Marée cosmique (1023, Monde Neuf)
JC Barthel, Marée cosmique
Marée cosmique
Vague de puissance incréée, imminence brutale de si long temps établie, au creusement des grèves épuiseras-tu un jour ta fougue sans repos ?
Et toi, infime peau ridée d’un si vaste élément, que ne retournes-tu paisible au creux de l’insondable ventre qui un jour t’enfanta ?
Un espace incertain prend naissance sous tes coups rageurs, où le pas des titans, qui grondait aux lointains effarés, n’est plus que gazouillis de nichées dispersées.
Quelle force uniforme, quelle pensée de conviction opposeront un jour leur unité à tes humeurs changeantes ?
Est-il d’une vie sans fruit aux ruines des compulsions de conquête, cet état de souffrance à l’horizon rétréci ?
Tant rêvées de l’humaine utopie, ces idées sans panache d’une paix sans combat, d’un amour sans victoire, et d’un bonheur de vivre à la mort acceptée ne verront pas le jour.
Pourtant, à bâtir sur tant de ruines, une conciliation doit naître : jailli du Creuset des étoiles, un éclair de lumière éblouit le soleil !
Sous ce jour impartial, la pensée unique est au partage, et sous le ministère absolu qui requiert suffrage, un accord chancelle, grandit, puis se fait jour.
Et, sous l’ultime grondement du pas des titans qui se retirent,
La marée cosmique, rêve jamais rêvé,
Laisse un nouveau présage à d’invisibles grèves.
JCP 06/2019 – 07/2020 – 08/2020