa dignité, son innocence et son caractère sacré sont immenses. Mais pour voir cela, vous devez dépasser l'habitude mentale de nommer et de cataloguer. Dès que vous traversez les étiquettes mentales, vous sentez cette dimension ineffable de la nature que la pensée ne peut concevoir, ni les sens percevoir. Cette harmonie, ce sacré imprègnent non seulement la nature, mais vous-même.

 

87 ◄ ►

L'air que vous respirez est la nature, tout comme le processus même de la respiration.

Portez attention à votre respiration et prenez conscience du fait que vous n'y êtes pour rien. C'est la respiration de la nature. Si vous deviez vous rappeler de respirer, vous mourriez bientôt ; si vous tentiez d'arrêter de respirer, la nature prévaudrait.

La façon la plus intime et la plus forte de vous relier à la nature consiste à prendre conscience de votre respiration et à apprendre à y maintenir votre attention. C'est salutaire et profondément valorisant. La conscience passe alors du monde conceptuel de la pensée au domaine intérieur de la conscience inconditionnée.

 

88 ◄ ►

Pour vous relier à l'Être, vous devez suivre les enseignements de la nature. Vous avez besoin d'elle, mais elle aussi a besoin de vous.

Vous n'êtes pas séparé de la nature. Nous faisons tous partie d'Une Seule Vie qui se manifeste d'innombrables manières dans l'univers entier, sous des formes complètement interreliées. En reconnaissant le sacré, la beauté, le calme et la dignité incroyables d'une fleur ou d'un arbre, vous lui ajoutez quelque chose. Par votre reconnaissance et votre conscience, la nature arrive, elle aussi, à se connaître. Grâce à vous, elle en vient à connaître sa beauté et son caractère sacré !

 

89 ◄ ►

Un grand espace de silence garde toute la nature dans son étreinte. IL vous tient, vous aussi.

 

90 ◄ ►

Seul le calme intérieur vous donne accès au calme des pierres, des plantes et des animaux. Lorsque votre mental bruyant se retire, vous pouvez vous relier profondément à la nature et dépasser le sentiment de séparation créé par l'excès de pensées.

La pensée est un stade de l'évolution de la vie. La nature baigne dans un calme innocent, préalable à la venue de la pensée. L'arbre, l'oiseau, la fleur, la pierre n'ont pas conscience de leur beauté ni de leur caractère sacré. Par le calme, les humains dépassent la pensée et accèdent à une dimension supplémentaire de certitude, de conscience.

La nature peut vous amener au calme. C'est le cadeau qu'elle vous offre. Lorsque vous la percevez et la rejoignez dans le champ de calme, ce champ s'imprègne de votre conscience. C'est votre cadeau à la nature.

Par vous, la nature prend conscience d'elle-même. Elle vous a attendu, pour ainsi dire, pendant des millions d'années.

 

 

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FIN DU CHAPITRE 7

 SUITE

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1 novembre 2013

Eckhart TOLLE, l'ART DU CALME INTÉRIEUR (8/10)

 

 Mise en garde : la lecture de ce type d'ouvrage (peut-être mal traduit, peut-être mal compris) ne peut remplacer l'enseignement d'un maître authentique : une pratique de la méditation mal assimilée peut, dans certains cas, s'avérer néfaste.

 

 Ces écrits, qui ne sont pas une initiation à la méditation, s'adressent plutôt à des personnes ayant déjà fait connaissance, au moins superficiellement, avec le mental, cet inlassable phonographe trop souvent dispensateur de pensées indésirables.

 

 

 

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Suite du chapitre 7

 

A-1 200 copie 

 

 

 

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C'est merveilleux de dépasser le désir

et la peur dans les relations !

L'amour ne veut ni ne craint rien.

 

 

Chapitre 8

 

Les relations

 

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91 ◄ ►

Comme nous sommes prompts à former une opinion sur une personne, à la juger ! Il est satisfaisant pour le mental égoïque de classer un être humain, de lui accoler une identité conceptuelle, de prononcer un jugement vertueux.

Chaque être humain est conditionné à penser et à se comporter de certaines façons - généralement par des expériences vécues dans l'enfance et par son environnement culturel.

Vous ne voyez pas l'essence de cette personne, mais son apparence. En jugeant quelqu'un, vous confondez sa nature avec ces schémas mentaux conditionnés. Cette attitude est en soi un schéma profondément conditionné et inconscient. Vous lui attribuez une identité conceptuelle fausse qui devient une prison non seulement pour lui, mais aussi pour vous-même.

Ne plus juger une personne, ce n'est pas ne pas voir ses gestes. C'est reconnaître que son comportement correspond à une forme de conditionnement et que vous la voyez et l'acceptez ainsi. Ce n'est pas lui fabriquer une identité.

Cela vous libère, de même que l'autre, de l'identification au conditionnement, à la forme, au mental. Ainsi, l'ego ne dirige plus vos relations.

 

92 ◄ ►

Tant que l'égo dirige votre vie, la plupart de vos pensées, de vos émotions et de vos gestes émanent du désir et de la peur. Alors, dans les relations, vous désirez ou craignez quelque chose de l'autre.

Ce que vous voulez de lui, ce peut être le plaisir ou le gain matériel, la reconnaissance, des louanges ou de l'attention, ou un renforcement de votre sentiment de soi par la comparaison et l'affirmation que vous êtes supérieur à lui, du point de vue de l'être, de l'avoir ou des connaissances. Ce que vous craignez c'est le contraire : qu'il puisse, d'une façon ou d'une autre, diminuer votre sentiment de soi.

Lorsque vous focalisez votre attention sur le moment présent - au lieu d'en faire usage comme d'un simple moyen -, vous dépassez l'ego et l'impulsion inconsciente d'utiliser les gens pour vous mettre en valeur à leurs dépens. En accordant toute votre attention à votre interlocuteur, vous écartez de la relation le passé et le futur, sauf pour des questions pratiques. En étant pleinement présent à votre interlocuteur, vous renoncez à l'identité conceptuelle que vous lui avez fabriquée - votre interprétation de son identité et de son passé - et pouvez interagir sans les impulsions égoïques du désir et de la peur. La clé, c'est l'attention, qui est la quiétude éveillée.

Comme c'est merveilleux de dépasser le désir et la peur dans les relations ! L'amour ne veut ni ne craint rien.

 

93 ◄ ►

Si son passé était le vôtre, sa douleur la vôtre, son niveau de conscience le vôtre, vous penseriez exactement comme lui. Avec cette prise de conscience viennent le pardon, la compassion, la paix.

L'ego n'aime pas entendre cela, car s'il ne peut plus être réactif et vertueux, il perd de sa force.

 

94 ◄ ►

Lorsque vous recevez comme un noble invité quiconque entre dans l'espace du Présent, et que vous laissez cette personne être soi, elle commence à changer.

Pour connaître un autre humain dans son essence, vous n'avez pas vraiment besoin de connaissance sur lui - son passé, son histoire. Nous confondons la connaissance superficielle avec une connaissance profonde, qui n'est pas conceptuelle. Ce sont là deux modalités complètement différentes. L'une se préoccupe de la forme, l'autre de ce qui n'en a pas. L'une procède de la pensée, l'autre du calme.

La connaissance superficielle est utile à des fins pratiques. Sur ce plan, nous ne pouvons nous en passer. Mais lorsque c'est le plan prédominant de la relation, elle devient fort contraignante et même destructrice. Les pensées et concepts engendrent une barrière artificielle, une séparation entre les humains.

Alors, vos interactions ne sont pas enracinées dans l'Être, mais basées sur le mental. Sans les barrières conceptuelles, l'amour est naturellement présent dans toutes les interactions humaines.

 

95 ◄ ►

La plupart des interactions humaines se limitent à l'échange verbal - le domaine de la pensée. Il est essentiel d'apporter du calme, surtout dans vos relations intimes.

Aucune relation ne peut s'épanouir sans le sentiment d'ampleur qui accompagne le calme. Méditez, ou passez du temps ensemble en silence dans la nature. En vous promenant, ou assis dans la voiture ou à la maison, coulez-vous dans votre calme commun. Ce dernier ne peut et ne doit pas être créé. Il suffit d'être réceptif au calme déjà présent, mais généralement couvert par le bruit mental.

Sans ce calme spacieux, la relation sera dominée par le mental et aisément envahie par les problèmes et les conflits. Le calme, lui, peut tout contenir.

 

96 ◄ ►

L'écoute véritable est un autre moyen d'apporter le calme dans la relation. Lorsque vous écoutez vraiment, la dimension du calme émerge, devenant un aspect essentiel de la relation. Mais l'écoute véritable est un talent rare. Habituellement, une personne accorde une grande part de son attention à sa pensée. Au mieux, elle peut évaluer vos paroles ou préparer son prochain propos. Ou elle n'écoute peut-être pas du tout, perdue dans ses propres pensées.

L'écoute véritable dépasse largement la perception auditive. C'est l'attention éveillée, un espace de présence dans lequel les paroles sont reçues. Celles-ci deviennent alors secondaires, pouvant ou non avoir un sens. Ce qui compte, bien plus que ce que vous écoutez, c'est l'écoute même ; l'espace de présence consciente se manifeste dans votre écoute. Cet espace est un champ de conscience homogène dans lequel vous rencontrez l'autre sans les barrières créées par la pensée conceptuelle. Ainsi, cette personne n'est plus "autre". Dans cet espace, vous êtes tous deux reliés en une seule conscience.

 

97 ◄ ►

Vivez-vous des drames fréquents et répétitifs dans vos relations intimes ? Des désagréments relativement insignifiants déclenchent-ils souvent des discussions violentes et une douleur émotionnelle ?

Cela repose sur les schémas égoïques de base, soit le besoin d'avoir raison et, bien sûr, de donner tort à l'autre. En somme, sur l'identification à des positions mentales, il y a aussi le besoin de l'ego d'être en conflit périodique avec une chose ou une personne afin de renforcer son sentiment de séparation entre "moi" et "l'autre", condition essentielle à sa survie.

S'y ajoute l'accumulation de la douleur émotionnelle antérieure que vous portez, comme tout être humain, celle de votre passé personnel et de la douleur collective de l'humanité, fort ancienne. Ce "corps de souffrance" est un champ d'énergie intérieur qui s'empare sporadiquement de vous, par besoin de ressentir une plus grande douleur émotionnelle, pour s'en nourrir et se reconstituer. Il tente de contrôler vôtre pensée et de la rendre profondément négative. En réalité, il adore vos pensées négatives. Comme il résonne à leur fréquence, il peut s'en nourrir aussi. Il provoque également des réactions émotionnelles négatives chez vos proches, surtout votre partenaire, pour se repaître du drame et de la douleur émotionnelle qui s'ensuivent.

Comment vous libérer de cette inconsciente et profonde identification à la douleur qui engendre tant de malheur dans votre vie ?

Prenez-en conscience. Voyez que ce n'est pas votre nature et reconnaissez-la pour ce qu'elle est : une douleur passée. Observez-la chez votre partenaire et chez vous même. Lorsqu'elle est rompue, lorsque vous pouvez l'observer en vous, vous ne l'alimentez plus et elle perd graduellement sa charge énergétique.

 

98 ◄ ►

L'interaction humaine peut être un enfer. Ou une grande pratique spirituelle.

Si, en considérant un autre humain, vous ressentez beaucoup d'amour à son égard, ou si, en contemplant la beauté de la nature, quelque chose en vous réagit profondément, fermez un instant les yeux et ressentez en vous l'essence de cet amour ou de cette beauté, essence inséparable de qui vous êtes, de votre nature véritable. La forme extérieure est un reflet temporaire de votre nature intérieure, de votre essence. C'est pourquoi l'amour et la beauté ne vous quitteront jamais, contrairement à toutes les formes extérieures.

 

99 ◄ ►

Quelle est votre relation au monde des objets, aux innombrables choses qui vous entourent et que vous manipulez quotidiennement ? Ce fauteuil, ce stylo, cette voiture, cette tasse ? Sont-ils pour vous de simples moyens, ou vous arrive-t-il parfois de reconnaître leur existence, leur être, ne serait-ce que brièvement, en les remarquent et en leur accordant votre attention ?

Lorsque vous vous attachez aux objets, que vous les utilisez pour rehausser votre valeur à vos propres yeux et à ceux des autres, les préoccupations matérielles peuvent facilement s'emparer de votre vie. En vous identifiant aux choses, vous ne les appréciez pas pour ce qu'elles sont, car vous vous cherchez en elles.

Si vous appréciez un objet pour ce qu'il est, si vous reconnaissez son être sans projection mentale, vous ne pouvez qu'être reconnaissant de son existence. Vous pouvez également sentir qu'il n'est pas vraiment inanimé, que ce n'est qu'apparence des sens. En effet, les physiciens confirmeront que, sur un plan moléculaire, tout objet constitue un champ d'énergie en pulsation.

Grâce à votre appréciation désintéressée du domaine des objets, le monde qui vous entoure prendra vie de bien des façons dont votre mental n'a pas la moindre idée.

 

100 ◄ ►

Lorsque vous rencontrez quelqu'un, ne serait-ce que brièvement, reconnaissez-vous son être en lui accordant toute votre attention ou bien le réduisez-vous à un simple moyen, à une fonction ou un rôle ?

Quelle est la qualité de votre relation avec la caissière du supermarché, le préposé au stationnement, le réparateur, le "client" ?

Un moment d'attention suffit. Lorsque vous regardez ou écoutez cette personne, un calme éveillé se produit -  de deux ou trois secondes, peut-être d'une durée plus longue. Cela suffit pour qu'émerge quelque chose de plus réel que les rôles habituels auxquels nous nous identifions. Tous les rôles font partie de la conscience conditionnée qu'est le mental humain. Ce qui se révèle par le geste attentif, c'est l'inconditionné - votre nature essentielle, derrière votre nom et votre forme. Vous n'êtes plus en train de jouer un scénario ; vous devenez réel. Lorsque cette dimension monte au fond de vous, elle l'attire aussi chez l'autre.

En définitive, il n'y a bien entendu personne d'autre ; c'est toujours vous-même que vous rencontrez.

 

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FIN DU CHAPITRE 8

SUITE

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1 novembre 2013

Eckhart TOLLE, l'ART DU CALME INTÉRIEUR (9/10)

 

 Mise en garde : la lecture de ce type d'ouvrage (peut-être mal traduit, peut-être mal compris) ne peut remplacer l'enseignement d'un maître authentique : une pratique de la méditation mal assimilée peut, dans certains cas, s'avérer néfaste.

 

 Ces écrits, qui ne sont pas une initiation à la méditation, s'adressent plutôt à des personnes ayant déjà fait connaissance, au moins superficiellement, avec le mental, cet inlassable phonographe trop souvent dispensateur de pensées indésirables.

 

 

 

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Suite du chapitre 8

 

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La vie est éternelle.

 

 

Chapitre 9

 

La mort et l'éternel

 

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101 ◄ ►

En marchant dans une forêt qui n'a été ni domestiquée ni dérangée par l'homme, non seulement vous verrez une vie abondante tout autour de vous, mais vous rencontrerez aussi, à chaque pas, des arbres tombés, des troncs et des feuilles en train de pourrir et de la matière décomposée. Partout où vous regarderez, vous trouverez aussi bien la vie que la mort.

En y regardant de plus près, toutefois, vous découvrirez que le tronc et les feuilles en décomposition non seulement donnent naissance à une nouvelle vie, mais sont eux-mêmes pleins de vie puisque des micro-organismes y travaillent, des molécules se réorganisent. La mort ne se trouve donc nulle part, il n'y a que la métamorphose des formes de vie. Quelle leçon pouvez-vous en tirer ?

La mort n'est pas le contraire de la vie. La vie n'a pas de contraire. Le contraire de la mort est la naissance. La vie est éternelle.

 

102 ◄ ►

De tout temps, les sages et les poètes ont reconnu le caractère onirique de l'existence humaine - en apparence et si réelle, mais en fait si fugace qu'elle pourrait se dissoudre à tout moment.

A l'instant de la mort, en effet, l'histoire de votre vie peut apparaître comme un rêve tirant à sa fin. Mais même un rêve doit avoir une essence réelle. Il doit se concrétiser dans une conscience ; autrement, il ne serait pas.

Cette conscience est-elle crée par le corps ou crée t'elle le rêve du corps ou de quelqu'un?

Pourquoi la plupart de ceux qui ont survécu à la mort ne craignent-ils plus la mort ? Réfléchissez à cela.

 

103 ◄ ►

Vous savez, bien sûr, que vous allez mourir, mais cela demeure un simple concept mental jusqu'à votre première rencontre "personnelle" avec la mort : une grave maladie ou un accident qui vous arrive ou afflige un proche, ou le décès d'un être aimé. La mort entre alors dans votre vie en tant que conscience de votre propre mortalité.

La plupart des gens s'en détournent par peur, mais si vous ne bronchez pas et affrontez la fugacité de votre corps qui pourrait se dissoudre à tout moment, vous parvenez à un certain degré de désidentification, même léger, de votre forme physique et psychologique, le "moi". Lorsque vous voyez et acceptez la nature transitoire de toutes formes de vie, un étrange sentiment de paix s'installe en vous.

En affrontant la mort, votre conscience se libère dans une certaine mesure de l'identification à la forme. C'est pourquoi, dans les traditions bouddhistes, les moines visitent régulièrement la morgue pour méditer parmi les dépouilles.

La culture occidentale entretient un déni généralisé de la mort. Même les gens âgés tentent de ne pas en parler ni d'y penser, et l'on cache les cadavres. Une culture qui nie la mort finit par devenir superficielle, préoccupée uniquement par la forme extérieure des choses. Lorsqu'on nie la mort, la vie perd de sa profondeur. La possibilité de savoir qui nous sommes par-delà le nom et la forme, soit d'accéder à la dimension du transcendant, disparaît de notre vie, puisque la mort est la porte d'entrée de cette dimension.

 

104 ◄ ►

Les gens ont tendance à vivre une fin avec un malaise, car toute fin est une petite mort. C'est pourquoi, dans bien des langues,  l'expression employée lorsqu'on se quitte signifie "au revoir".

Chaque fois qu'une expérience tire à sa fin - une réunion d'amis, un congé, le départ des enfants -, on vit une petite mort. Une "forme" que cette expérience a fait apparaître dans votre conscience, se dissout, et cela laisse un sentiment de vide que la plupart des gens s'efforcent de ne pas ressentir, de ne pas affronter.

Si vous apprenez à accepter et même à accueillir la fin dans votre vie, vous découvrirez peut-être que le sentiment de vide, qui paraissait inconfortable au début, prend une ampleur profondément paisible.

En apprenant ainsi à mourir au quotidien, vous vous ouvrez à la vie.

 

105 ◄ ►

La plupart des gens ont l'impression que leur identité, leur sentiment de soi, est une chose extrêmement précieuse qu'il ne faut pas perdre. C'est la raison pour laquelle ils ont si peur de la mort.

Il semble inimaginable et effrayant que "je" puisse cesser d'exister. Mais vous confondez ce précieux "je" avec votre nom, votre forme et l'histoire qui y est associée. Ce "je" n'est qu'une création temporaire dans le champ de la conscience.

Tant que votre connaissance se résume à cette identité formelle, vous n'êtes pas conscient du fait que ce caractère précieux est votre propre essence, votre sentiment le plus intime du "Je Suis", qui est la conscience même. C'est l'éternel en vous - et la seule chose que vous ne pouvez perdre.

 

106 ◄ ►

Chaque fois qu'une perte profonde survient dans votre vie - celle de vos biens, de votre maison, d'une relation intime ; ou celle de votre réputation, de votre travail ou de vos capacités physiques, -, quelque chose meurt en vous. Vous vous sentez diminué dans votre sentiment d'identité. Vous pouvez également ressentir une certaine désorientation : "Sans cela ... qui suis-je ?"

Lorsqu'une forme que vous aviez inconsciemment identifiée à une partie de vous-même vous quitte ou se dissout, ce peut être extrêmement pénible. Elle laisse un trou, pour ainsi dire, dans le tissu de votre existence.

Dans ce cas, ne niez pas et n'ignorez pas votre douleur ni votre tristesse. Acceptez leur présence. Méfiez-vous de la tendance de votre mental à élaborer autour de cette perte une histoire dans laquelle vous vous donnez le rôle de victime. La peur, la colère, le ressentiment ou l'apitoiement sur soi sont les émotions qui accompagnent ce rôle. Puis, prenez conscience de ce que cachent ces émotions et cette construction du mental : ce trou, cet espace vide. Pouvez-vous affronter et accepter cet étrange sentiment de vide ? Le cas échéant, vous découvrirez peut-être que cet espace n'est pas si terrifiant. Vous aurez peut-être la surprise de constater qu'une paix en émane.

Chaque fois que la mort survient, qu'une forme de vie se dissout, Dieu, l'informe et le non-manifesté, rayonne par l'ouverture laissée par la forme en dissolution. Voilà pourquoi la mort est ce qu'il y a de plus sacré dans la vie. Voilà pourquoi la paix de Dieu peut vous parvenir par la contemplation et l'acceptation de la mort.

 

107 ◄ ►

Comme chaque expérience humaine est éphémère, comme nos vies sont fugaces ! Y-a-t-il quelque chose qui ne soit pas sujet à la naissance t à la mort, quelque chose d'éternel ?

Réfléchissez : s'il n'y avait qu'une seule couleur, disons le bleu, et que le monde entier, avec tout ce qu'il comprend, était bleu, il n'y aurait pas de bleu. Pour que l'on puisse reconnaître le bleu, il doit y avoir quelque chose qui ne l'est pas ; autrement, il ne "ressortirait pas", il n'existerait pas.

De même, ne faut-il pas quelque chose qui n'est ni fugace ni transitoire pour que soit reconnue la fugacité de toutes choses ? Autrement dit, si tout était transitoire, y compris vous-même, le sauriez-vous ? Puisque vous avez conscience de la nature éphémère de toutes les formes, y compris la vôtre, et que vous pouvez l'observer, n'est-ce pas un signe que quelque chose en vous n'est pas sujet à la décomposition ?

A vingt ans, vous avez conscience de la force et de la vigueur de votre corps ; soixante ans plus tard, vous avez conscience de sa vieillesse et de sa faiblesse. Votre pensée a peut-être changé, elle aussi, depuis vos vingt ans, mais la conscience de la jeunesse ou de la vieillesse du corps, ou du changement de votre pensée n'a subi, elle, aucune modification. Cette conscience, c'est l'éternel en vous - la conscience même. C'est la Vie Une et sans forme. Pouvez-vous la perdre ? Non, car C'est ce que vous êtes.

Juste avant de mourir, certaines personnes deviennent profondément paisibles et presque lumineuses, comme si quelque chose luisait à travers la forme en dissolution.

Il arrive parfois que des gens très malades ou vieux deviennent en quelque sorte presque transparents au cours des ultimes semaines, mois ou même années de leur vie. Lorsqu'ils vous regardent, vous voyez une lueur dans leurs yeux. La souffrance psychologique a disparu. Comme ils ont lâché prise, la personne, ce "moi" égoïque construit par le mental, s'est déjà dissoute. Ils sont "morts avant de mourir" et ont trouvé une paix intérieure profonde, soit la conscience de leur part immortelle.

 

108 ◄ ►

Pour chaque accident et désastre, il existe une dimension de rédemption potentielle dont nous ne sommes habituellement pas conscients.

L'immense choc de la mort imminente et tout à fait inattendue peut subitement sortir  votre conscience de l'identification à la forme. Aux derniers instants avant la mort physique, et au moment de celle-ci, vous avez l'impression d'être une conscience libérée de la forme. Soudain, plus de peur, seulement la paix et la certitude que "tout va bien" et que la mort n'est que la dissolution d'une forme. La mort est alors perçue, en fin de compte, comme une illusion - tout comme la forme à laquelle vous vous étiez identifié.

 

109 ◄ ►

La mort n'est pas une anomalie ni l'évènement le plus terrible de tous, comme la culture moderne voudrait nous le faire croire, mais la chose la plus naturelle du monde, inséparable de son autre polarité, la naissance, tout aussi naturelle. Rappelez-vous de cela lorsque vous accompagnerez un mourant.

C'est un grand privilège et un geste sacré que d'assister à la mort de quelqu'un, en tant que témoin et compagnon.

Lorsque vous accompagnez un mourant, ne niez aucun aspect de cette expérience. Ne niez pas ce qui est en train de se passer, ni vos sentiments. Reconnaître que vous ne pouvez rien faire peut vous donner un sentiment de désespoir, de tristesse ou de colère. Acceptez ce que vous ressentez. Puis, faites un pas de plus : acceptez votre impuissance, acceptez-la complètement. Vous ne dominez pas la situation. Abandonnez-vous à chaque aspect de cette expérience, à vos sentiments, de même qu'à toute la douleur ou l'inconfort du mourant. Votre conscience en lâcher-prise et le calme qui l'accompagne aideront grandement le mourant et faciliteront sa transition. S'il convient de prononcer quelques paroles, elles jailliront de votre calme intérieur, mais seront en somme secondaires.

Avec le calme vient la bénédiction : la paix.

 

 

 

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FIN DU CHAPITRE 9

SUITE & FIN

 

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1 novembre 2013

Eckhart TOLLE, L'ART DU CALME INTÉRIEUR (10/10) FIN

 

 Mise en garde : la lecture de ce type d'ouvrage (peut-être mal traduit, peut-être mal compris) ne peut remplacer l'enseignement d'un maître authentique : une pratique de la méditation mal assimilée peut, dans certains cas, s'avérer néfaste.

 

 Ces écrits, qui ne sont pas une initiation à la méditation, s'adressent plutôt à des personnes ayant déjà fait connaissance, au moins superficiellement, avec le mental, cet inlassable phonographe trop souvent dispensateur de pensées indésirables.

 

 

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Suite du chapitre 9

 

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La souffrance est nécessaire

jusqu'à ce que vous preniez conscience

de son inutilité.

 

 

Chapitre 10

 

La souffrance et sa disparition

 

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110 ◄ ►

Tout est en interrelation : les Bouddhistes l'ont toujours su et les physiciens le confirment à présent. Aucun évènement n'est isolé, sinon en apparence. Plus nous le jugeons et l'étiquetons, plus nous l'isolons. La globalité de la vie devient fragmentée par notre pensée. Mais c'est la totalité de la vie qui a suscité cet évènement, partie intégrante de la trame d'interrelation qu'est le cosmos.

En d'autres termes, tout ce qui est ne pourrait être autrement.

Dans la plupart des cas, nous n'avons pas la moindre idée du rôle qu'un évènement apparemment insignifiant peut jouer au sein de la totalité du cosmos, mais la reconnaissance de son inévitabilité dans l'immensité de l'ensemble peut vous amener à accepter intérieurement ce qui est, et ainsi, vous aligner sur l'entièreté de la vie.

La vraie liberté et la disparition de la souffrance consistent à vivre comme si vous aviez choisi tout ce que vous ressentez ou vivez en ce moment.

Cet alignement intérieur sur le Présent, c'est la disparition de la souffrance.

 

111 ◄ ►

La souffrance est-elle nécessaire ?  Oui et non.

Si vous n'aviez pas souffert comme vous l'avez fait, vous n'auriez ni profondeur humaine, ni humilité, ni compassion. Vous ne seriez pas en train de lire ceci, maintenant. La souffrance casse la coquille de l'ego, et vient un moment où celui-ci a rempli son but.

La souffrance est nécessaire jusqu'à ce que vous preniez conscience de son inutilité.

 

112 ◄ ►

Le malheur a besoin d'un "moi" construit par le mental, avec une histoire, une identité conceptuelle. Il a besoin de temps - le passé et le futur. Lorsque vous retirez le temps de votre malheur, que reste-t-il ?

Cet instant tel qu'il est.

Ce peut être un sentiment de lourdeur, d'agitation, de contraction, de colère, ou même de nausée. Ce n'est ni le malheur ni un problème personnel. Ce n'est qu'une pression ou une énergie intense ressentie quelque part dans votre corps. Lorsque vous y portez attention, ce sentiment ne devient pas une pensée qui active le "moi" malheureux.

Voyez ce qui se produit lorsque vous vous contentez de laisser monter un sentiment.

 

113 ◄ ►

Beaucoup de souffrance et de malheur surviennent lorsque vous tenez pour vraie chaque pensée qui vous vient en tête. Ce ne sont pas les situations qui vous rendent malheureux. Elles peuvent vous causer de la douleur physique, mais sans plus. Ce sont vos pensées qui vous rendent malheureux, dont vos interprétations, les histoires que vous vous racontez.

"Les pensées que j'ai à présent me rendent malheureux." Cette seule prise de conscience rompt votre identification inconsciente à ces pensées.

"Quelle journée de malheur !"

"Il n'a même pas eu la politesse de retourner mon appel !"

"Elle m'a laissé tomber !"

 

Ce sont là de petites histoires que nous nous racontons à nous et aux autres, souvent sous forme de plaintes. Elles sont inconsciemment destinées à augmenter notre sentiment de soi toujours déficient, en nous donnant "raison" et en donnant "tort " à quelqu'un. Avoir raison nous place dans une situation de supériorité imaginaire et, ainsi, renforce notre faux sentiment de soi, l'ego. Cela crée aussi une sorte d'ennemi : oui, l'ego a besoin d'ennemis pour définir ses frontières, et même la météo peut jouer ce rôle.

L'habitude du jugement mental et la contraction émotionnelle vous mettent en relation personnalisée, réactionnelle, avec les gens et les évènements de votre vie. Ce sont là des formes de souffrance que vous vous créez, mais qui ne sont pas reconnues comme telles, car l'ego s'en satisfait, se développant par la réactivité et le conflit.

Comme la vie serait simple sans ces histoires !

"Il pleut."

"Il n'a pas appelé."

"J'étais là. Elle, non."

 

Lorsque vous souffrez, lorsque vous êtes malheureux, restez complètement avec ce qui est, au Présent. Le malheur ou les problèmes ne peuvent survivre dans le Présent.

 

114 ◄ ►

La souffrance est déclenchée lorsque vous apposez mentalement à une situation l'étiquette d'indésirable ou de mauvaise. Vous avez du ressentiment face à une situation, et ce ressentiment la personnalise et amène un "moi" réactif.

On a l'habitude de nommer et cataloguer, mais on peut rompre avec cette manie. Commencez une pratique de "non-étiquetage" par de petites choses. Si vous ratez l'avion, cassez une tasse ou glissez dans la boue, pouvez-vous vous retenir d'appliquer à cette expérience l'étiquette de "mauvaise" ou de " pénible" ? Pouvez-vous immédiatement accepter l'instant tel qu'il est ?

Le fait de donner à une chose l'étiquette de "mauvaise" provoque en vous une contraction émotionnelle. Lorsque vous la laissez être, sans la qualifier, un pouvoir énorme est soudain mis à votre disposition.

La contraction vous sépare de ce pouvoir, du pouvoir de la Vie même.

Ils ont mangé du fruit de l'arbre de la connaissance du bien et du mal.

Dépassez le bien et le mal en vous empêchant de donner à quoi que ce soit l'étiquette mentale de "bon" ou de "mauvais". Lorsque vous dépassez l'habitude d'étiqueter, la force de l'univers passe par vous. Lorsque vous êtes en relation non réactive avec des expériences, ce que vous auriez appelé "mauvais" reçoit un redressement rapide, sinon immédiat, par la force de la Vie même.

Observez ce qui a lieu lorsque vous n'utilisez pas l'étiquette de "mauvaise" et que vous choisissez plutôt une acceptation intérieure, un "oui" intérieur, et laissez cette chose être telle qu'elle est.

 

115 ◄ ►

Quelle que soit votre situation dans la vie, comment vous sentiriez-vous si vous l'acceptiez telle quelle - dès maintenant?

 

116 ◄ ►

Bien des formes de souffrance, subtiles et moins subtiles, sont si "normales" qu'on ne les reconnaît pas habituellement comme étant de la souffrance. Elles peuvent même donner l'impression d'être satisfaisantes pour l'ego - l'irritation, l'impatience, la colère, un ennui avec quelque chose ou quelqu'un, le ressentiment, le fait de se plaindre.

Vous pouvez apprendre à reconnaître toutes ces formes de souffrance à mesure qu'elles se présentent, et savoir : en ce moment, je suis en train de me faire souffrir.

Si vous avez l'habitude de vous faire souffrir, vous êtes probablement à faire souffrir les autres aussi. Ces schémas mentaux inconscients ont tendance à disparaître lorsqu'on les rend conscients, lorsque l'on en prend conscience dès qu'ils surviennent.

Vous ne pouvez à la fois être conscient et vous faire souffrir.

 

117 ◄ ►

Voici le miracle : derrière chaque condition, personne ou situation apparemment "mauvaise" se cache un bienfait profond. Ce dernier se révèle à vous - en vous et à l'extérieur - par l'acceptation de ce qui est.

"Ne t'oppose pas au mal" est l'une des plus grandes vérités de l'humanité.

 

Dialogue :

- Accepte ce qui est.

- Je ne peux vraiment pas. Je suis agité et en colère à ce sujet.

- Alors, accepte ces sentiments.

- Accepter d'être impatient et en colère ? De ne pas pouvoir accepter ?

- Oui. Mets de l'acceptation dans ta non-acceptation. Mets du lâcher-prise dans ta rigidité. Puis, vois ce qui se produit.

 

La douleur physique chronique est l'une des maîtres les plus sévères que vous puissiez avoir. Son enseignement se résume à ceci : "Inutile de résister."

Rien n'est plus normal que de s'opposer à la souffrance. Mais si vous pouvez laisser tomber cette opposition, et plutôt permettre à la douleur d'exister, vous remarquerez peut-être une subtile séparation intérieure par rapport à la douleur, un espace entre vous et elle, pour ainsi dire. Cela signifie une souffrance consciente, volontaire. Lorsque vous souffrez consciemment, la douleur physique peut rapidement consumer l'ego en vous, puisque ce dernier est surtout fait de résistances. Il en va de même pour l'incapacité physique extrême.

Lorsque vous "offrez votre souffrance à Dieu", c'est une autre façon d'exprimer la même chose.

 

118 ◄ ►

Il n'est pas nécessaire d'être chrétien pour comprendre la vérité universelle profonde que renferme sous forme symbolique l'image de la croix.

La croix est un instrument de torture. Elle représente la souffrance, la contrainte et l'impuissance extrêmes pour un humain. Soudain, cet humain lâche prise, souffre volontairement, consciemment comme l'expriment ces paroles "Que ta volonté soit faite et non la mienne." A cet instant, la croix, instrument de torture, montre sa face cachée : c'est aussi un symbole sacré, celui du divin.

Ce qui paraît nier à la vie toute dimension transcendantale devient, par le lâcher-prise, une entrée dans cette dimension.

 

 

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 FIN DU DERNIER CHAPITRE (10/10) ET DE L'OUVRAGE

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Eckhat Tolle a pour seul but l'épanouissement de la conscience humaine.

 

 

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SUITE : Eckhart Tolle, "Mettre en pratique le pouvoir du moment présent"

 

Commencer à méditer :

http://chansongrise.canalblog.com/archives/00_mediter/index.html

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