Zarathoustra monte en bateau
Zarathoustra monte en bateau
Dédié à V.
- On ne me comprend pas se dit Zarathoustra ;
Mais sous ce soleil bas taché d’horreurs mystiques,
Je le sais maintenant, le Surhumain naîtra -
De fleuves impassibles, ou de drames antiques.
Et le danseur de corde, sublime et solennel,
Aux trombes aux ressacs rythme son lent délire.
Il sait le bien, il sait le mal, tantôt sage ou charnel,
Tel un noyé pensif qui pleurerait sa lyre.
- Ayant vu quelquefois ce que l’homme a cru voir,
Je planterai le germe d’un tout nouveau savoir,
Car sous le gouvernail des éveils maritimes,
Mon aigle et mon serpent reconnaissent l’abîme.
Dans les clapotements de furieuses marées,
Le vieil arbre noueux, qu’embrasse un cep de vigne,
Au poème des mers qui ne connaît d’arrêt
Voit le monde parfait qui de loin lui fait signe.
Ainsi Zarathoustra, en son âme éveillée,
Et par le Surhumain qui lui fut révélé,
Au pied des azurs verts dont il souffrit les trombes,
Connut l’aube exaltée que peuplent les colombes.
Arthur-Friedrich-Wilhelm
JCP 08 12 2017, adaptation libre de deux oeuvres majeures*, irrévérencieusement entremêlées.
* "Ainsi parlait Zarathoustra" de Friedrich Nietzsche et "Le Bateau ivre" d'Arthur Rimbaud.