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La Chanson Grise
27 juin 2015

Les Quatre Saisons

 

Les Quatre Saisons*

* Météorologues, musiciens et cinéastes ont usurpé ce titre.

 

  

terre copie

 

- Saison 1 : Lassitude terrestre

 

Où l'on voit comment la terre lasse

Supprime la vie de sa surface.

 

Harassée d'outrages incessants

Et de voir couler partout le sang,

La terre ruminait en silence

Le projet d'une lourde vengeance.

 

Car de l'homme et de ses tristes dieux

Qui n'ont jamais su le rendre heureux,

J'en ai disait-elle plus qu'assez,

Et de ce pas je vais tout raser.

 

Alors, sous le soleil qui l'accable

Elle boit d'une soif implacable

Les fleuves qui ne couleront plus ;

Et des mers où l'on ne vogue plus

On ne voit que montagnes de sel,

Partout peuplées de noirs archipels.

La terre ainsi lentement s'apaise,

Allonge un peu ses nuits, prend ses aises ;

 

Et, libérée du monde vivant,

Elle fait feu de tous ses volcans,

Heureuse sous sa chemise grise

Que refroidit une douce brise.

 

Et la terre alors pour cent-mille ans

S'assoupit du sommeil des titans.

 

Verrons-nous le réveil de la terre ?

Entrerons-nous dans la nouvelle ère ?

Vous le saurez assurément

En lisant le chapitre suivant.

 

 

 

CAMEMEBh copie

 

- Saison 2 : Les Feux de Dieu

 

Résumé de la saison 1 :

La mort régnait partout sous la poussière grise,

Et la terre dormait sous la petite brise.

 

Or, le Créateur en ce temps-là

Séjournait sur Mars pour ses lombaires,

Où, dit-on, les eaux sont salutaires

Aux antiques dos de l'Au-delà.

 

Et les soirées aux Thermes célestes

Le voyaient porter un œil zélé

Aux Feux de l'amour à la télé -

Vibrant même aux scènes les plus lestes.

 

Écran noir mais parabole intacte,

Scrutant alors la planète bleue,

Il vit hélas de ses propres yeux

Qu'il ne saurait rien du dernier acte !

 

Et le rouge au front la rage aux mains,

Dieu pétrit notre planète terre

A la façon des gros camemberts,

En attendant d'autres lendemains...

 

Que deviendra la terre, creuset d'autant de haine ?...

Vous l'apprendrez c'est sûr dès la saison prochaine.

 

 

 

CAMEMEBhr copie

 

- Saison 3 : Aux planètes le plat ne va pas

 

Résumé de la saison 2 :

La Divine Colère

Aplanissant la terre,

Il est de francs soucis

Pour sa simple survie.

 

Et c'est ainsi qu'on vit le train des nuées vastes

Pleurer sur ces contrées que le courroux dévaste.

Mais hélas non tenues, les eaux par les côtés

Retournaient au néant, plate fatalité.

 

Sous la fraîcheur du flot la terre enfin s'éveille.

Elle avait bien senti à l'entour de ses pôles

Une vague pression, mais planète sommeille

Mieux que cent nourrissons que rien ne déboussole.

 

La terre alors se mire, pleure sur sa minceur,

Lève le poing aux Cieux, maudit le Créateur,

Ranime ses foyers, échauffe sa matière

Et reprend ses rondeurs aux couleurs de naguère.

 

Trois pattes pas de bras, on vit alors paraître

Une espèce nouvelle, privée d'intelligence,

Inoffensive et bête, se contentant de paître.

Et la terre chérissait la pacifique engeance.

 

Mais aux Cieux lamenté, un Dieu sans feuilleton

Ruminait en silence une autre Création...

 

Que fit le Dieu fripon ?

Il faut lire pour ça -

Vous en serez baba -,

La quatrième saison !

 

 

 

terre-vue-lune-hr

 

- Saison 4 : Les dessous de la Création

 

Résumé des saisons précédentes :

Alors que Dieu prenait les eaux,

La terre partait à vau-l'eau.

 

A ce point précis, nous nous reporterons aux Saints Ouvrages, qui relatent pour le mieux la Création Première, taisant comme on le voit qu'elle fut la Seconde.

Mais sa télé bientôt retrouvée, Dieu nous dit-on fut satisfait.

 

 

JCP 06 2015

 

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15 juin 2015

689 Incertitudes aériennes

IMG_9169 copie

Image : JCP réalisée sans truquage

 

Incertitudes aériennes

(et baudelairiennes)

 

Souvent, pour s'amuser, les hommes d'équipage

Délaissent à loisir pour un temps le voyage,

Et chassent en buvant leurs peines leurs tourments,

Les commandes de vol oubliées un moment.

 

Alors dans la cabine on déploie les lampions,

On danse on chante on rit, on laisse aller l'avion,

Libre de ses ébats aux traces incertaines :

Qu'importe le trajet, Dunkerque ou mer Caspienne...

 

Vous qui ne doutez pas du sérieux des pilotes,

Tous passagers heureux parvenus à bon port

Au terme d'un parcours que vous croyez sans faute,

Sachez qu'à votre insu on rit de votre sort.

 

 

JCP 05 2015 (premier vers emprunté bien sûr à "l'albatros" - de qui vous savez)

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