Mes cafés ! (1208)
Toulouse, place du Capitole
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La complainte s’adresse plutôt à l’espace intérieur des cafés, dans la litanie des commandes, la vapeur et le cri du percolateur.
Mes cafés !
Qu’êtes-vous devenus mes cafés toulousains,
En moi toujours vivants - aujourd’hui si lointains ;
Voyage au vent de soi où germe le mystère,
Singulier d’un commun au bonheur éphémère ;
Temps perdu si précieux sans lequel on n’est rien,
Étrangeté de l’heure où naît un lendemain
À la promesse folle, espace sans limite
Et pourtant exigu où le temps va si vite !
Carrefour du possible où des projets nouveaux,
Des mondes jamais vus naissent à chaque mot ;
Où le discours s’envole au gré d’une parole
Au ton inusité qui veut jouer son rôle,
Où l’idée inspirée qui court sur le papier
Aux plus grands du passé n’a rien à envier !
Et puis prendre congé des amis disparates
Qu’on ne reverra pas pour rentrer à la hâte,
Car on s’est attardé, savourant à son aise
Un présent merveilleux où la pensée s’apaise.
Demain après-demain se fondre encore au rite,
Retrouver cet ailleurs si loin de son chez-soi
Et si proche pourtant : - Vaste cocon de soie,
Seras-tu bien le même après la pandémie ?
06-07/2020