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La Chanson Grise
1 novembre 2013

Eckhart TOLLE, l'ART DU CALME INTÉRIEUR (8/10)

 

 Mise en garde : la lecture de ce type d'ouvrage (peut-être mal traduit, peut-être mal compris) ne peut remplacer l'enseignement d'un maître authentique : une pratique de la méditation mal assimilée peut, dans certains cas, s'avérer néfaste.

 

 Ces écrits, qui ne sont pas une initiation à la méditation, s'adressent plutôt à des personnes ayant déjà fait connaissance, au moins superficiellement, avec le mental, cet inlassable phonographe trop souvent dispensateur de pensées indésirables.

 

 

 

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Suite du chapitre 7

 

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C'est merveilleux de dépasser le désir

et la peur dans les relations !

L'amour ne veut ni ne craint rien.

 

 

Chapitre 8

 

Les relations

 

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91 ◄ ►

Comme nous sommes prompts à former une opinion sur une personne, à la juger ! Il est satisfaisant pour le mental égoïque de classer un être humain, de lui accoler une identité conceptuelle, de prononcer un jugement vertueux.

Chaque être humain est conditionné à penser et à se comporter de certaines façons - généralement par des expériences vécues dans l'enfance et par son environnement culturel.

Vous ne voyez pas l'essence de cette personne, mais son apparence. En jugeant quelqu'un, vous confondez sa nature avec ces schémas mentaux conditionnés. Cette attitude est en soi un schéma profondément conditionné et inconscient. Vous lui attribuez une identité conceptuelle fausse qui devient une prison non seulement pour lui, mais aussi pour vous-même.

Ne plus juger une personne, ce n'est pas ne pas voir ses gestes. C'est reconnaître que son comportement correspond à une forme de conditionnement et que vous la voyez et l'acceptez ainsi. Ce n'est pas lui fabriquer une identité.

Cela vous libère, de même que l'autre, de l'identification au conditionnement, à la forme, au mental. Ainsi, l'ego ne dirige plus vos relations.

 

92 ◄ ►

Tant que l'égo dirige votre vie, la plupart de vos pensées, de vos émotions et de vos gestes émanent du désir et de la peur. Alors, dans les relations, vous désirez ou craignez quelque chose de l'autre.

Ce que vous voulez de lui, ce peut être le plaisir ou le gain matériel, la reconnaissance, des louanges ou de l'attention, ou un renforcement de votre sentiment de soi par la comparaison et l'affirmation que vous êtes supérieur à lui, du point de vue de l'être, de l'avoir ou des connaissances. Ce que vous craignez c'est le contraire : qu'il puisse, d'une façon ou d'une autre, diminuer votre sentiment de soi.

Lorsque vous focalisez votre attention sur le moment présent - au lieu d'en faire usage comme d'un simple moyen -, vous dépassez l'ego et l'impulsion inconsciente d'utiliser les gens pour vous mettre en valeur à leurs dépens. En accordant toute votre attention à votre interlocuteur, vous écartez de la relation le passé et le futur, sauf pour des questions pratiques. En étant pleinement présent à votre interlocuteur, vous renoncez à l'identité conceptuelle que vous lui avez fabriquée - votre interprétation de son identité et de son passé - et pouvez interagir sans les impulsions égoïques du désir et de la peur. La clé, c'est l'attention, qui est la quiétude éveillée.

Comme c'est merveilleux de dépasser le désir et la peur dans les relations ! L'amour ne veut ni ne craint rien.

 

93 ◄ ►

Si son passé était le vôtre, sa douleur la vôtre, son niveau de conscience le vôtre, vous penseriez exactement comme lui. Avec cette prise de conscience viennent le pardon, la compassion, la paix.

L'ego n'aime pas entendre cela, car s'il ne peut plus être réactif et vertueux, il perd de sa force.

 

94 ◄ ►

Lorsque vous recevez comme un noble invité quiconque entre dans l'espace du Présent, et que vous laissez cette personne être soi, elle commence à changer.

Pour connaître un autre humain dans son essence, vous n'avez pas vraiment besoin de connaissance sur lui - son passé, son histoire. Nous confondons la connaissance superficielle avec une connaissance profonde, qui n'est pas conceptuelle. Ce sont là deux modalités complètement différentes. L'une se préoccupe de la forme, l'autre de ce qui n'en a pas. L'une procède de la pensée, l'autre du calme.

La connaissance superficielle est utile à des fins pratiques. Sur ce plan, nous ne pouvons nous en passer. Mais lorsque c'est le plan prédominant de la relation, elle devient fort contraignante et même destructrice. Les pensées et concepts engendrent une barrière artificielle, une séparation entre les humains.

Alors, vos interactions ne sont pas enracinées dans l'Être, mais basées sur le mental. Sans les barrières conceptuelles, l'amour est naturellement présent dans toutes les interactions humaines.

 

95 ◄ ►

La plupart des interactions humaines se limitent à l'échange verbal - le domaine de la pensée. Il est essentiel d'apporter du calme, surtout dans vos relations intimes.

Aucune relation ne peut s'épanouir sans le sentiment d'ampleur qui accompagne le calme. Méditez, ou passez du temps ensemble en silence dans la nature. En vous promenant, ou assis dans la voiture ou à la maison, coulez-vous dans votre calme commun. Ce dernier ne peut et ne doit pas être créé. Il suffit d'être réceptif au calme déjà présent, mais généralement couvert par le bruit mental.

Sans ce calme spacieux, la relation sera dominée par le mental et aisément envahie par les problèmes et les conflits. Le calme, lui, peut tout contenir.

 

96 ◄ ►

L'écoute véritable est un autre moyen d'apporter le calme dans la relation. Lorsque vous écoutez vraiment, la dimension du calme émerge, devenant un aspect essentiel de la relation. Mais l'écoute véritable est un talent rare. Habituellement, une personne accorde une grande part de son attention à sa pensée. Au mieux, elle peut évaluer vos paroles ou préparer son prochain propos. Ou elle n'écoute peut-être pas du tout, perdue dans ses propres pensées.

L'écoute véritable dépasse largement la perception auditive. C'est l'attention éveillée, un espace de présence dans lequel les paroles sont reçues. Celles-ci deviennent alors secondaires, pouvant ou non avoir un sens. Ce qui compte, bien plus que ce que vous écoutez, c'est l'écoute même ; l'espace de présence consciente se manifeste dans votre écoute. Cet espace est un champ de conscience homogène dans lequel vous rencontrez l'autre sans les barrières créées par la pensée conceptuelle. Ainsi, cette personne n'est plus "autre". Dans cet espace, vous êtes tous deux reliés en une seule conscience.

 

97 ◄ ►

Vivez-vous des drames fréquents et répétitifs dans vos relations intimes ? Des désagréments relativement insignifiants déclenchent-ils souvent des discussions violentes et une douleur émotionnelle ?

Cela repose sur les schémas égoïques de base, soit le besoin d'avoir raison et, bien sûr, de donner tort à l'autre. En somme, sur l'identification à des positions mentales, il y a aussi le besoin de l'ego d'être en conflit périodique avec une chose ou une personne afin de renforcer son sentiment de séparation entre "moi" et "l'autre", condition essentielle à sa survie.

S'y ajoute l'accumulation de la douleur émotionnelle antérieure que vous portez, comme tout être humain, celle de votre passé personnel et de la douleur collective de l'humanité, fort ancienne. Ce "corps de souffrance" est un champ d'énergie intérieur qui s'empare sporadiquement de vous, par besoin de ressentir une plus grande douleur émotionnelle, pour s'en nourrir et se reconstituer. Il tente de contrôler vôtre pensée et de la rendre profondément négative. En réalité, il adore vos pensées négatives. Comme il résonne à leur fréquence, il peut s'en nourrir aussi. Il provoque également des réactions émotionnelles négatives chez vos proches, surtout votre partenaire, pour se repaître du drame et de la douleur émotionnelle qui s'ensuivent.

Comment vous libérer de cette inconsciente et profonde identification à la douleur qui engendre tant de malheur dans votre vie ?

Prenez-en conscience. Voyez que ce n'est pas votre nature et reconnaissez-la pour ce qu'elle est : une douleur passée. Observez-la chez votre partenaire et chez vous même. Lorsqu'elle est rompue, lorsque vous pouvez l'observer en vous, vous ne l'alimentez plus et elle perd graduellement sa charge énergétique.

 

98 ◄ ►

L'interaction humaine peut être un enfer. Ou une grande pratique spirituelle.

Si, en considérant un autre humain, vous ressentez beaucoup d'amour à son égard, ou si, en contemplant la beauté de la nature, quelque chose en vous réagit profondément, fermez un instant les yeux et ressentez en vous l'essence de cet amour ou de cette beauté, essence inséparable de qui vous êtes, de votre nature véritable. La forme extérieure est un reflet temporaire de votre nature intérieure, de votre essence. C'est pourquoi l'amour et la beauté ne vous quitteront jamais, contrairement à toutes les formes extérieures.

 

99 ◄ ►

Quelle est votre relation au monde des objets, aux innombrables choses qui vous entourent et que vous manipulez quotidiennement ? Ce fauteuil, ce stylo, cette voiture, cette tasse ? Sont-ils pour vous de simples moyens, ou vous arrive-t-il parfois de reconnaître leur existence, leur être, ne serait-ce que brièvement, en les remarquent et en leur accordant votre attention ?

Lorsque vous vous attachez aux objets, que vous les utilisez pour rehausser votre valeur à vos propres yeux et à ceux des autres, les préoccupations matérielles peuvent facilement s'emparer de votre vie. En vous identifiant aux choses, vous ne les appréciez pas pour ce qu'elles sont, car vous vous cherchez en elles.

Si vous appréciez un objet pour ce qu'il est, si vous reconnaissez son être sans projection mentale, vous ne pouvez qu'être reconnaissant de son existence. Vous pouvez également sentir qu'il n'est pas vraiment inanimé, que ce n'est qu'apparence des sens. En effet, les physiciens confirmeront que, sur un plan moléculaire, tout objet constitue un champ d'énergie en pulsation.

Grâce à votre appréciation désintéressée du domaine des objets, le monde qui vous entoure prendra vie de bien des façons dont votre mental n'a pas la moindre idée.

 

100 ◄ ►

Lorsque vous rencontrez quelqu'un, ne serait-ce que brièvement, reconnaissez-vous son être en lui accordant toute votre attention ou bien le réduisez-vous à un simple moyen, à une fonction ou un rôle ?

Quelle est la qualité de votre relation avec la caissière du supermarché, le préposé au stationnement, le réparateur, le "client" ?

Un moment d'attention suffit. Lorsque vous regardez ou écoutez cette personne, un calme éveillé se produit -  de deux ou trois secondes, peut-être d'une durée plus longue. Cela suffit pour qu'émerge quelque chose de plus réel que les rôles habituels auxquels nous nous identifions. Tous les rôles font partie de la conscience conditionnée qu'est le mental humain. Ce qui se révèle par le geste attentif, c'est l'inconditionné - votre nature essentielle, derrière votre nom et votre forme. Vous n'êtes plus en train de jouer un scénario ; vous devenez réel. Lorsque cette dimension monte au fond de vous, elle l'attire aussi chez l'autre.

En définitive, il n'y a bien entendu personne d'autre ; c'est toujours vous-même que vous rencontrez.

 

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FIN DU CHAPITRE 8

SUITE

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1 novembre 2013

Eckhart TOLLE, l'ART DU CALME INTÉRIEUR (9/10)

 

 Mise en garde : la lecture de ce type d'ouvrage (peut-être mal traduit, peut-être mal compris) ne peut remplacer l'enseignement d'un maître authentique : une pratique de la méditation mal assimilée peut, dans certains cas, s'avérer néfaste.

 

 Ces écrits, qui ne sont pas une initiation à la méditation, s'adressent plutôt à des personnes ayant déjà fait connaissance, au moins superficiellement, avec le mental, cet inlassable phonographe trop souvent dispensateur de pensées indésirables.

 

 

 

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Suite du chapitre 8

 

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La vie est éternelle.

 

 

Chapitre 9

 

La mort et l'éternel

 

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101 ◄ ►

En marchant dans une forêt qui n'a été ni domestiquée ni dérangée par l'homme, non seulement vous verrez une vie abondante tout autour de vous, mais vous rencontrerez aussi, à chaque pas, des arbres tombés, des troncs et des feuilles en train de pourrir et de la matière décomposée. Partout où vous regarderez, vous trouverez aussi bien la vie que la mort.

En y regardant de plus près, toutefois, vous découvrirez que le tronc et les feuilles en décomposition non seulement donnent naissance à une nouvelle vie, mais sont eux-mêmes pleins de vie puisque des micro-organismes y travaillent, des molécules se réorganisent. La mort ne se trouve donc nulle part, il n'y a que la métamorphose des formes de vie. Quelle leçon pouvez-vous en tirer ?

La mort n'est pas le contraire de la vie. La vie n'a pas de contraire. Le contraire de la mort est la naissance. La vie est éternelle.

 

102 ◄ ►

De tout temps, les sages et les poètes ont reconnu le caractère onirique de l'existence humaine - en apparence et si réelle, mais en fait si fugace qu'elle pourrait se dissoudre à tout moment.

A l'instant de la mort, en effet, l'histoire de votre vie peut apparaître comme un rêve tirant à sa fin. Mais même un rêve doit avoir une essence réelle. Il doit se concrétiser dans une conscience ; autrement, il ne serait pas.

Cette conscience est-elle crée par le corps ou crée t'elle le rêve du corps ou de quelqu'un?

Pourquoi la plupart de ceux qui ont survécu à la mort ne craignent-ils plus la mort ? Réfléchissez à cela.

 

103 ◄ ►

Vous savez, bien sûr, que vous allez mourir, mais cela demeure un simple concept mental jusqu'à votre première rencontre "personnelle" avec la mort : une grave maladie ou un accident qui vous arrive ou afflige un proche, ou le décès d'un être aimé. La mort entre alors dans votre vie en tant que conscience de votre propre mortalité.

La plupart des gens s'en détournent par peur, mais si vous ne bronchez pas et affrontez la fugacité de votre corps qui pourrait se dissoudre à tout moment, vous parvenez à un certain degré de désidentification, même léger, de votre forme physique et psychologique, le "moi". Lorsque vous voyez et acceptez la nature transitoire de toutes formes de vie, un étrange sentiment de paix s'installe en vous.

En affrontant la mort, votre conscience se libère dans une certaine mesure de l'identification à la forme. C'est pourquoi, dans les traditions bouddhistes, les moines visitent régulièrement la morgue pour méditer parmi les dépouilles.

La culture occidentale entretient un déni généralisé de la mort. Même les gens âgés tentent de ne pas en parler ni d'y penser, et l'on cache les cadavres. Une culture qui nie la mort finit par devenir superficielle, préoccupée uniquement par la forme extérieure des choses. Lorsqu'on nie la mort, la vie perd de sa profondeur. La possibilité de savoir qui nous sommes par-delà le nom et la forme, soit d'accéder à la dimension du transcendant, disparaît de notre vie, puisque la mort est la porte d'entrée de cette dimension.

 

104 ◄ ►

Les gens ont tendance à vivre une fin avec un malaise, car toute fin est une petite mort. C'est pourquoi, dans bien des langues,  l'expression employée lorsqu'on se quitte signifie "au revoir".

Chaque fois qu'une expérience tire à sa fin - une réunion d'amis, un congé, le départ des enfants -, on vit une petite mort. Une "forme" que cette expérience a fait apparaître dans votre conscience, se dissout, et cela laisse un sentiment de vide que la plupart des gens s'efforcent de ne pas ressentir, de ne pas affronter.

Si vous apprenez à accepter et même à accueillir la fin dans votre vie, vous découvrirez peut-être que le sentiment de vide, qui paraissait inconfortable au début, prend une ampleur profondément paisible.

En apprenant ainsi à mourir au quotidien, vous vous ouvrez à la vie.

 

105 ◄ ►

La plupart des gens ont l'impression que leur identité, leur sentiment de soi, est une chose extrêmement précieuse qu'il ne faut pas perdre. C'est la raison pour laquelle ils ont si peur de la mort.

Il semble inimaginable et effrayant que "je" puisse cesser d'exister. Mais vous confondez ce précieux "je" avec votre nom, votre forme et l'histoire qui y est associée. Ce "je" n'est qu'une création temporaire dans le champ de la conscience.

Tant que votre connaissance se résume à cette identité formelle, vous n'êtes pas conscient du fait que ce caractère précieux est votre propre essence, votre sentiment le plus intime du "Je Suis", qui est la conscience même. C'est l'éternel en vous - et la seule chose que vous ne pouvez perdre.

 

106 ◄ ►

Chaque fois qu'une perte profonde survient dans votre vie - celle de vos biens, de votre maison, d'une relation intime ; ou celle de votre réputation, de votre travail ou de vos capacités physiques, -, quelque chose meurt en vous. Vous vous sentez diminué dans votre sentiment d'identité. Vous pouvez également ressentir une certaine désorientation : "Sans cela ... qui suis-je ?"

Lorsqu'une forme que vous aviez inconsciemment identifiée à une partie de vous-même vous quitte ou se dissout, ce peut être extrêmement pénible. Elle laisse un trou, pour ainsi dire, dans le tissu de votre existence.

Dans ce cas, ne niez pas et n'ignorez pas votre douleur ni votre tristesse. Acceptez leur présence. Méfiez-vous de la tendance de votre mental à élaborer autour de cette perte une histoire dans laquelle vous vous donnez le rôle de victime. La peur, la colère, le ressentiment ou l'apitoiement sur soi sont les émotions qui accompagnent ce rôle. Puis, prenez conscience de ce que cachent ces émotions et cette construction du mental : ce trou, cet espace vide. Pouvez-vous affronter et accepter cet étrange sentiment de vide ? Le cas échéant, vous découvrirez peut-être que cet espace n'est pas si terrifiant. Vous aurez peut-être la surprise de constater qu'une paix en émane.

Chaque fois que la mort survient, qu'une forme de vie se dissout, Dieu, l'informe et le non-manifesté, rayonne par l'ouverture laissée par la forme en dissolution. Voilà pourquoi la mort est ce qu'il y a de plus sacré dans la vie. Voilà pourquoi la paix de Dieu peut vous parvenir par la contemplation et l'acceptation de la mort.

 

107 ◄ ►

Comme chaque expérience humaine est éphémère, comme nos vies sont fugaces ! Y-a-t-il quelque chose qui ne soit pas sujet à la naissance t à la mort, quelque chose d'éternel ?

Réfléchissez : s'il n'y avait qu'une seule couleur, disons le bleu, et que le monde entier, avec tout ce qu'il comprend, était bleu, il n'y aurait pas de bleu. Pour que l'on puisse reconnaître le bleu, il doit y avoir quelque chose qui ne l'est pas ; autrement, il ne "ressortirait pas", il n'existerait pas.

De même, ne faut-il pas quelque chose qui n'est ni fugace ni transitoire pour que soit reconnue la fugacité de toutes choses ? Autrement dit, si tout était transitoire, y compris vous-même, le sauriez-vous ? Puisque vous avez conscience de la nature éphémère de toutes les formes, y compris la vôtre, et que vous pouvez l'observer, n'est-ce pas un signe que quelque chose en vous n'est pas sujet à la décomposition ?

A vingt ans, vous avez conscience de la force et de la vigueur de votre corps ; soixante ans plus tard, vous avez conscience de sa vieillesse et de sa faiblesse. Votre pensée a peut-être changé, elle aussi, depuis vos vingt ans, mais la conscience de la jeunesse ou de la vieillesse du corps, ou du changement de votre pensée n'a subi, elle, aucune modification. Cette conscience, c'est l'éternel en vous - la conscience même. C'est la Vie Une et sans forme. Pouvez-vous la perdre ? Non, car C'est ce que vous êtes.

Juste avant de mourir, certaines personnes deviennent profondément paisibles et presque lumineuses, comme si quelque chose luisait à travers la forme en dissolution.

Il arrive parfois que des gens très malades ou vieux deviennent en quelque sorte presque transparents au cours des ultimes semaines, mois ou même années de leur vie. Lorsqu'ils vous regardent, vous voyez une lueur dans leurs yeux. La souffrance psychologique a disparu. Comme ils ont lâché prise, la personne, ce "moi" égoïque construit par le mental, s'est déjà dissoute. Ils sont "morts avant de mourir" et ont trouvé une paix intérieure profonde, soit la conscience de leur part immortelle.

 

108 ◄ ►

Pour chaque accident et désastre, il existe une dimension de rédemption potentielle dont nous ne sommes habituellement pas conscients.

L'immense choc de la mort imminente et tout à fait inattendue peut subitement sortir  votre conscience de l'identification à la forme. Aux derniers instants avant la mort physique, et au moment de celle-ci, vous avez l'impression d'être une conscience libérée de la forme. Soudain, plus de peur, seulement la paix et la certitude que "tout va bien" et que la mort n'est que la dissolution d'une forme. La mort est alors perçue, en fin de compte, comme une illusion - tout comme la forme à laquelle vous vous étiez identifié.

 

109 ◄ ►

La mort n'est pas une anomalie ni l'évènement le plus terrible de tous, comme la culture moderne voudrait nous le faire croire, mais la chose la plus naturelle du monde, inséparable de son autre polarité, la naissance, tout aussi naturelle. Rappelez-vous de cela lorsque vous accompagnerez un mourant.

C'est un grand privilège et un geste sacré que d'assister à la mort de quelqu'un, en tant que témoin et compagnon.

Lorsque vous accompagnez un mourant, ne niez aucun aspect de cette expérience. Ne niez pas ce qui est en train de se passer, ni vos sentiments. Reconnaître que vous ne pouvez rien faire peut vous donner un sentiment de désespoir, de tristesse ou de colère. Acceptez ce que vous ressentez. Puis, faites un pas de plus : acceptez votre impuissance, acceptez-la complètement. Vous ne dominez pas la situation. Abandonnez-vous à chaque aspect de cette expérience, à vos sentiments, de même qu'à toute la douleur ou l'inconfort du mourant. Votre conscience en lâcher-prise et le calme qui l'accompagne aideront grandement le mourant et faciliteront sa transition. S'il convient de prononcer quelques paroles, elles jailliront de votre calme intérieur, mais seront en somme secondaires.

Avec le calme vient la bénédiction : la paix.

 

 

 

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FIN DU CHAPITRE 9

SUITE & FIN

 

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1 novembre 2013

Eckhart TOLLE, L'ART DU CALME INTÉRIEUR (10/10) FIN

 

 Mise en garde : la lecture de ce type d'ouvrage (peut-être mal traduit, peut-être mal compris) ne peut remplacer l'enseignement d'un maître authentique : une pratique de la méditation mal assimilée peut, dans certains cas, s'avérer néfaste.

 

 Ces écrits, qui ne sont pas une initiation à la méditation, s'adressent plutôt à des personnes ayant déjà fait connaissance, au moins superficiellement, avec le mental, cet inlassable phonographe trop souvent dispensateur de pensées indésirables.

 

 

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Suite du chapitre 9

 

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La souffrance est nécessaire

jusqu'à ce que vous preniez conscience

de son inutilité.

 

 

Chapitre 10

 

La souffrance et sa disparition

 

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110 ◄ ►

Tout est en interrelation : les Bouddhistes l'ont toujours su et les physiciens le confirment à présent. Aucun évènement n'est isolé, sinon en apparence. Plus nous le jugeons et l'étiquetons, plus nous l'isolons. La globalité de la vie devient fragmentée par notre pensée. Mais c'est la totalité de la vie qui a suscité cet évènement, partie intégrante de la trame d'interrelation qu'est le cosmos.

En d'autres termes, tout ce qui est ne pourrait être autrement.

Dans la plupart des cas, nous n'avons pas la moindre idée du rôle qu'un évènement apparemment insignifiant peut jouer au sein de la totalité du cosmos, mais la reconnaissance de son inévitabilité dans l'immensité de l'ensemble peut vous amener à accepter intérieurement ce qui est, et ainsi, vous aligner sur l'entièreté de la vie.

La vraie liberté et la disparition de la souffrance consistent à vivre comme si vous aviez choisi tout ce que vous ressentez ou vivez en ce moment.

Cet alignement intérieur sur le Présent, c'est la disparition de la souffrance.

 

111 ◄ ►

La souffrance est-elle nécessaire ?  Oui et non.

Si vous n'aviez pas souffert comme vous l'avez fait, vous n'auriez ni profondeur humaine, ni humilité, ni compassion. Vous ne seriez pas en train de lire ceci, maintenant. La souffrance casse la coquille de l'ego, et vient un moment où celui-ci a rempli son but.

La souffrance est nécessaire jusqu'à ce que vous preniez conscience de son inutilité.

 

112 ◄ ►

Le malheur a besoin d'un "moi" construit par le mental, avec une histoire, une identité conceptuelle. Il a besoin de temps - le passé et le futur. Lorsque vous retirez le temps de votre malheur, que reste-t-il ?

Cet instant tel qu'il est.

Ce peut être un sentiment de lourdeur, d'agitation, de contraction, de colère, ou même de nausée. Ce n'est ni le malheur ni un problème personnel. Ce n'est qu'une pression ou une énergie intense ressentie quelque part dans votre corps. Lorsque vous y portez attention, ce sentiment ne devient pas une pensée qui active le "moi" malheureux.

Voyez ce qui se produit lorsque vous vous contentez de laisser monter un sentiment.

 

113 ◄ ►

Beaucoup de souffrance et de malheur surviennent lorsque vous tenez pour vraie chaque pensée qui vous vient en tête. Ce ne sont pas les situations qui vous rendent malheureux. Elles peuvent vous causer de la douleur physique, mais sans plus. Ce sont vos pensées qui vous rendent malheureux, dont vos interprétations, les histoires que vous vous racontez.

"Les pensées que j'ai à présent me rendent malheureux." Cette seule prise de conscience rompt votre identification inconsciente à ces pensées.

"Quelle journée de malheur !"

"Il n'a même pas eu la politesse de retourner mon appel !"

"Elle m'a laissé tomber !"

 

Ce sont là de petites histoires que nous nous racontons à nous et aux autres, souvent sous forme de plaintes. Elles sont inconsciemment destinées à augmenter notre sentiment de soi toujours déficient, en nous donnant "raison" et en donnant "tort " à quelqu'un. Avoir raison nous place dans une situation de supériorité imaginaire et, ainsi, renforce notre faux sentiment de soi, l'ego. Cela crée aussi une sorte d'ennemi : oui, l'ego a besoin d'ennemis pour définir ses frontières, et même la météo peut jouer ce rôle.

L'habitude du jugement mental et la contraction émotionnelle vous mettent en relation personnalisée, réactionnelle, avec les gens et les évènements de votre vie. Ce sont là des formes de souffrance que vous vous créez, mais qui ne sont pas reconnues comme telles, car l'ego s'en satisfait, se développant par la réactivité et le conflit.

Comme la vie serait simple sans ces histoires !

"Il pleut."

"Il n'a pas appelé."

"J'étais là. Elle, non."

 

Lorsque vous souffrez, lorsque vous êtes malheureux, restez complètement avec ce qui est, au Présent. Le malheur ou les problèmes ne peuvent survivre dans le Présent.

 

114 ◄ ►

La souffrance est déclenchée lorsque vous apposez mentalement à une situation l'étiquette d'indésirable ou de mauvaise. Vous avez du ressentiment face à une situation, et ce ressentiment la personnalise et amène un "moi" réactif.

On a l'habitude de nommer et cataloguer, mais on peut rompre avec cette manie. Commencez une pratique de "non-étiquetage" par de petites choses. Si vous ratez l'avion, cassez une tasse ou glissez dans la boue, pouvez-vous vous retenir d'appliquer à cette expérience l'étiquette de "mauvaise" ou de " pénible" ? Pouvez-vous immédiatement accepter l'instant tel qu'il est ?

Le fait de donner à une chose l'étiquette de "mauvaise" provoque en vous une contraction émotionnelle. Lorsque vous la laissez être, sans la qualifier, un pouvoir énorme est soudain mis à votre disposition.

La contraction vous sépare de ce pouvoir, du pouvoir de la Vie même.

Ils ont mangé du fruit de l'arbre de la connaissance du bien et du mal.

Dépassez le bien et le mal en vous empêchant de donner à quoi que ce soit l'étiquette mentale de "bon" ou de "mauvais". Lorsque vous dépassez l'habitude d'étiqueter, la force de l'univers passe par vous. Lorsque vous êtes en relation non réactive avec des expériences, ce que vous auriez appelé "mauvais" reçoit un redressement rapide, sinon immédiat, par la force de la Vie même.

Observez ce qui a lieu lorsque vous n'utilisez pas l'étiquette de "mauvaise" et que vous choisissez plutôt une acceptation intérieure, un "oui" intérieur, et laissez cette chose être telle qu'elle est.

 

115 ◄ ►

Quelle que soit votre situation dans la vie, comment vous sentiriez-vous si vous l'acceptiez telle quelle - dès maintenant?

 

116 ◄ ►

Bien des formes de souffrance, subtiles et moins subtiles, sont si "normales" qu'on ne les reconnaît pas habituellement comme étant de la souffrance. Elles peuvent même donner l'impression d'être satisfaisantes pour l'ego - l'irritation, l'impatience, la colère, un ennui avec quelque chose ou quelqu'un, le ressentiment, le fait de se plaindre.

Vous pouvez apprendre à reconnaître toutes ces formes de souffrance à mesure qu'elles se présentent, et savoir : en ce moment, je suis en train de me faire souffrir.

Si vous avez l'habitude de vous faire souffrir, vous êtes probablement à faire souffrir les autres aussi. Ces schémas mentaux inconscients ont tendance à disparaître lorsqu'on les rend conscients, lorsque l'on en prend conscience dès qu'ils surviennent.

Vous ne pouvez à la fois être conscient et vous faire souffrir.

 

117 ◄ ►

Voici le miracle : derrière chaque condition, personne ou situation apparemment "mauvaise" se cache un bienfait profond. Ce dernier se révèle à vous - en vous et à l'extérieur - par l'acceptation de ce qui est.

"Ne t'oppose pas au mal" est l'une des plus grandes vérités de l'humanité.

 

Dialogue :

- Accepte ce qui est.

- Je ne peux vraiment pas. Je suis agité et en colère à ce sujet.

- Alors, accepte ces sentiments.

- Accepter d'être impatient et en colère ? De ne pas pouvoir accepter ?

- Oui. Mets de l'acceptation dans ta non-acceptation. Mets du lâcher-prise dans ta rigidité. Puis, vois ce qui se produit.

 

La douleur physique chronique est l'une des maîtres les plus sévères que vous puissiez avoir. Son enseignement se résume à ceci : "Inutile de résister."

Rien n'est plus normal que de s'opposer à la souffrance. Mais si vous pouvez laisser tomber cette opposition, et plutôt permettre à la douleur d'exister, vous remarquerez peut-être une subtile séparation intérieure par rapport à la douleur, un espace entre vous et elle, pour ainsi dire. Cela signifie une souffrance consciente, volontaire. Lorsque vous souffrez consciemment, la douleur physique peut rapidement consumer l'ego en vous, puisque ce dernier est surtout fait de résistances. Il en va de même pour l'incapacité physique extrême.

Lorsque vous "offrez votre souffrance à Dieu", c'est une autre façon d'exprimer la même chose.

 

118 ◄ ►

Il n'est pas nécessaire d'être chrétien pour comprendre la vérité universelle profonde que renferme sous forme symbolique l'image de la croix.

La croix est un instrument de torture. Elle représente la souffrance, la contrainte et l'impuissance extrêmes pour un humain. Soudain, cet humain lâche prise, souffre volontairement, consciemment comme l'expriment ces paroles "Que ta volonté soit faite et non la mienne." A cet instant, la croix, instrument de torture, montre sa face cachée : c'est aussi un symbole sacré, celui du divin.

Ce qui paraît nier à la vie toute dimension transcendantale devient, par le lâcher-prise, une entrée dans cette dimension.

 

 

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 FIN DU DERNIER CHAPITRE (10/10) ET DE L'OUVRAGE

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Eckhat Tolle a pour seul but l'épanouissement de la conscience humaine.

 

 

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SUITE : Eckhart Tolle, "Mettre en pratique le pouvoir du moment présent"

 

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