Les Quatre Saisons
Les Quatre Saisons*
* Météorologues, musiciens et cinéastes ont usurpé ce titre.
- Saison 1 : Lassitude terrestre
Où l'on voit comment la terre lasse
Supprime la vie de sa surface.
Harassée d'outrages incessants
Et de voir couler partout le sang,
La terre ruminait en silence
Le projet d'une lourde vengeance.
Car de l'homme et de ses tristes dieux
Qui n'ont jamais su le rendre heureux,
J'en ai disait-elle plus qu'assez,
Et de ce pas je vais tout raser.
Alors, sous le soleil qui l'accable
Elle boit d'une soif implacable
Les fleuves qui ne couleront plus ;
Et des mers où l'on ne vogue plus
On ne voit que montagnes de sel,
Partout peuplées de noirs archipels.
La terre ainsi lentement s'apaise,
Allonge un peu ses nuits, prend ses aises ;
Et, libérée du monde vivant,
Elle fait feu de tous ses volcans,
Heureuse sous sa chemise grise
Que refroidit une douce brise.
Et la terre alors pour cent-mille ans
S'assoupit du sommeil des titans.
Verrons-nous le réveil de la terre ?
Entrerons-nous dans la nouvelle ère ?
Vous le saurez assurément
En lisant le chapitre suivant.
- Saison 2 : Les Feux de Dieu
Résumé de la saison 1 :
La mort régnait partout sous la poussière grise,
Et la terre dormait sous la petite brise.
Or, le Créateur en ce temps-là
Séjournait sur Mars pour ses lombaires,
Où, dit-on, les eaux sont salutaires
Aux antiques dos de l'Au-delà.
Et les soirées aux Thermes célestes
Le voyaient porter un œil zélé
Aux Feux de l'amour à la télé -
Vibrant même aux scènes les plus lestes.
Écran noir mais parabole intacte,
Scrutant alors la planète bleue,
Il vit hélas de ses propres yeux
Qu'il ne saurait rien du dernier acte !
Et le rouge au front la rage aux mains,
Dieu pétrit notre planète terre
A la façon des gros camemberts,
En attendant d'autres lendemains...
Que deviendra la terre, creuset d'autant de haine ?...
Vous l'apprendrez c'est sûr dès la saison prochaine.
- Saison 3 : Aux planètes le plat ne va pas
Résumé de la saison 2 :
La Divine Colère
Aplanissant la terre,
Il est de francs soucis
Pour sa simple survie.
Et c'est ainsi qu'on vit le train des nuées vastes
Pleurer sur ces contrées que le courroux dévaste.
Mais hélas non tenues, les eaux par les côtés
Retournaient au néant, plate fatalité.
Sous la fraîcheur du flot la terre enfin s'éveille.
Elle avait bien senti à l'entour de ses pôles
Une vague pression, mais planète sommeille
Mieux que cent nourrissons que rien ne déboussole.
La terre alors se mire, pleure sur sa minceur,
Lève le poing aux Cieux, maudit le Créateur,
Ranime ses foyers, échauffe sa matière
Et reprend ses rondeurs aux couleurs de naguère.
Trois pattes pas de bras, on vit alors paraître
Une espèce nouvelle, privée d'intelligence,
Inoffensive et bête, se contentant de paître.
Et la terre chérissait la pacifique engeance.
Mais aux Cieux lamenté, un Dieu sans feuilleton
Ruminait en silence une autre Création...
Que fit le Dieu fripon ?
Il faut lire pour ça -
Vous en serez baba -,
La quatrième saison !
- Saison 4 : Les dessous de la Création
Résumé des saisons précédentes :
Alors que Dieu prenait les eaux,
La terre partait à vau-l'eau.
A ce point précis, nous nous reporterons aux Saints Ouvrages, qui relatent pour le mieux la Création Première, taisant comme on le voit qu'elle fut la Seconde.
Mais sa télé bientôt retrouvée, Dieu nous dit-on fut satisfait.
JCP 06 2015