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La Chanson Grise

23 août 2020

Nikolaï Vassilievitch Gogol, LE JOURNAL D’UN FOU

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   Nouvel ouvrage en lecture libre de droits et gratuite (texte intégral)

 

Nikolaï Vassilievitch Gogol

 

LE JOURNAL D’UN FOU

(1835)

 

 

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BIBLIOTHÈQUE

Ouvrages gratuits et libres de droits

(Un livre papier, c'est tellement mieux)

 

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23 août 2020

Marée cosmique (1023, Monde Neuf)

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                                                                       JC Barthel, Marée cosmique

 

 

 

Marée cosmique

 

                 Vague de puissance incréée, imminence brutale de si long temps établie, au creusement des grèves épuiseras-tu un jour ta fougue sans repos ?

Et toi, infime peau ridée d’un si vaste élément, que ne retournes-tu paisible au creux de l’insondable ventre qui un jour t’enfanta ?

Un espace incertain prend naissance sous tes coups rageurs, où le pas des titans, qui grondait aux lointains effarés, n’est plus que gazouillis de nichées dispersées.

 

Quelle force uniforme, quelle pensée de conviction opposeront un jour leur unité à tes humeurs changeantes ?

Est-il d’une vie sans fruit aux ruines des compulsions de conquête, cet état de souffrance à l’horizon rétréci ?

Tant rêvées de l’humaine utopie, ces idées sans panache d’une paix sans combat, d’un amour sans victoire, et d’un bonheur de vivre à la mort acceptée ne verront pas le jour.

 

Pourtant, à bâtir sur tant de ruines, une conciliation doit naître : jailli du Creuset des étoiles, un éclair de lumière éblouit le soleil !

Sous ce jour impartial, la pensée unique est au partage, et sous le ministère absolu qui requiert suffrage, un accord chancelle, grandit, puis se fait jour.

 

Et, sous l’ultime grondement du pas des titans qui se retirent,

La marée cosmique, rêve jamais rêvé,

Laisse un nouveau présage à d’invisibles grèves.

 

 

 

JCP 06/2019 – 07/2020 – 08/2020

21 août 2020

Rudyard Kipling, Le Livre de la Jungle

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Nouvel ouvrage en lecture libre :

 

Rudyard Kipling

Le Livre de la Jungle

 

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BIBLIOTHÈQUE

Ouvrages gratuits et libres de droits

(Un livre papier, c'est tellement mieux)

19 août 2020

Huit couleurs (Quatrains, 1246)

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Huit couleurs

ou : Après l'incendie

 

Évanoui le blanc, le bleu qui se répand

Étincelle de jaune, et le rouge hurlant

Qui dévore le vert laissera place au gris -

Mais toujours l’argent luit dans l’immensité noire.

 

 

JCP 08/2020

18 août 2020

Heureuse destinée (Quatrains, 1237)

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Heureuse destinée

 

Ignorant du destin que l’homme lui réserve,

Par la main approchée le papier blanc frémit.

Mais le crayon paraît : plutôt qu’allume-feu

Le voici convié à la fête des mots !

 

 

JCP 08/2020

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17 août 2020

Point de vue (Quatrains, 1243)

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                                                                                                   Atrichum, image : X.

 

 

 

Point de vue

 

Plus haute que le ciel, la canopée des mousses

Qui oscillait au vent d’un nuage crevé

Portait pour une armée la boisson de campagne,

Trésor inestimable aux yeux du moucheron.

 

 

 

JCP 08/2020

16 août 2020

Une aventure spatiale

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Neptune

 

 

 

Une aventure spatiale

 

Le rayon du soleil qui se glisse en silence

Aux confins d’Uranus avance avec prudence.

D’une heure à l’autre il sent ses forces s'affaiblir -

Heureux de découvrir, il a peur de mourir.

 

Ce dilemme pourtant le mène vers Neptune,

Il s’y grise de bleu et des quatorze lunes ;

Et c’est à bout de souffle et piqué de néant

Que le soleil reprend son rayon dissident.

 

 

JCP 08/2020

13 août 2020

Parmi la foule (1098)

Panorama sans titre1 oo500ocopie copie                                                                                                                                           Place St Georges

 

Parmi la foule

 

Sur cette mer sans rage où la vague s’étale,

Court un murmure doux venu creuser son gîte

À l’oreille assourdie où les échos se mêlent,

Et la vie se joue là sans mener de combat.

 

Un îlot de silence émerge sur la place,

L’homme assis à la table a bu son dernier rêve,

Et sur sa lèvre en paix vient de naître un sourire

Disant qu’au sein du bruit peut naître la quiétude.

 

 

 

JCP Dimanche 15/12/2019,  foule du marché de Noël, place du Capitole, au Florida.

10 août 2020

Chaton (1234)

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Cachou, 3 mois

 

 

Chaton

 

La patte avant se bat avec la patte arrière,

Et la queue s’est rendue sous les coups furibonds

De la dent acérée. Un moment de répit

Couronne la victoire, et les rideaux grimpés

En cascade de glace essuient de grands assauts ;

La mouche qui passait vient d’achever son vol

Sous la patte griffue, et le papier froissé

Visite sans repos des lieux inespérés !

Tel verre mal placé, tel bibelot de prix

Finissent leur carrière au bond mal assuré…

 

Tant d’étapes de gloire à la vie de chaton

Propres à un futur où il faudra se battre ;

Et le pardon s’accorde à voir tant d’innocence.

 

 

JCP 08/2020

9 août 2020

Citation : Johannes Kepler

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Tycho Brahe, qui perdit une part de son nez en duel, et Kepler (image Arte).

 

 

Johannes Kepler

"Celui qui ne doute pas ne peut être certain de rien."

 

5 août 2020

Anniversaire (Quatrains, 1231)

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Anniversaire 

 

Le soleil tire à l’arc ses rayons de lumière,

Dont il pique un à un les cratères lunaires ;

Et se voyant parée, la lune qui sourit

Sait qu’il n’oublie jamais ses milliards de bougies.

 

 

JCP 08/2020

4 août 2020

L’enfant de la montagne (1230)

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L’enfant de la montagne 

 

On ne sait qui avait accroché la montagne

Au ciel la tête en bas, offrant tous ses sommets

Au toucher de la main, et d’un curieux prodige

Les neiges les glaciers, les arbres les torrents

Demeuraient suspendus, immobiles dans l’air.

 

Paysage figé où l’œil comme la main

Séjournaient à loisir, tout se réunissant

À portée de la vue ou dans le creux des mains

Par la seule pensée du promeneur ravi -

De contempler enfin sans avoir à gravir.

 

Je demeurai longtemps, caressant les sommets,

Brassant la neige fraîche échappant à mes mains,

Ayant de vastes lacs comme plafonds liquides,

Et voyant l’eau de source envolée jusqu’au ciel.

 

Parut alors l’enfant vêtu de peaux de bêtes,

Un grand chien noir à ses côtés, et le suivant

L’interminable flot du troupeau de moutons

Dont il avait la garde. - Comment faire dit-il

Pour nourrir mes moutons ? La montagne à l’envers

A pris leur pâturage, et l’herbe de vos champs

Ne vaut rien à leur lait, comme à cet agneau-ci

Qui ne grandira plus. Rendez-leur l’herbe verte !

 

Enlacé tendrement entre ses bras tremblants,

L’enfant qui s’avançait portait un agneau mort.

Et, touché par ses pleurs, je dus briser mon rêve.

 

JCP 07-08/2020

29 juillet 2020

Place de la Bourse (1064)

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                                                                                Image : X

 

Place de la Bourse

                                                                     À Michel Houellebecq

 

La haute cheminée vient de couler son ombre

Sur le balcon fleuri, et ne subsiste plus

Qu’un éclair étoilé luttant dans la pénombre.

Ô temps sois mon ami, libère ton reclus !

 

Atlantide à l’amarre en l’océan de pierre,

Une île existe là, que la foule célèbre

Aux saveurs dégustées d’un heureux temps perdu,

Succulentes lenteurs de longtemps attendues.

Et l’hôte de mon corps, où viennent de s’éteindre

Parole et mouvement, y savoure la paix.

 

Mais, gâcheur sans pareil, le temps qui reparaît

Pousse la cheminée, qui couvre de son ombre

La fenêtre et le toit - et me pousse à rentrer.

 

Ô fondre dès demain temps neuf et temps passé,

Retrouver les saveurs de l’île au bord du temps

Que la cheminée fige et puis qu’elle reprend !

 

 

JCP 09/2019 - 07/2020. Fin d’après-midi à « L’Alimentation », place de la Bourse à Toulouse. Regrets de n’y pouvoir retourner en 2020.

 

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Comme de nombreux lieux de Toulouse, la place de la Bourse jouit aujourd'hui d'un important regain d'activité. (Ce qui n'est pas du goût de tous les résidents, privés de calme nocturne les fins de semaine...) Image 2019.

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  Image : X,

26 juillet 2020

Insomnie (Quatrains, 1222)

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Insomnie

                    

Il range un à un ses rayons dans sa boîte

Et ferme ses grands yeux, mais ne peut s’endormir :

Il dort tant de lumière au creux de sa paupière,

Que jamais le soleil ne connaît le sommeil.

 

 

JCP 07/2020

20 juillet 2020

La plume et le poète (1219)

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La plume et le poète

                    

Le papier silencieux qui assourdit le dire

A frappé ses écrits, et le mal qui empire

Assombrit le poète. Les anciennes clameurs

N’emplissent plus son âme, et son génie se meurt.

 

Les mots fleuris les mots guerriers se sont enfuis,

Et sa plume asséchée a retrouvé l’ennui

Des journées sans écrits. Elle pense à la joie

Qu’elle connut naguère, au vol des grandes oies.

 

Et la plume soudain se lance et écrit seule,

En longues larmes d’encre elle écrit son chagrin,

Comment du grand oiseau elle tomba de l’aile,

Pour finir tristement à griffonner quatrains.

 

Éveillé par le cri de la plume au papier,

Le poète copia le poème tout fait

Et l’offrit plein d’espoir à celle qu’il aimait,

Qui en fut tant émue qu’ils furent se marier.

 

 

JCP 07/2020

15 juillet 2020

Porte de sortie (1216)

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Porte de sortie

 

Ingénieux accessoire, il avait avec lui

Une porte de poche et l’empruntait parfois,

Saluant et quittant toute part de sa vie

Qui pouvait lui déplaire, et il disparaissait.

 

Ayant su le prodige et pleine de courroux,

Voulant lui faire voir que toute vie s’achève

À son propre vouloir, la faux déjà levée,

La Mort vint le trouver - mais il était sorti.

 

 

JCP 07/2020

13 juillet 2020

Navire abandonné (1214)

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Navire abandonné

 

 

Elle sent le goudron la barque sur le sable,

Et sa coque trouée laisse passer les herbes.

Mais l’eau n’y entre pas si l’on ferme les yeux,

Et c’est dans un ciel bleu tout hérissé de rames

Que l’ombre des pirates et du pavillon noir

Se mêle aux cris d’enfants d’un heureux autrefois*.

 

 

* Sans tablette ni smartphone les pirates existent.

 

JCP 07/2020

10 juillet 2020

Fuir (Quatrains, 1068)

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Fuir

 

C’est au troisième jour de sa nouvelle vie

Qu’il sut qu’il n’est d’enfer qu’on ne porte avec soi,

Et qu’il demeure en nous en quelque lieu qui soit :

Qui court au bout du monde emporte ses folies.

 

 

 

JCP, un 22 Septembre

8 juillet 2020

Citation : Achille Talon

Foin pour un temps des Proust et des Schopenhauer, des Giono comme des Baudelaire, la tirade talonesque de GREG vaut bien son pesant d'arachides, et la chute de celle-ci est à inscrire au patrimoine de la BD !

 

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GREG, Ach!lle Talon et le quadrumane optimiste, page 10, éditions DARGAUD

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7 juillet 2020

Peinture vivante (1210)

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Peinture vivante

 

                                                   À Jules Supervielle

 

Il n’y avait personne en la cuisine vide.

Seul un peu de fumée s’élevait du fourneau,

Et de riches senteurs trahissaient une soupe,

Cuisant à petit feu dans la marmite brune.

 

On ressentait pourtant une présence proche,

Vibration impatiente au-dessus de la table,

Où le couvert dressé attendait les convives.

Mais il ne paraissait toujours rien ni personne.

 

Soudain contre le mur, sur la toile noircie

Accrochée à un clou, quelque chose a bougé :

Le couple qui priait a laissé l’angélus,

Et fixe la marmite, assis au bord du cadre.

 

 

JCP 07/07/2020

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