Bois flotté (0234)
Ce sonnet, qui s'est vu attribuer le troisième prix du concours de poésie 2021 "POETIKA" (13 pays participants), valait peut-être une brève remontée en "tête de gondole".
Ceci malgré qu'une certaine modestie s'y oppose - modestie insuffisante pour s'y opposer vraiment... tout arrangeur de mots cherche à être lu.
Par égard envers les mots, l'image d'illustration de la première édition n'a pas été jointe.
http://www.poetika17.com/listelaureats.html
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Bois flotté
Aux sables en repos que la marée délaisse,
Vient mourir sur la grève une pièce de bois,
Venue peut-être là de la nef d’un grand roi,
Comme d’un frêle esquif accablé de vieillesse.
- Que tu sois d’un vaisseau de tant et tant de pièces
Ou du pauvre canot d’un vieux pêcheur d’anchois,
Que la poudre ou l’écueil aient eu raison de toi,
Qui saura les émois de ta prime jeunesse ?
Déjà le flot grondeur, sous les vents revenus,
Ramenait la marée aux grands espaces nus,
Lorsqu’une faible voix déclarait en substance :
- Sachez que je ne fus coque d’aucun vaisseau,
Mais qu’à ces reliquats jadis pendaient des os,
Dit le morceau de bois, - ainsi, je fus potence.
JCP Août 2010, revu et corrigé Décembre 2019
JCP, Novembre 2015, pour Les Impromptus Littéraires :
http://impromptuslitteraires.blogspot.fr/2015/10/jcp-une-photographie.html
Ce poème a été inspiré par la côte sauvage d'Oléron.
Construire un shoggi
Construire un shoggi démontable
pour la méditation en voyage, dans la nature, au jardin,
au dojo, ou simplement chez soi
Mises à jour : 17/12/18, 15/2/19, 18/09/19, 20/11/19, 30/01/20, 24/03/20, 19/06/2020, 17/08/2020, 28/01/2021, 01/02/2021, 17/02/2021
AVERTISSEMENT : Un des plus fréquentés de ce blog, cet article n'est pas la manifestation d'orgueil d'un bricoleur se prenant pour un quelconque génie.
La réalisation décrite ici est issue d’un cahier des charges répondant à un besoin réel, établi au sein d’une communauté de méditants expérimentés : 8 exemplaires de ce tabouret de méditation sont en effet utilisés au quotidien et avec satisfaction par des membres de « Sud Toulouse Zen » depuis 2018.
Les critères ayant présidé à la conception ont été : technicité (réponse au seul besoin et au plus près), confort, légèreté, rigidité, simplicité, démontabilité. Peu privilégié, le prix de revient s'est en outre révélé modeste. L'esthétique n'a pas été prise en compte.
Le shoggi est le tabouret de méditation utilisé en remplacement du coussin traditionnel, le zafu, lorsque le méditant ne peut l'utiliser pour des raisons personnelles (douleurs articulaires excessives, arthrose, âge, séquelles d'interventions chirurgicales - ou simple préférence) :
MÉDITER TOUT DE SUITE
N'exigeant pas d'initiation et ne provocant pas de douleurs articulaires, le shoggi permet de méditer quasi-immédiatement dans une posture stable.
Ainsi les gens pressés, si nombreux aujourd'hui, peuvent-ils commencer à méditer sans "perte de temps". Et qui sait s'ils ne reconnaîtront pas bientôt que, comme le dit le proverbe patagon "Quien se apura pierde su tiempo" - Qui se presse perd son temps.
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Cependant, les shoggis du commerce rencontrés, souvent à taille unique et généralement trop bas, peuvent provoquer des douleurs articulaires ou des crampes dues aux membres inférieurs trop fortement repliés (selon morpholgie). Fait aggravant, à l'opposé du zafu, ils ne sont aucunement rembourrés, ce qui n'incite guère aux longues séances.
D'où l'intérêt d'en construire un adapté à sa morphologie, tout en y apportant plus de confort. Le cintrage de l'assise ne paraît pas vraiment utile.
Et pourquoi ne pas le construire le plus léger possible et facilement démontable, pour le voyage et la méditation dans la nature (valise, sac à dos).
Pour une personne de poids moyen, on peut oser le contreplaqué de 10 mm., qui s'avère suffisamment rigide et résistant, même sur sol inégal. Les trous et la forme trapézoïdale de l'assise n'ont d'autre objet qu'un poids optimisé, ici 844 grammes. Si l'on a des craintes, passer à 12 mm. comme décrit en second, bien qu'en cas de rupture on ne puisse guère tomber de haut.
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Un peu de géométrie, un soupçon de mécanique (les lois du plan incliné) :
P étant le poids du méditant, les efforts se décomposent en F1 (effort sur l'assise du shoggi) et F2 (effort vers l'avant se transmettant aux genoux). On voit que, si l'angle augmente, l'effort sur les genoux augmente. Un shoggi horizontal (tabouret banal) ne transmettrait aucun effort aux genoux. Un angle d'assise proche de la verticale transmettrait au contraire une grande part du poids du corps sur les genoux.
Or, un léger effort sur les genoux s'avérant indispensable à la bonne stabilité en méditation, un équilibre, en accord avec la morphologie du méditant, est donc à trouver.
Critères à prendre en compte :
- La hauteur : selon la souplesse des membres inférieurs (genoux, chevilles), le volume des mollets et la taille de la personne. Ici 213 mm. hors tout pour une taille de 1m. 75.
- L'angle d'inclinaison de l'assise, qui fait basculer le bassin vers l'avant et cintrer légèrement le dos. De 7 à 10°, ici 7,5°.
Noter que le shoggi démontable permet de remplacer aisément les pieds dans d'autres hauteurs et avec un angle différent, pour arriver à la bonne ergonomie après tâtonnements. (Le contreplaqué est une denrée bon marché).
Image ci-dessous: apparaissant avec l'usage d'un shoggi trop bas, une des sources de douleur, courante et souvent prohibitive, résulte d'un étirement contraint de l'extrêmité du pied dans l'alignement du tibia.
FOURNITURES :
- Contreplaqué 10 mm. (ou 12 mm., le poids sera plus élevé de 200 grammes, voir croquis assemblage plus bas) :
Assise : 160 mm. X 420 mm.
Pied : 160 mm. X 210 mm. Prévoir dès l'achat du prédécoupé (rectangulaire à recouper pour l'inclinaison) plusieurs jeux de pieds pour adaptation à sa propre morphologie.
- Profilé de bois léger raboté plus ou moins carré 22 mm. X 25 mm. ou 23 X27 selon provenance.
- 8 Vis à bois tête fraisée 90° Ø 5 X 30 mm. pour assembler les 4 taquets sur l'assise.
- 2 Boulons à bois tête ronde collet carré M6 X 60 mm.
- 2 Écrous papillon M6.
- 2 Rondelles plates larges Ø 6 mm.
- Plaque caoutchouc mousse haute densité épr. 10 mm. à découper au cutter (ici 2 épaisseurs) ; coller à la colle néoprène. La mousse basse densité s'affaisse rapidement.
- Papier verre
- Colle néoprène.
- Colle à bois (éventuellement, voir texte).
- Lasure, peinture, vernis, finition au choix ou pas de finition.
OUTILLAGE :
Courant : perceuse, foret Ø 5, Ø 6, scie égoïne, cutter, tournevis...
DÉTAIL D'ASSEMBLAGE IMPORTANT :
Assembler chaque pied et ses 2 taquets de 22 X 25 mm Lr. 130 mm avec le boulon à bois écrou papillon bien serré avant de visser les 8 vis à bois (2 par taquet) depuis le haut de l'assise. (Afin de permettre le serrage efficace et sans jeu du pied entre ses deux taquets par la suite).
On peut - ou non - enduire de colle à bois les quatre taquets avant vissage, la tenue n'en sera que meilleure.
SUGGESTION : qui osera la fibre de carbone pour moins de 400 grammes ?...
Shoggi de voyage 844 grammes
Aucune difficulté pour le moindre des bricoleurs (trous d'allègement et assise trapézoïdale en option). Le chanfreinage des deux carrés latéraux permet de ne pas gêner les talons.
Esthétique et finitions n'ont pas été privilégiées (mais on le peut).
***
Construction plus simple avec du CP de 12 mm au lieu de 10 (poids 1.044 grammes)
Pieds et assise vue de dessous
Pieds et assise vue de dessus montrant les 8 vis Ø 5 X30 F/90° de fixation des 4 taquets avant le collage du revêtement mousse.
Croquis rapides pour le shoggi ci-dessus réalisé en contreplaqué de 12 mm. 1 Clic pour récupérer l'image à la taille réelle.
Cotes entre parenthèses données pour une personne de taille moyenne
Plaque de mousse utilisée (vendue dans les grandes surfaces de bricolage)
Fabrication en petite série (10/2018)
Nouvelle série (collection d'automne, 11/2018)
Série de printemps (02/2021)
Juin 2022
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Plus simple de construction et plus "civilisé", un shoggi "de salon" taillé dans un profilé de bois courant (140 mm X 27mm).
Assemblage par 6 vis à tête fraisée et rembourrage identique au précédent. La baguette sur le pourtour retient le tissu élastique (jersey fluide type jambe de pantalon féminin) qui recouvre la plaque de caoutchouc mousse haute densité.
Poids : 1.500 grammes.
DANS LA NATURE
Construire des pieds de shoggi pour méditer dans la nature (ou dans son jardin) nécessitant une surface d'appui au sol plus importante qu'en intérieur (ça s'enfonce, tiens !), on peut élargir les pieds à la base par simple collage, ou collage-chevillage comme ici, d'un profilé de bois léger de 25 mm X 20 mm par exemple. Prévoir aussi ces pieds-là un peu plus hauts pour les mêmes raison d'enfoncement et de sol irrégulier (+2 cm. par exemple).
Prévoir plus large en cas de sol marécageux ou de pratiquant(e) corpulent(e)...ou plus encore si les deux conditions sont réunies !
Détail des pieds.
Shoggi utilisé ici en simple tabouret avec des pieds élevés pour contemplation, lectures édifiantes, affût de photo animalière, pêche (no kill please), chasse au Snark, grattage archéologique, repiquage de salade ou cueillette scientifique de pâquerettes...
PLAIDOYER POUR UN SHOGGI
Il est à noter que le shoggi n'est pas toujours le bienvenu dans certains dojos, les puristes ne jurant que par le zafu. Si la posture sur shoggi peut rivaliser en stabilité avec le zafu, elle présente en effet une moindre ouverture des membres inférieurs (peu notable cependant si on écarte suffisamment les genoux), ce que certains maîtres hindous considèrent comme néfaste, notamment, à la circulation des énergies. Il est bon cependant de considérer l'état physique, comme l'âge et le manque de souplesse de celle ou celui à qui le zafu est impossible : méditer sur shoggi ou ne pas méditer, telle est la question.
La position sur shoggi peut paraître en tout cas préférable à celle d'un lotus approximatif ou, pire, à celle sur chaise.
Certain dojo parisien interdirait même (de nos jours) la pratique sur shoggi - et donc exclurait par là le pratiquant aux prestations physiques réduites par l'âge ou les accidents de la vie, au mépris de sa sincérité : où est, si chère au bouddhisme, la compassion ? - Noyée dans l'oubli de ceux qui souffrent (physiquement) au profit d'une élite jeune et sportive capable d'un lotus flamboyant ?
JCP Février-Décembre 2018, février 2019
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Commencer à méditer :
http://chansongrise.canalblog.com/archives/00_mediter/index.html
Ouvrages d'Eckhart TOLLE :
http://chansongrise.canalblog.com/archives/00_zen___auteurs_divers/index.html
BIBLIOTHÈQUE ZEN:
http://chansongrise.canalblog.com/archives/00_bibliotheque_zen/index.html
PRATIQUER LE ZEN À TOULOUSE :
Vacuité (Quatrains, 1351)
Vacuité
Fêlure dans le temps ou prodige indicible,
Mon miroir ce matin était vide de moi.
C’est dans un grand frisson de l’orteil au cheveu
Que je me retournai. Il n’y avait personne.
JCP, 07/2021
Qui ? (Quatrains, 1346)
Qui ?
Celui que tu vois, là, au bord de la falaise,
Le regard dans le vide et qui n’est autre que toi,
Ne l’interpelle pas, car tu disparaîtrais
Par la route invisible échappée de son front !
JCP, 05/2021
Toujours vient la mer (1050)
Toujours vient la mer
À Walt Whitman
Élargi par le temps,
L’estuaire du fleuve
Qui se jette à la mer
Ressemble à la vieillesse,
Élargie par les ans,
Qui se jette à la mort.
JCP, 06/2021
Mutation (Quatrains, 1347)
Mutation
La barque a bu la mer. Affalée sur le sable,
Ses avirons au sec, elle semble promise
À une vie nouvelle où les eaux n’ont pas cours.
Quatre roues lentement émergent de sa coque.
JCP, 05/2021
PICASSO (1348)
PICASSO
Péninsule accostée aux laves enflammées,
Nébuleuse de blanc de la conscience pure,
Qui du crayon jaillie débâtit la prison
D’une âme qui s’enivre à son tout premier bal !
De l’effrayant fouillis aux couleurs surannées
Où rien ne transparaît, la puissance d’esprit
Qui déblaie le chemin réunit un à un
Mille et un sentiments et les fond au creuset.
Paysage éclaté, où l’essentiel demeure
Plus fort en vérités que la vie que la mort,
Visages déchirés par la joie par la peur
Où toute une émotion se chiffre en un seul trait !
D’un halo invisible, où l’œuvre disparaît,
S’exhale l’expression de la toile achevée,
Sensation épurée où la pensée se tait,
Et la conscience boit au seul dire du peintre.
JCP, 05/2021
C'est plus comme avant (Quatrains, 1345)
C’est plus comme avant
Dans l'âge et ses tourments est un signal morose
Voulant que retirer ses plus beaux vêtements,
De prélude à l’amour, passe un peu trop souvent
À palpation de médecin. On le regrette.
JCP, 05/2021
Baudelaire : Les Hiboux
Datée du 18 Mars 2020, cette modeste analyse du poème de Baudelaire étant devenue l'article le plus consulté du bog, son auteur a cru bon d'en augmenter la visibilité.
Grands poètes : Baudelaire
Charles Baudelaire (1821-1867)
Les Hiboux (Les Fleurs du Mal, 1857)
Sous les ifs noirs qui les abritent,
Les hiboux se tiennent rangés,
Ainsi que des dieux étrangers,
Dardant leur œil rouge. Ils méditent.
Sans remuer ils se tiendront
Jusqu’à l’heure mélancolique
Où, poussant le soleil oblique,
Les ténèbres s’établiront.
Leur attitude au sage enseigne
Qu’il faut avant tout qu’il craigne
Le tumulte et le mouvement.
L’homme ivre d’une ombre qui passe
Porte toujours le châtiment
D’avoir voulu changer de place.
Petite analyse hypothétique du poème
Les poètes ne chantent guère le hibou, et connaissant Baudelaire on est plutôt sur ses gardes.
Le premier quatrain nous plonge en effet dans une atmosphère sombre et inquiétante : « les ifs noirs » (est-on dans un cimetière ?). « Dardant leur œil rouge » : la couleur des yeux grandit la menace que représente cet oiseau de malheur que l’on clouait alors, victime de la superstition des hommes, sur le portail des granges.
Mais ces hiboux, de redoutables, se complexifient de « dieux étrangers » et de méditants.
On pense au Bouddha en posture de méditation mais, est-ce vraiment à lui que Baudelaire fait allusion ? Ou à de « mauvais » dieux, païens redoutables au culte barbare ?
On peut penser aussi au vers 77 du Voyage (Les Fleurs du mal) : « Nous avons salué des idoles à trompe », s’agissant probablement du dieu hindou à tête d'éléphant, Ganesh.
En sus de la crainte il y a donc là, bonne ou mauvaise on ne sait, une composante spirituelle : ces oiseaux méditent, pratique largement méconnue qui grandit le mystère.
Le second quatrain nous les montre toujours plus immobiles, attendant les ténèbres « sans remuer ». D’un logique désamour pour la lumière, ils attendent que la nuit « pousse le soleil oblique » sans ménagements pour que soit enfin restauré leur domaine de prédilection, ceci en méditant. Nuit mélancolique et ténébreuse à souhait, critères baudelairiens par excellence.
Le premier tercet nous fait l’éloge de la sédentarité, présentée comme sagesse : les hiboux, sages eux-mêmes, enseignent à qui veut l’être qu’il ne doit pas bouger. Encore vague, une menace se fait jour pour qui enfreindrait la règle : le sage doit « craindre le tumulte et le mouvement ».
De dieux, étrangers et suspects, voire redoutables, les hiboux sont désormais qualifiés de sages.
Le dernier tercet confirme le bien-fondé de l’immobilité, et la menace est là : on doit ignorer jusqu’à l’« ombre qui passe » sous peine de « châtiment ». Qui ne semble pas être celui que le christianisme lie au péché.
Ce respect absolu de l’immobilité conduirait à la sagesse.
Sagesse atteignable à travers une certaine pratique spirituelle, dans la pénombre, se tenant parfaitement immobile sous peine d’échec (le châtiment ?).
Le poème qui s’achève nous incite, plus résolument encore, à la sédentarité, voire à nous retirer du monde. Baudelaire lui-même, citons encore "Le Voyage", n'était pas un grand voyageur et détestait la campagne ("Rêve parisien"). Voir ces deux poèmes ci-dessous).
https://poesie.webnet.fr/lesgrandsclassiques/poemes/charles_baudelaire/le_voyage
https://poesie.webnet.fr/lesgrandsclassiques/Poemes/charles_baudelaire/reve_parisien
On peut encore, avec ou sans conviction, comparer la silhouette, massive et figée, yeux mi-clos (bien que rouges) du hibou à celle du Bouddha en posture de méditation…
Qu’en est-il réellement ?...
On peut imaginer que, suite au mauvais souvenir du voyage de jeunesse qu’il dut écourter, Baudelaire écrivit ces trois poèmes qui ne sont pas sans lien : « Les Hiboux », « Le Voyage », et « Rêve parisien ». Les trois semblent en effet dénigrer voyage et nature.
Cependant, si la bonne poésie est celle qui se déchiffre incomplètement, laisse sa part obscure et se prête à diverses interprétations (et même à écrire à sa suite), ce court sonnet octosyllabique en fait éminemment partie.
CONFINEMENT
Quant au lien qui semble unir ces trois poèmes, "Les Hiboux", "Le voyage" et "Rêve parisien", une remarque vient à l'esprit : dénigrant le voyage (« Le Voyage »), la nature (« Rêve parisien ») et louant sédentarité et immobilité (« Les Hiboux »), on pourrait tirer de ces trois poèmes une merveilleuse consolation au confinement qui nous frappe !
Ces trois poèmes nous disent, il suffit de le lire :
- Tu ne peux voyager, tu te sens prisonnier dans ta propre maison, la nature te manque : fort bien, réjouis-toi ! Demeure donc chez toi, tu es un sage et tu ne le savais pas !
J'ai bien cru entendre dire, par-dessus mon épaule : "Sagesse forcée ne fait pas long chemin" ...?...
JCP 03/2020
Toilette terrestre (1335)
Toilette terrestre
Vastes comme le ciel, de grands bras de cristal
Retroussent l’horizon, et court l’onde invisible
Qui entrouvre les mers et libère les vents,
Et fissure le sol en de mortels élans.
De villages noyés en îles émergées,
La terre est en toilette, et, contemplant sa peau,
Ici de lave tiède ou là rasée de près,
- Libre de parasites - laisse éclater sa joie.
JCP, 04-05/2021
La semence du temps (Quatrains, 1338)
Oléron, la dune de St Trojan, 19 Juin 2011, 6 h. du matin
La semence du temps
Sur le dos de la dune, où des éclats de jour
Se fondent à la nuit, en artiste éphémère
Imprégné des senteurs de rives inconnues,
Le vent a déposé la semence du temps.
JCP, 04/2021
Aujourd'hui : rien (Quatrains, 1325)
Aujourd’hui : rien
Éveillé ce matin avant le chant du merle,
Je sus, dans un éclair, qu’aucune activité,
De toute la journée, n’atteindrait mon bien-être,
Et bondis de mon lit impatient de rien-faire !
JCP, 03/2021
Citations, aphorismes & devises : Christophe André
Christophe André
"Les écrans sont de bons serviteurs, mais de très mauvais maîtres."
(« Sagesses bouddhistes », France 2)
Monde fragile (1326)
Monde fragile
Ne pose pas ton pied !
Tout un monde en son lit
Dort sous ce pissenlit.
JCP, 03/2021 Bois de Pinot
Haïku
Libre de toute forme
l'argile n'a pas de hâte
à devenir pot
JCP 11/2013, (Inspiré par le lecture de La Bhagavad Gïta)
Hébergeurs de blogs
Bonjour,
À celles et ceux qui ont choisi Overblog comme hébergeur :
Il est désormais impossible - à moins de choisir également cet hébergeur j'imagine - de laisser un commentaire sur vos blogs.
J'en suis tout à fait désolé - et n'envisage pas, satisfait du mien, de changer pour un hébergeur aussi peu soucieux de sa propre fréquentation. (J'ai eu plusieurs blogs Overblog).
Incompréhension sera mon dernier mot.
Voici le charabia qui apparaît, à la suite de quoi, "Captcha" dûment coché, toute tentative de commentaire avorte :
Recherches faites, il semblerait qu'il existe une parade - complexe et peut-être à risques - que je ne tenterai pas personnellement :
https://support.archicad.fr/fr/support/solutions/articles/12000049480-invalidit%C3%A9-du-jeton-csrf
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Qu'on ne s'y méprenne pas ; cet article ne vise pas à dénigrer ou à dévoloriser cet hébergeur, mais exprime et regrette son inaccessibilité aux commentateurs non inscrits chez lui.
JCP
C'était mieux avant (Quatrains, 1328)
Rue des Filatiers, Toulouse, 2019
C'était mieux avant
La rue aux trent'-six bars* était ma préférée.
M’y arrêtant parfois, y savourant senteurs,
Y dégustant couleurs, un bonheur toujours neuf
Courait à son pavé - aujourd’hui déserté.
* Soixante-quatre en 2019, de la place du Palais de Justice à celle d’Esquirol. La rue des Filatiers en comprend une bonne part.
JCP, 04/2021
Graines de mots (Quatrains, 1327)
Graines de mots
Du beau fruit qui mûrit du silence et du temps,
Des lettres ont jailli, et tombent sur la page
En assemblées de mots - dont on ne sait encore
S’il faudra les livrer à monsieur Gallimard.
JCP, 03/2021 Zone verte de Pinot